26 Mar

Bordeaux Wine Trip : signature d’un nouveau plan d’action

C’est une nouvelle page qui va s’écrire pour le site Bordeaux Wine Trip. Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux  vient de confier à Gironde Tourisme l’animation et la promotion de sa marque « Bordeaux Wine Trip – les Routes du vin de Bordeaux ». Un partenariat signé entre Allan Sichel et Pascale Got.

Pascale Got et Allan Sichel au bar à vins du CIVB © David Remazeilles pour CIVB et Gironde Tourisme

Allan Sichel, le Président de Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) et Pascale Got, la Présidente de Gironde Tourisme viennent de signer une nouvelle convention dans le cadre d’un partenariat pour la promotion du vignoble bordelais. Par cette convention, le CIVB confie désormais à Gironde Tourisme l’animation de sa marque « Bordeaux Wine Trip – les Routes du vin de Bordeaux » ainsi que le site internet www.bordeauxwinetrip.fr.

Face à la concurrence mondiale et française, il fallait redonner un élan et par cet acte II des Routes du vin de Bordeaux, le vignoble Bordelais devrait ainsi être conforté en tant que première destination oenotouristique.

Dans cet objectif, une nouvelle étude a été lancée sur la marque Bordeaux Wine Trip, ainsi qu’une refonte du site internet et du magazine (d’ici 2020). Dans cette nouvelle politique de communication, chaque professionnel du tourisme et du vin deviendra un ambassadeur du territoire. Pour mémoire, 10 millions de touristes reconnaissent faire de l’onotourisme au cours de leurs vacances. Le potentiel de développement est énorme entre les près 90 millions de touristes étrangers qui viennent chaque année en France et les touristes français eux-mêmes.

Quid du poids de la Chine sur le vignoble bordelais

Alors que le Président Chinois Xi Jinping est en visite en France, on se repenche sur le commerce bi-latéral entre la Chine et Bordeaux. Aujourd’hui Bordeaux exporte 10 millions de bouteilles vers Hong-Kong pour une valeur de 327 millions d’euros et 58 millions de bouteilles vers la Chine intérieure pour 311 millions d’euros. Et en parallèle les Chinois ont énormément investi dans les châteaux à Bordeaux, achetant 153 propriétés en Gironde.

Li Lijuan devant le château Mylord vendu à un milliardaire de Hong-Kong © Jean-Pierre Stahl

L’histoire d’amour entre les Chinois et Bordeaux continue. Ce sont 153 propriétés viticoles qui ont été acquises par les Chinois en Gironde, selon les comptes tenus par la spécialiste Laurence Lemaire, auteure d’un livre et du blog « le Vin, le Rouge, la Chine » 

James Zhou propriétaire de château Renon © JPS

Au total 165 propriétés viticoles sont désormais détenues par les Chinois en France, avec cet amour indéfectible pour Bordeaux. Les Chinois misent sur l’image de marque de Bordeaux, le prestige et aussi sur l’histoire de France et des propriétés viticoles dont ils sont très friands.

Laurence Lemaire, auteure « le Vin, le rouge, la Chine » © JPS

Lorsqu’un Chinois pose une bouteille de Bordeaux sur une table en Chine, cela veut dire qu’il a forcément très très bon goût et qu’il a un peu d’argent. Cela représente l’atmophère française, une façon de vivre », Laurence Lemaire auteure « le Vin, le Rouge, la Chine »

Une sacrée délégation pour le Groupe Daohe avec au centre leur PDG Mr Zhou en 2016 © JPS

Le poids de la Chine est considérable, surtout au niveau des importations. Les chiffres 2018 sont éloquents. Hong-Kong est le marché N°1, il représente 16% en valeur avec 327 millions d’euros (+3%) pour seulement 10 millions de bouteilles importées (-4%), quant à la Chine dans sa globalité, elle représente 15% avec 311 millions d’euros (-22% en 2018) pour 58 millions de bouteilles importées (-31%). En 3e position se trouvent les USA avec 279 millions d’euros (+21%) et  26 millions de bouteilles (-1%).

Toutefois, depuis l’été 2018 un fort ralentissement des exportations vers la Chine se fait sentir, il s’explique par la concurrence farouche des vins Autraliens et Chiliens.

Le Chili et l’Australie viennent de signer des accords de libres échanges avec la Chine, pour faire rentrer les vins Chiliens et australiens en Chine sans droits de douane, donc là on a une concurrence qui est exacerbée avec ces pays-là, il faut qu’on se bagarre, si possible à armes égales pour continuer à garder notre leadership sur ce marché-là » Christophe Chateau du CIVB.

Une nouvelle route de la soie ? Un projet de partenariat économique privilégié entre France est Chine pourrait se dessiner.

Jean-Pierre Rousseau, négociant en vins, à la tête de DIVA © JPS

Pour Jean-Pierre Rousseau, négociant à Bordeaux, dont sa société DIVA quai de Bacalan  a été rachetée à 70% par des Chinois « Ce que l’on entend des dirigeants chinois que l’on rencontre, nous avons été l’usine du monde, maintenant le monde va aussi travailler pour nous, donc on voit bien l’idée de réciprocité. Mais les Chinois étant des hommes d’affaires avisés, évidemment cela risque d’être un peu à leurs conditions… » commente Jean-Pierre Rousseau de Diva.

On sent chez certains propriétaires chinois la volonté de montrer que ces châteaux sont désormais leur marque, d’ailleurs quelques-uns ont été rebaptisé en Antilope Tibétaine ou Lapin Impériale, ce qui déjà a fait jaser dans le « Landerneau ». Ce phénomène reste toutefois à la marge. Tout comme le poids des Chinois qui ne possèdent au final un peu moins de 3% du vignoble qui fait tout de même 111 400 hectares exploités par 5800 viticulteurs et près de 9000 marques.