03 Août

ReVue d’actu de 11h11 – jeudi 3 août 2017

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#Numerique

xLe choix des mots oriente la révolution numériqueBig Data, intelligence artificielle, transhumanisme, ubérisation, disruption, blockchain sont quelques-uns des nouveaux termes à la mode pour tenter de décrypter les bouleversements technologiques actuels. Mais qui choisit et parfois invente ces mots ? Plus fondamentalement, sommes-nous certains que ces mots sont neutres ou au contraire ne nous imposent-ils pas une certaine vision du réel ? Albert Camus écrivait justement, dans son essai Sur une philosophie de l’expression daté de 1944 : « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde ». Il soulignait par là le pouvoir des mots sur le réel. En nommant les choses, non seulement nous lui donnons vie mais nous lui donnons une certaine « couleur ». Les mots que nous employons sont le reflet de notre vision du monde. Dans son ouvrage Ce que parler veut dire, Pierre Bourdieu montre ainsi que la parole détermine des rapports de pouvoir entre les différents groupes sociaux. Ces derniers emploient des mots plus ou moins riches, disposent d’un vocabulaire plus ou moins varié ou créent des néologismes pour désigner de nouvelles réalités. La parole dépend ici en très grande partie de l’origine sociale. Et nous pouvons affirmer qu’aujourd’hui, elle dépend aussi de la capacité des individus à comprendre, analyser et communiquer les bouleversements numériques que nous vivons. Les termes de Big Data, ubérisation ou blockchain sont dès lors toujours employés par ceux qui construisent et tirent profit des bouleversements technologiques et numériques actuels. (@usbeketrica).

#Economie

Les hauts lieux de l’économie sociale et solidaire. Devenir son propre patron ? Soutenir l’agriculture locale ? Investir dans un projet à titre privé ? Les possibilités de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont nombreuses et les initiatives qui émergent à travers la France tout autant. Mais pour certains, l’économie de demain se construit depuis plusieurs années déjà. La Croix vous invite à découvrir ces projets et leurs acteurs avec sa série d’été sur les hauts lieux de l’ESS. (@LaCroix).

#Commerce

Amazon achète les droits du tennis au Royaume-Uni. Pas de pause estivale pour Amazon dans le secteur des médias. Le géant américain du e-commerce a déjà fait savoir qu’il se transformerait en studio à part entière pour le nouveau film de Woody Allen. Il a aussi laissé entendre qu’il lancerait deux réseaux sociaux – Spark, pour concurrencer Pinterest, et Anytime, sur le modèle du chinois WeChat. Et en ce 1eraoût, la firme de Jeff Bezos vient d’acquérir ses premiers droits de retransmission de sports en live, en dehors des Etats-Unis. Pour une somme de 10 millions de livres par an (un peu plus de 11 millions d’euros), Amazon va en effet retransmettre à partir de 2019 toutes les grandes compétition ATP de tennis (donc les Masters et le tournoi à l’O2 de Londres) hormis les quatre tournois du grand chelem (Roland-Garros, Wimbledon, etc.) (@LesEchos).

#Fiscalite

« Pourquoi il faut mettre Google au pas » Le professeur de finance à l’Iris Eric Vernier estime que les accords entre les Etats et les grandes multinationales du numérique, comme Google, ne sont pas une solution viable à long terme : « Le bon sens rappelle que mieux vaut un bon accord qu’un mauvais procès. C’est ce qui semble avoir présidé à l’annonce mardi 25 juillet par Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, de l’éventualité d’une transaction financière avec Google. Le tribunal administratif a en effet annulé le redressement fiscal de 1,15 milliard d’euros infligé à la firme. L’Etat a décidé alors de faire appel, mais le ministre a évoqué parallèlement cette possible négociation. Comment les magistrats motivent-ils leur décision ? Les ventes publicitaires de Google, si elles se font en France, sont effectuées par sa filiale irlandaise, Google Ireland Limited (GIL). On connaît le montage, c’est celui de l’ensemble des Gafa, décrié depuis dix ans et qui permet aux industries du Net et autres multinationales d’échapper à l’impôt ou tout du moins de le réduire fortement, améliorant ainsi extraordinairement la compétitivité internationale et la rentabilité de ces entreprises. Alors, effectivement, face au poids de ces mastodontes et à la qualité de leurs conseillers, notamment fiscaux, les Etats sont obligés de négocier pour espérer récupérer un peu d’argent et éviter un procès long et coûteux dont on ne connaît jamais l’issue. Mais c’est, je pense, une erreur fondamentale. » Lire la suite sur le @leJDD.

#Monnaie

Cash vs original : la communauté bitcoin se déchire. Guerre de sécession dans le monde de la monnaie virtuelle. Depuis mardi, l’historique bitcoin a vu apparaître un concurrent, le bitcoin cash, dont les promoteurs reprochent à « l’ancêtre » la lenteur de ses transactions. Concrètement, les contestataires ont lancé une proposition d’amélioration du bitcoin (BIP, pour Bitcoin Improvement Proposal) qui va différencier la nouvelle monnaie du bitcoin déjà existant et permettre une accélération des échanges effectués par son biais. Ils estimaient que d’autres propositions d’amélioration, largement votées par la communauté, n’allaient pas assez loin en permettant de passer à 22 transactions par seconde, contre onze actuellement. Ils proposent de monter à 56 transactions par seconde avec bitcoin cash. Monnaie virtuelle, également appelée crypto-monnaie, le bitcoin est un système basé sur le pair-à-pair qui aurait été inventé par un Japonais, Satoshi Nakamoto. Le principe de création de cette monnaie repose sur la blockchain, une technologie utilisant des blocs de transaction codés et authentifiés qui s’additionnent entre eux. La blockchain a la réputation d’être infalsifiable car, pour modifier une information, il est nécessaire de la changer en même temps chez tous les utilisateurs, ce qui permet d’assurer la stabilité du système. (@libe).

#Banque

Bras de fer sur les données des clients : les banques montent au créneau. La tension monte autour de la prochaine application de la deuxième directive sur les services de paiement (DSP2), qui doit « rendre les paiements européens plus sûrs et innovants.» Cette directive, qui entrera en vigueur le 13 janvier 2018, va notamment imposer aux banques européennes d’offrir l’accès aux données de leurs clients à d’autres acteurs, en particulier les nouveaux entrants de la Fintech (paiement entre particuliers, agrégation de comptes, etc). Cette perspective ne les réjouit guère, mais c’est surtout une disposition, envisagée par la Commission européenne depuis mai dernier, qui les irrite au plus haut point : la possibilité, en « solution de secours », laissée aux prestataires tiers de continuer à recourir à la technique dite du « web-scraping », qui leur permet d’accéder aux données du client d’une banque en utilisant les codes d’accès de ce dernier. Les acteurs bancaires, qui défendent leur rôle de « tiers de confiance », ont décidé de monter au créneau, au plus haut niveau, sur ce sujet qu’ils jugent « crucial ». Selon nos informations, Frédéric Oudéa, le patron de la Société Générale, a écrit ces jours derniers en tant que président de la Fédération bancaire de l’Union européenne (EBF) à Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). (@latribune).

#LanceurDAlerte

Que devient Antoine Deltour, le lanceur d’alerte de l’affaire LuxLeaks ? Le 15 mars 2017, le lanceur d’alerte dans l’affaire LuxLeaks, Antoine Deltour, est condamné en appel à six mois de prison avec sursis et 1 500 euros d’amende. Le jeune homme de 31 ans, originaire d’Epinal (Vosges), était poursuivi pour avoir divulgué des milliers de documents fiscaux confidentiels. Pour Antoine Deltour, la peine prononcée par la justice du Luxembourg est un peu plus clémente qu’en première instance, mais à la sortie du tribunal, le jeune homme ne comprend pourquoi il est condamné alors que le tribunal a reconnu son statut de lanceur d’alerte. « Une décision satisfaisante aurait été un acquittement, réagit-t-il, La cour s’arrête à la moitié du chemin : j’étais un lanceur d’alerte au moment où j’ai transmis les documents, mais pas au moment où je me les suis appropriés. Il y a un paradoxe assez difficilement compréhensible. » (@franceinfo).

#Internet

Un historique de navigation Internet n’est jamais vraiment « anonymisé ». Une étude menée par une journaliste et un chercheur allemand, présentée à la conférence de sécurité informatique DEF CON qui s’est déroulé à Las Vegas (Etats-Unis), montre une fois de plus que l’anonymisation des données de navigation des internautes n’est aucunement une garantie contre les violations de la vie privée. Pour réaliser leur étude, Svea Eckert et Andreas Dewes se sont procuré un accès aux données collectées par des modules complémentaires pour navigateurs Internet, récupérées par des entreprises de marketing. Dans ces données figurait notamment la liste des sites visités par les internautes ; ces données étaient « anonymisées », au sens où seul un identifiant arbitraire désignait les internautes, sans données personnelles, comme l’adresse IP de leur ordinateur ou smartphone. Mais cette « anonymisation » est faible, détaillent les deux chercheurs : quelques manipulations « triviales » suffisent à lever l’anonymat d’une partie des utilisateurs. Notamment parce que les habitudes de navigation et les comportements des internautes sont beaucoup plus singuliers qu’on ne le pense habituellement. Même en se limitant à des sites populaires, le nombre d’internautes qui visitent exactement les mêmes sites ou pages durant un mois est très faible, ce qui permet facilement de déterminer qui ils sont lorsqu’on a accès à l’intégralité de leur historique de navigation. (@Pixelsfr).

#IntelligenceArtificielle

Intelligence artificielle : on se calme ! A la suite de la publication par Facebook d’un papier sur une de leur recherche en intelligence artificielle, beaucoup de médias se sont emballés. C’est devenu une habitude. Cette fois-ci, c’est Forbes qui s’y est collé, avec un titre à l’avenant : « Une IA de Facebook crée son propre langage, une vision flippante de notre futur potentiel ». A savoir le moment où une Intelligence artificielle, capable de se reprogrammer elle-même, dépassera à grande vitesse l’intelligence humaine. Et du coup, plus rien ne sera comme avant. L’actualité en elle-même est souvent présentée ainsi : « Facebook débranche des IA car elles se sont mises à utiliser un langage incompréhensible pour les humains » (ici, ou ). Ce qui n’est pas faux en soi, mais laisse penser que le réseau social aurait appuyé sur un gros bouton rouge pour éviter une catastrophe. Ce qui n’est évidemment pas le cas. Facebook travaille en ce moment d’arrache-pied pour essayer de rendre ses chatbots capables d’interagir avec ses utilisateurs de manière fluide. Et ils sont encore loin d’y arriver. L’équipe du laboratoire FAIR de Facebook en question travaille sur un système de négociation et ils ont fait travailler deux IA entre elles dans un but d’apprentissage en omettant de préciser de parler un anglais correct. Les deux programmes ont donc optimisé un protocole d’échange pour réussir à négocier de la meilleure façon. Ce qui n’est pas une première. (@libe).

L’intelligence artificielle s’invite dans les salles de marché. « Back to the future » pour JPMorgan. Après plusieurs mois de tests, la célèbre banque d’affaires américaine a annoncé ce lundi qu’elle utiliserait bientôt un robot doté d’intelligence artificielle pour toutes ses activités de trading haut fréquence (THF). Les ingénieurs de la première banque au monde en nombre d’actifs sous gestion, qui vient de conclure le meilleur trimestre de son histoire, ont testé un programme inédit d’intelligence artificiel pendant six mois. Et les résultats de ces travaux ont été à la hauteur de leurs attentes, et même plus : le robot s’est révélé systématiquement plus efficace que les humains et les robots actuels. JP Morgan a commencé les tests en Europe. Depuis le premier trimestre, la banque dirigée par Jamie Dimon évalue les capacités et le potentiel de son programme baptisé LOXM pour les opérations de trading les plus pointues, celles qui nécessitent des millions de calculs en seulement quelques nano-secondes. L’avantage de ce robot, qui va être déployé aux Etats-Unis et en Asie d’ici la fin de l’année, est qu’il n’agit pas seulement de manière automatique, comme les autres robots du marché. LOXM apprend en même temps qu’il exécute les ordres, à l’achat ou à la vente. « L’intelligence artificielle est capable de faire des calculs sur une échelle beaucoup plus grande et plus efficace », a confirmé au Financial Times, David Fellah, membre de l’équipe européenne de recherche de JPMorgan. (@LesEchos).

#Musique

Comment Google veut chambouler le marché du streaming musical. Le marché du streaming musical n’en finit plus de s’élargir. Quelques jours après Tesla, qui serait en discussions avec plusieurs labels musicaux pour créer sa propre plateforme concurrente de Spotify, Apple Music, Amazon Music ou encore Deezer, Napster et Tidal, Google révèle à son tour ses ambitions dans ce secteur en forte croissance. En fin de semaine dernière, le directeur de la musique de YouTube, Lyor Cogen, a annoncé la fusion à venir de deux de ses services, Google Play Music et YouTube Red, en une seule et même plateforme de streaming. L’objectif : simplifier l’offre de Google dans la musique en ligne, et créer une nouvelle « machine de guerre » capable de concurrencer sérieusement les leaders mondiaux que sont Spotify (60 millions d’abonnés), Apple Music (27 millions) et Amazon Music (16 millions). (@latribune).