11 Nov

ReVue d’actu de 11h11 – vendredi 11 novembre 2016

Villes et Révolution Numérique. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#IntelligenceArtificielle

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« A travers le miroir : comment l’intelligence artificielle interroge notre humanité ». En novembre 2015, Eugenia Kyuda, jeune entrepreneuse russe installée à San Francisco, a perdu son meilleur ami, Roman Mazurenko, dans un accident de la circulation à Moscou. Eugenia Kyuda est la co-fondatrice de Luka, une start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle, proposant un chatbot capable de converser avec les utilisateurs pour leur recommander des restaurants. Après plusieurs mois de deuil, la jeune femme a décidé d’utiliser les ressources de son entreprise pour créer un type de bot différent. Un bot qui lui permettrait de communiquer une dernière fois avec son ami… (@MediumFrance).

#PresidentielleUS

« En politique, ce qui est cru devient plus important que ce qui est vrai. » disait Talleyrand (homme d’État, 1754-1838).

La victoire de Trump est aussi la défaite des médias. L’arrivée à la tête des Etats-Unis de Donald Trump est cruelle pour les médias sur au moins deux aspects. Le premier est la perte évidente d’influence d’un quatrième pouvoir aujourd’hui à genoux. Bien qu’ils aient quasi unanimement appelé à voter Clinton, les journaux n’ont eu aucune influence sur le résultat final. Le deuxième aspect met en question la couverture de la politique et des affaires par les médias depuis bien avant la campagne de Donald Trump. Avant cette élection, le « Donald », s’il était connu, n’était pas encore la star politique qu’il est devenu. Il a fallu qu’il soit porté aux nues comme un de ces « personnages » dont New York et l’Amérique raffolent. Il était « une bonne histoire ». Comme l’expliquait Dominique Moïsi, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, dans les Echos : « Aboutissement de décennies de dérapages, produit de la rencontre entre l’afflux de l’argent et la révolution des techniques de l’information, la politique spectacle se retourne contre ses protagonistes, entraînant dans une même crise de légitimité politiques et médias. » Des médias aujourd’hui en pleine contrition, qui ne peuvent que déplorer le succès du « monstre » qu’ils ont eux-mêmes pour partie engendré en donnant à Donald Trump une couverture surdimensionnée simplement parce qu’il faisait de l’audience. (@LesEchos).

Trump enterre l’influence politique des médias traditionnels. Donald Trump emporte l’élection présidentielle américaine non pas sans les médias mais contre eux. Seuls quatre journaux sur 200 ont soutenu sa candidature. Il a fait face à une opposition médiatique massive et en a fait un argument, du reste, tout le long de sa campagne. Donald Trump n’était clairement pas le candidat des médias traditionnels mais cet homme d’affaires et de télévision qui rédige et envoie lui-même un nombre ahurissant de tweets sur tous les sujets, quels que soient les risques, est par contre le candidat des nouveaux médias. Sa stratégie n’aura pas varié : saturer Twitter, Facebook, Instagram et l’ensemble des réseaux sociaux de mots rassembleurs ou agressifs, polémiques ou intimes – comme ces tweets dans lesquel il félicite sa femme à la suite de ses apparitions à la télévision. Depuis l’ouverture de son compte Twitter, le candidat républicain a adressé plus de 34.000 tweets à ses fans, avec une constante: ce ton parlé, simple, direct, accessible, très personnel, aux antipodes du formatage des états-majors de partis. Le dernier, le 9 novembre, s’est voulu rassembleur : « Such a beautiful and important evening! The forgotten man and woman will never be forgotten again. We will all come together as never before », a-t-il posté. (@Challenges).

La faillite des “data scientists ». Le magazine américaine Wired s’est interrogé sur l’échec des prédictions des spécialistes du big data, qui pensaient tous improbable la victoire de Donald Trump. La quasi-totalité des instituts de sondages américains, qui envoyaient Hillary Clinton à la Maison-Blanche sans trop d’encombre, se sont donc fourvoyés. Et les grands médias américains, qui se basaient largement sur ces instituts de sondage, n’avaient pas non plus vu arriver la victoire de Donald Trump – certains font d’ailleurs déjà en train de faire leur mea culpa. Qu’en est-il des spécialistes des « big data », ces ingénieurs aux modèles et algorithmes à la pointe de la technologie ? Pareil. Tous pensaient improbable la défaite d’Hillary Clinton. (@Telerama).

Militants, trolls, bots… comment la mobilisation en ligne des pro-Trump a pesé. Tout au long de cette campagne pour la Maison Blanche, Donald Trump a bénéficié d’une armée d’internautes particulièrement actifs et virulents – parfois surnommée la « Trump’s Troll Army » – sur les plates-formes les plus populaires du Web. Une mobilisation très forte, qui a parfois surpris par son ampleur : l’émergence fulgurante du forum r/The_Donald sur Reddit, une autre plate-forme extrêmement fréquentée, a étonné jusqu’à son propre créateur. Ils étaient 5 000 abonnés en janvier ; un chiffre quasiment multiplié par dix le mois suivant, jusqu’à atteindre 267 000 aujourd’hui. (@Pixelsfr).

Revue de liens :
– Le New York Times et le Washington Post s’excusent après la victoire de Donald Trump « Les journalistes – diplômés, urbains, et pour une bonne part, libéraux, sont encore susceptibles de vivre et travailler dans des villes comme New York, Washington ou sur la côte Ouest. Que nous nous soyons tous rendus dans les Etats les plus favorables aux Républicains, ou que nous ayons interviewé des mineurs ou des chômeurs de l’industrie automobile (…) nous ne les avons pas pris au sérieux. Ou pas suffisamment », explique Margaret Sullivan du Washington Post. (@LeHuffPost).
– « Les médias doivent s’interroger sur leur usage immodéré des sondages ». « Le vote protestataire est toujours difficile à cerner. Les sondages n’arrivent pas toujours à identifier des formes de radicalité. » explique Yves Surel, chercheur au CNRS, à @franceinfo.
– Les médias américains esquissent un mea culpa. « Les résultats [de l’élection] suggèrent que les sondeurs ont largement sous-estimé le nombre d’électeurs de Trump ‘cachés’, ces gens qui ont lâché un bulletin Trump dans l’urne mais qui ne sont jamais apparus dans les radars des sondeurs », poursuit Nathan Bomey. (@LObs)
– Élection de Donald Trump : minute par minute, la déconfiture des journalistes. Aux alentours de 10 heures, alors que l’issue était encore incertaine, certains analystes politiques ont commencé à se remettre en question. Si Trump l’emporte, « les sondages avaient tort. Les prédictions ne valaient rien. Dites-moi si c’est la fin des instituts de sondages ? » a demandé Megyn Kelly, star de Fox News, à ses collègues. (@atlantico_fr).
– Donald Trump, l’homme qui creva la bulle filtrante (est-ce la faute des algorithmes ?)  (@MaisOuVaLeWeb).

En juillet, le réalisateur Michael Moore avait prédit la victoire de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Dans un texte publié sur son site Internet, puis reposté sur le Huffington Post, il expliquait : « Je suis désolé d’être le porteur de mauvaises nouvelles, mais je crois avoir été assez clair l’été dernier lorsque j’ai affirmé que Donald Trump serait le candidat républicain à la présidence des Etats-Unis. Cette fois, j’ai des nouvelles encore pires à vous annoncer : Donald J. Trump va remporter l’élection du mois de novembre. » et il a rajouté : « Dans notre société, l’isoloir est l’un des derniers endroits dépourvus de caméras de sécurité, de micros, d’enfants, d’épouse, de patron et de policiers ! Vous pouvez y rester aussi longtemps que vous le souhaitez, et personne ne peut vous obliger à y faire quoi que ce soit ».

#Politique

Axel Dauchez lance une plateforme de lobbying citoyenCet été, Axel Dauchez quittait la présidence de Publicis France pour lancer Make.org. Le projet, très civic tech spirit, prend forme et, dans un climat préélectoral tendu, propose une voie particulièrement intéressante. (@LADN_EU).

L’appli Mon e-parti s’attaque au ras-le-bol citoyen. Comment faire mieux entendre la voix des citoyens, quand près d’un million de signatures contre la loi travail ne suffisent pas à bloquer un passage en force du gouvernement ? Pour le savoir, nous avons rencontré Serge Pilicer, fondateur de l’appli Mon e-parti, en cours de lancement. Mon e-parti a pour ambition de donner plus de voix aux citoyens. (@consoglobe).

#Megafichier

Les critiques pleuvent sur le mégafichier du gouvernement. Si le gouvernement voulait éviter de faire des vagues, il a échoué. La polémique enfle après la publication, le 28 octobre dernier, à la veille du week-end prolongé de la Toussaint, d’ un décret autorisant la création du fichier TES (« titres électroniques sécurisés »). Pour beaucoup c’est une porte ouverte à des dérives. « Nous partageons la finalité, mais créer un fichier unique centralisé pose problème », estime Mounir Mahjoubi, le président du Conseil national du numérique (CNNum). Ses critiques portent à la fois sur le fond – la création d’un « fichier monstre » regroupant les données biométriques de la quasi-totalité de la population française, qui pourrait être piraté ou détourné de son usage  –  et sur la forme – l’absence de débat parlementaire. « A fichier exceptionnel, il faut une consultation exceptionnelle », plaide Mounir Mahjoubi. Lundi, l’ organisme consultatif s’est autosaisi pour examiner des solutions alternatives et a appelé le gouvernement à suspendre l’application du décret, tant « l’existence de ce fichier laisse la porte ouverte à des dérives aussi probables qu’inacceptables ». (@LesEchos).

Le think-tank libéral GénérationLibre, dirigé par l’écrivain Gaspard Koenig, déposera en début de semaine prochaine un recours au Conseil d’État pour « excès de pouvoir » contre le mégafichier TES (Titres électroniques sécurisés). Cette base de données, créée par un décret publié le 30 octobre, doit réunir en un seul endroit de nombreuses informations personnelles, à savoir photo, identité et empreintes digitales. « C’est la question de la collecte toujours plus grande, toujours plus précise, toujours plus transparente d’informations personnelles sur les individus qui vont être centralisées dans un fichier qui va comporter absolument tous les Français », a rappelé Maître Nicolas Gardères, l’avocat de GénérationLibre. Un risque trop grand selon lui. Ce fichier « va être accessible aux services de police, de gendarmerie et de services de renseignement », a-t-il rappelé. « Il ne faut pas oublier que l’année prochaine il y a des élections, l’extrême droite est aux portes du pouvoir malgré tout, donc tout ça me paraît excessivement dangereux et c’est pour ça que c’est attaqué par GénérationLibre ». (@franceinfo).

Première concession du gouvernement sur les empreintes digitales. Les Français ne seront pas obligés de donner leurs empreintes digitales pour le « mégafichier » controversé quand ils demanderont une carte d’identité. Jeudi 10 novembre, Bernard Cazeneuve a fait une première concession concernant ce fichier TES (titres électroniques sécurisés), censé rassembler les données de 60 millions de Français. « Dans le cadre d’une demande ou d’un renouvellement de carte d’identité, le recueil et le versement des empreintes digitales dans la base TES seront soumis au consentement express et éclairé » du demandeur, qui pourra s’y opposer, a expliqué le ministre de l’intérieur. (@Pixelsfr).

L’article à lire pour mieux comprendre le décret sur le nouveau fichier biométrique Le scénario pourrait être celui d’un film de science-fiction : toutes les informations personnelles des citoyens français… centralisées sur un seul grand fichier. Pourtant, il s’agit bien d’un projet très contesté du gouvernement. Dans un décret, publié dimanche 30 octobre, ce dernier a décidé de créer le fichier TES, où seront conservées les données de votre carte d’identité et de votre passeport. De quoi inquiéter certains spécialistes et même la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), qui s’inquiète de la concentration de ces informations et de l’absence de contrôle parlementaire. Franceinfo vous explique de quoi il s’agit.  (@franceinfo).

Mégafichier : une aubaine à plusieurs millions d’euros ?  Si le nouveau mégafichier centralisant les identités de 60 millions de Français fait toujours aussi peur, il s’apprête à faire le bonheur des géants de la sécurité informatique, en particulier les français. Adopté sur simple décret et sans débat parlementaire, ce nouveau fichier devrait représenter un important contrat, potentiellement de plusieurs millions d’euros si l’on se base sur les précédents. (@LObs).

#Telecom

SFR pourrait se séparer d’une partie de ses titres de presse. Après avoir multiplié les rachats de journaux, Patrick Drahi estime que l’heure de la réorganisation a sonné. SFR, son opérateur télécoms, pourrait en effet se séparer d’une partie des titres de presse qu’il a récupérés en avril auprès d’Altice, sa maison-mère. « Nous pouvons être amenés à réorganiser notre portefeuille de journaux tant par des acquisitions que des cessions », a confié Michel Combes, directeur général d’Altice, aux « Echos », en marge de la conférence de presse de lancement de la chaîne locale BFM Paris, lundi soir. SFR entend donc bien rester éditeur de presse mais en rationalisant son portefeuille. (@LesEchos).

#Transport

Désencombrer les villes en ajoutant plus de voitures ? Los Angeles, désignée comme l’une des villes « leader de l’innovation des transports aux Etats-Unis » par le Shared-Use Mobility Center, compte réduire de 2% le nombre de voitures sur ses routes dans les 5 ans à venir. Ce qui représente près de 100 000 voitures. La proposition de Los Angeles repose sur l’ajout de près de 8 400 voitures au trafic routier pour le désengorger. La clé : ajouter des véhicules de covoiturage et d’auto-partage pour remplacer les voitures privées. La ville envisage de s’appuyer principalement sur les services de Lyft, Uber et Zipcar. La mégapole souhaiterait surtout mettre l’accent sur le ride splitting, le partage de course entre plusieurs usagers, pour optimiser les trajets et réduire encore davantage le trafic. Le climax de cette ambition se base sur l’installation de plateformes de transport multimodales qui combinerait plusieurs modes de transport : vélo, taxis, Uber, navettes, bus… (@latelier).

#Ville

Les municipalités pourraient gâcher 341 milliards dans le déploiement des Smart Cities. L’implémentation des Smart Cities, ces villes connectées qui promettent un confort de vie jusqu’ici inégalé, pourraient bien se révéler beaucoup plus ardue et coûteuse que prévu. Le rapport d’étude de Machina Research sur le déploiement des solutions de l’internet des objets est sans appel. Les municipalités pourraient gâcher 341 milliards de dollars au cours de l’implémentation de ces villes intelligentes. (@humanoides_FR).