Alors que le Président Chinois Xi Jinping est en visite en France, on se repenche sur le commerce bi-latéral entre la Chine et Bordeaux. Aujourd’hui Bordeaux exporte 10 millions de bouteilles vers Hong-Kong pour une valeur de 327 millions d’euros et 58 millions de bouteilles vers la Chine intérieure pour 311 millions d’euros. Et en parallèle les Chinois ont énormément investi dans les châteaux à Bordeaux, achetant 153 propriétés en Gironde.
L’histoire d’amour entre les Chinois et Bordeaux continue. Ce sont 153 propriétés viticoles qui ont été acquises par les Chinois en Gironde, selon les comptes tenus par la spécialiste Laurence Lemaire, auteure d’un livre et du blog « le Vin, le Rouge, la Chine »
Au total 165 propriétés viticoles sont désormais détenues par les Chinois en France, avec cet amour indéfectible pour Bordeaux. Les Chinois misent sur l’image de marque de Bordeaux, le prestige et aussi sur l’histoire de France et des propriétés viticoles dont ils sont très friands.
Lorsqu’un Chinois pose une bouteille de Bordeaux sur une table en Chine, cela veut dire qu’il a forcément très très bon goût et qu’il a un peu d’argent. Cela représente l’atmophère française, une façon de vivre », Laurence Lemaire auteure « le Vin, le Rouge, la Chine »
Le poids de la Chine est considérable, surtout au niveau des importations. Les chiffres 2018 sont éloquents. Hong-Kong est le marché N°1, il représente 16% en valeur avec 327 millions d’euros (+3%) pour seulement 10 millions de bouteilles importées (-4%), quant à la Chine dans sa globalité, elle représente 15% avec 311 millions d’euros (-22% en 2018) pour 58 millions de bouteilles importées (-31%). En 3e position se trouvent les USA avec 279 millions d’euros (+21%) et 26 millions de bouteilles (-1%).
Toutefois, depuis l’été 2018 un fort ralentissement des exportations vers la Chine se fait sentir, il s’explique par la concurrence farouche des vins Autraliens et Chiliens.
Le Chili et l’Australie viennent de signer des accords de libres échanges avec la Chine, pour faire rentrer les vins Chiliens et australiens en Chine sans droits de douane, donc là on a une concurrence qui est exacerbée avec ces pays-là, il faut qu’on se bagarre, si possible à armes égales pour continuer à garder notre leadership sur ce marché-là » Christophe Chateau du CIVB.
Une nouvelle route de la soie ? Un projet de partenariat économique privilégié entre France est Chine pourrait se dessiner.
Pour Jean-Pierre Rousseau, négociant à Bordeaux, dont sa société DIVA quai de Bacalan a été rachetée à 70% par des Chinois « Ce que l’on entend des dirigeants chinois que l’on rencontre, nous avons été l’usine du monde, maintenant le monde va aussi travailler pour nous, donc on voit bien l’idée de réciprocité. Mais les Chinois étant des hommes d’affaires avisés, évidemment cela risque d’être un peu à leurs conditions… » commente Jean-Pierre Rousseau de Diva.
On sent chez certains propriétaires chinois la volonté de montrer que ces châteaux sont désormais leur marque, d’ailleurs quelques-uns ont été rebaptisé en Antilope Tibétaine ou Lapin Impériale, ce qui déjà a fait jaser dans le « Landerneau ». Ce phénomène reste toutefois à la marge. Tout comme le poids des Chinois qui ne possèdent au final un peu moins de 3% du vignoble qui fait tout de même 111 400 hectares exploités par 5800 viticulteurs et près de 9000 marques.