02 Déc

ReVue d’actu de 11h11 – vendredi 2 décembre 2016

Villes et Révolution Numérique. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#Ville

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A Singapour, on pense le futur de la mobilité. Singapour serait la ville la plus intelligente du monde, d’après le classement « Smart city Juniper Research 2016 ». Plus de 40 critères ont été pris en compte pour arriver à cette conclusion. La technologie, le transport, l’énergie ou encore l’économie font partie des secteurs étudiés pour l’occasion. Grâce à l’analyse de données, la « Suisse d’Asie » s’est perfectionnée en termes de mobilité et d’énergie. Sa première stratégie consiste à dissuader les Singapouriens d’utiliser la voiture et pour cela, rien de tel que d’améliorer les transports publics. Il y a trois ans, le trafic était congestionné à la fois sur les routes et dans les métros aux heures de pointe. Pour y remédier, la gratuité des transports pour ceux qui arrivent à destination avant 7h45 a été instaurée… et ça marche, beaucoup de gens ont changé leurs habitudes et vont travailler plus tôt. (@lalibrebe).

Utiliser les réseaux sociaux pour prendre le pouls de la ville. En utilisant la masse de données des réseaux sociaux et des plateformes de partage de photos, les chercheurs peuvent mesurer rapidement l’activité touristique d’un quartier ou prédire les commerces dont il aurait besoin. (@courrierinter).

#Mobile

Les bots et les assistants virtuels vont-ils tuer les applications ?  Si vous possédez un smartphone, vous avez probablement installé les applications de quelques sites de e-commerce, de compagnies de transports (taxis, VTC, SNCF…) et quelques jeux pour la route. Bref, l’univers applicatif et sa formidable simplicité vous rendent probablement accro. Mais ces applications qui nous ont changé la vie sont-elles si pratiques ? Prenons le cas concret de l’organisation d’une soirée cinéma-restaurant. Aujourd’hui, vous aurez besoin d’utiliser au moins quatre applications. D’abord, celle d’un moteur de recherche ou d’un site comme Allociné, pour choisir le film. Puis celle du cinéma pour acheter la place en ligne. Pour trouver le restaurant, il faudra faire un tour sur l’application de Lafourchette.fr, de TripAdvisor ou l’un de leurs nombreux concurrents, puis réserver. Enfin, pour vous y rendre, une appli de cartographie ou de transports en commun vous indiquera votre itinéraire. À chaque fois, il vous faudra ouvrir une application, puis la refermer ou la placer en arrière-plan, puis chercher la suivante dans votre téléphone voire la télécharger si besoin. Certes, c’est mieux que l’époque de l’annuaire et du téléphone fixe. Mais force est de constater que les applications ont beau être pratiques, elles ne sont pas optimales en terme d’expérience utilisateur. (@latribune).

#Media

Axios : le « pure player » d’info le plus attendu du moment. Alors que beaucoup de publications et de sites d’infos se sentent dans une impasse financière, Jim VandeHei, cofondateur de « Politico », et Mike Allen, l’auteur de la newsletter (Playbook) restée la plus célèbre de ce site, s’apprêtent à lancer un nouveau média d’information haut de gamme avec un nouveau modèle économique et un nouveau langage. Depuis ce mercredi, ils ont levé un coin du voile sur leur projet en ouvrant un site (« Axios.com ») et en donnant une interview à Vanity Fair et Recode. Leur nouveau média dont le nom Axios veut dire « méritant » en grec, est que ses contenus seront distribués par newsletters ou voyageront volontiers sur les réseaux sociaux comme Facebook, Snapchat et LinkedIn pour toucher leur cible. (@LesEchos).

#OrdinateurQuantique

Les physiciens explorent la voie du stockage des données avec des diamant Pour fonctionner, un ordinateur a besoin d’une mémoire où il peut lire et écrire des données. Les ordinateurs quantiques n’échappent pas à cette règle mais ils doivent pour cela se protéger contre la décohérence. Les physiciens explorent dans ce but la voie du stockage des données avec des diamants. De nouveaux progrès viennent d’être réalisés. (@futurasciences).

#Algorithme

Comment rendre les algorithmes responsables ? Nicholas Diakopoulos (@ndiakopoulos), de l’université du Maryland et Sorelle Friedler (@khphd), de l’Institut de recherche Data & Society, viennent de publier dans la Technology Review, une synthèse de leurs recherches établissant 5 principes pour rendre les algorithmes responsables. A savoir : la responsabilité, l’explicabilité, l’exactitude, l’auditabilité et la justiciabilité. (@internetactu).

#Economie

Philippe Martinez (CGT) : « L’ubérisation précarise les travailleurs ». Les start-up qui emploient de simples particuliers, souvent en tant qu’autoentrepreneur et donc sans contrat de travail, œuvrent à « une évolution dangereuse qui précarise les travailleurs », a estimé, dimanche 27 novembre, Philippe Martinez, le secrétaire général de la Confédération général des travailleurs (CGT), interrogé dans l’émission « Questions politiques » de France Inter, en partenariat avec Le Monde. Ce modèle, utilisé par certaines start-up de livraison des repas, ou par Uber avant une décision de la justice française, permet de ne pas payer un certain nombre de cotisations et prive les personnes recourant à ces services d’un certain nombre de protections et garanties attachées au salariat traditionnel. Ce modèle constitue, selon M. Martinez, un « phénomène de mode » en voie d’extinction : « Il y a de plus en plus de salariés qui créent des associations » pour attaquer en justice afin de voir leur relation contractuelle avec ces entreprises requalifiées en véritable contrat de travail (en France, mais aussi aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne). (@pixelsfr).

#Entreprise

Capital-risque : la French tech dresse sa feuille de route au futur Président. « Financer l’innovation est dans l’agenda politique, de Juppé à Fillon. A tous les niveaux, les responsables publiques en mesurent l’enjeu sur la croissance et l’emploi », a répondu Olivier Mathiot, le président de France Digitale face au défi lancé par l’Afic, l’association des fonds français, de doubler la taille du capital innovation. Mais la prise de conscience de la vague digitale née du mouvement des pigeons, et que n’a pas anticipé le Medef, n’a créé pour l’heure qu’un « tas de sable ». Avec Bpifrance, les fonds, les business angels et France Biotech, l’association des champions de l’entreprenariat digital a dressé la feuille de route du futur président. Pour France Digitale, à l’origine des primaires du numérique pour la droite, et bientôt pour la gauche, cela passe d’abord par casser les faiblesses qui collent à la France, comme la difficulté à licencier et le prisme anti-entrepreneur. « Les questions micro-économiques intéressent plus les électeurs que le sujet de l’identité nationale », a indiqué Olivier Mathiot. (@EchosBusiness).

#Surveillance

Ce que contient la nouvelle loi sur le renseignement britannique. Le Parlement britannique vient de voter une nouvelle loi sur le renseignement. Cet « Investigatory Powers Act » aura force de loi dès sa promulgation par la reine, dans quelques jours. Surnommé « Snoopers’ Charter » (« charte des fouineurs »), le projet a suscité de vives inquiétudes, tant de la part des défenseurs des libertés publiques et de la vie privée que des géants du Web. Il a finalement été validé sans encombre par les parlementaires britanniques, dans un climat d’indifférence générale, alors qu’il marque un durcissement sévère de la surveillance et légalise des pratiques déjà exercées, en dehors de tout cadre juridique, par les services de renseignement. Le Guardian a évoqué « un large éventail d’outils pour espionner et pirater sans égal dans les autres pays d’Europe de l’Ouest, ni même aux Etats-Unis ». (@Pixelsfr).

#Web

Internet, l’autre grave désillusion. Chronique de Eric Le Boucher. L’espoir des gens de raison était immense : Internet allait mettre la connaissance à la portée de tous. Rendez-vous compte : les meilleurs cours des meilleurs profs par un clic. Toutes les études, toute la science mise à disposition gratuitement. (…) Patatras. A leur surprise, les gens de raison découvrent qu’il n’en est rien ou plutôt que c’est le contraire qui se passe : avec Internet le faux gagne sur le vrai. Le web amplifie et légitime le n’importe quoi. Le débat est lancé aux Etats-Unis sur le rôle des réseaux sociaux dans l’élection présidentielle mais la conclusion presque unanime des politologues est nette : Facebook n’a pas fait la victoire de Donald Trump mais y a très fortement contribué. (…) « Si on ne sait plus distinguer le vrai du faux, si on ne fait plus la différence entre les arguments et la propagande, on aura des problèmes » dans nos démocraties a prévenu comme désemparé Barack Obama lors de sa visite à Berlin. (…) Il faudra radicalement inventer autre chose, un déplacement massif de l’Etat providence sur les classes moyennes et une politique éducative et médiatique qui redonne les moyens d’avoir l’esprit libre. Il y a beaucoup, beaucoup de travail. (@LesEchos).

#Convergence

Streaming: l’américain AT&T aux limites de la neutralité du Net. La convergence média-télécoms à son paroxysme. Le géant américain de la télévision payante (plus de 25 millions de clients) et fournisseur d’accès à Internet AT&T lance ce 30 novembre son offre de streaming DirecTV Now aux États-Unis pour tenter de séduire des Américains qui délaissent de plus en plus les offres traditionnelles de télévision et se tournent vers le tout numérique pour suivre leurs programmes préférés. Jusqu’ici, rien d’anormal. Mais face à la concurrence toujours plus nombreuse dans l’industrie du streaming, AT&T a dans ses bagages un atout de poids : il est fournisseur d’accès à Internet (FAI) pour 15,6 millions d’Américains. Désireuse de profiter de cet avantage, l’entreprise a donc décidé que les films et séries visionnées sur DirecTV Now ne compteraient pas dans les limites de données, lui accordant ainsi le statut de « zero-rate » (taux zéro). De quoi faire enrager une bonne partie des États-Unis à l’heure où la neutralité du Net est mise en péril par les déclarations du président élu Donald Trump. (@latribune).

#Television

Avec l’acquisition de MinuteBuzz,TF1 poursuit sa conquête du numérique. « Non, la télévision n’est pas morte. Elle a fait des enfants. Et, on très fier de vous présenter notre première adoption ». C’est par ce clin d’oeil qu’Olivier Abecassis, directeur innovation et digital de TF1 a présenté la prise de participation majoritaire de son groupe dans MinuteBuzz, média très présent sur les « millénials », les jeunes devenus le graal des annonceurs. Vu de loin, on n’aurait pas forcément imaginé il y a quelques temps, le mastodonte TF1 racheter une petite société d’une quarantaine de collaborateurs, spécialisée sur les vidéos courtes sur les réseaux sociaux, dont l’état major de TF1 n’avait sans doute jamais entendu parler il y a quelques mois…De son côté, Maxime Barbier, directeur général de MinuteBuzz, qui revendique 9 millions de fans et 250 millions de vidéos vues par mois, précise en souriant qu’il n’avait pas regardé la télévision depuis son adolescence… (@LesEchos). A lire : le directeur général d’eTF1, Olivier Abecassis, revient sur la prise de participation majoritaire de son groupe dans le média à destination des millennials MinuteBuzz : « MinuteBuzz va nous permettre de prolonger nos émissions sur Facebook et Snapchat » (@journaldunet).

Le débat des primaires : un genre télé devenu mainstream. À quelques jours du premier tour de la primaire de la droite et du centre, BFM TV a réclamé de participer elle aussi à la retransmission du débat de l’entre-deux tours organisé et retransmis par TF1 et France 2, le 24 novembre 2016, au motif qu’il était normal de « respecter le principe du pluralisme ». Curieux motif, puisque le fait d’avoir la possibilité de regarder sur un canal supplémentaire un débat ne change pas en soi l’offre d’information. Prétexte plutôt, qui cache mal la seule raison d’une telle demande : l’assurance de faire une audience bien supérieure à celle d’une soirée ordinaire. Car, depuis, l’instauration de cette nouvelle pratique de l’élection du candidat qui représentera un parti à la présidentielle, les spectateurs ont manifesté continûment leur intérêt pour l’exercice. À l’automne 2006, la première du genre a attiré 4 millions de spectateurs sur LCP-Public Sénat, qui l’avait accueillie et, depuis, les chiffres ont régulièrement augmenté pour atteindre, au premier débat de 2016 diffusé le 13 octobre sur TF1, 5,6 millions de téléspectateurs. S’il fallait donc résumer d’un mot l’enjeu des primaires pour les chaînes, le mot « audience » serait suffisant. (@InaGlobal).

#Information

Comment armer la transparence ? Roger Taylor est le fondateur du Réseau des services publics ouverts à la Royal Society of Arts. Il est aussi l’auteur, avec Tim Kelsey, le directeur de l’agence de la santé numérique australienne (après avoir été celui de la NHS britannique, et responsable de l’ouverture des données et de la transparence au Cabinet Office), de Transparence et société ouverte. Dans une remarquable tribune pour Discover Society, il est justement revenu sur les enjeux de la transparence. Le développement des technologies de l’information a été vu comme un âge d’ouverture et de transparence, permettant de mettre en capacité les citoyens. Désormais, grâce à une information toujours plus disponible, nous pouvons surveiller et contrôler le monde en continu… Mais est-ce si sûr ? Pour Roger Taylor, l’ouverture et la transparence ne peuvent être mesurées seulement en terme de volume d’information disponible. L’important, ce qui compte, c’est de mesurer de combien d’information je dispose par rapport aux autres. « La transparence nous leurre lorsqu’une des parties est en mesure de profiter indûment de l’autre grâce à un meilleur accès à l’information ». L’important n’est pas la quantité d’information disponible ou publique, mais la symétrie d’accès à l’information pourrait-on résumer. « Demandez-vous si le développement des technologies de l’information vous a permis d’en savoir plus sur l’état ou s’il a permis à l’état d’en savoir plus sur vous ? L’informatisation des services bancaires a-t-elle permis aux particuliers d’en savoir plus sur leurs banques ou aux banques d’en savoir plus sur leurs clients ? » Pour Roger Taylor, l’âge de la transparence de l’information semble avoir surtout rendu le monde plus opaque. (@internetactu).