A Saint-Gervais, le château des Arras est une propriété entièrement féminine. Ce sont les soeurs Rozier, Marie-Caroline 33 ans et Anne-Cécile 31 ans, qui aujourd’hui font éclore le domaine.
C’est un château magnifique, il en impose… La partie centrale remonte au XVe siècle et est un ancien fort militaire, auquel deux ailes ont été ajoutées au XVIIIe.
Et pourtant ce sont uniquement des femmes qui aujourd’hui sont à la tête de ses 30 hectares de vignes en Bordeaux Supérieur. Il y a bien sûr Claudine Rozier, la maman, mais aussi et désormais ses filles Marie-Caroline et Anne-Cécile qui ont repris le flambeau et sont bien décidées à redonner du lustre au château.
Pour se faire, Anne-Cécile qui rêvait de devenir maître de chai depuis toute petite a suivi un BTS de viticuluture-oenbologie à Blanquefort, puis une licence et un Master Vigne et Terroir à Dijon, alors que Marie-Caroline a fait Sup de Co à Montpellier, avant de partir 6 ans à l’étranger en Angleterre puis en Nouvelle-Zélande chez New Zealand Wine Cellar.
Moi je suis un peu tombé dans la barrique quand j’étais petite. J’ai toujours eu envie de travailler ici. J’ai fait mes études en fonction de cela, pour bien étudier le vie et la vigne. Et vu que ma maman y est arrivée seule, je pense qu’à deux c’est un peu plus facile » Anne Cécile Rozier.
Anne-Cécile, la technicienne, et Marie-Caroline, la commerciale, se sont entendues pour modifier depuis 2014 quelque peu leurs vinification et élevage, pour réaliser des vins plus sur le fruit.
« C’est important d’être sur le fruité car aujourd’hui les consommateurs recherchent un vin plaisir, nous on est sur des terroirs qui donnent des vins assez taniques notre difficulté c’est pas de leur donner de la matière mais plutôt d’alléger, et pas d’écraser le fruit… », commente Marie-Caroline Rozier.
On a décidé de mettre en avant nos animaux, qui sont nos ambassadeurs et qui sont au quotidien avec nous; chaque cuvée a ses animaux. C’est une image qui tranche mais qu’on assume complètement, c’est l’empreinte d’une famille avec des valeurs d’harmonie, de famille et de partage », Marie-Caroline Rozier.
Pour Claudine, la maman qui a signé seule le 2012, son dernier millésime réalisé avant l’arrivée de ses filles sur le domaine : « la propriété évolue franchement dans le bon sens, elles ont plein d’idées, elles sont sur les réseaux sociaux et c’est ce qu’il faut à l’heure actuelle.
Elles ont sorti une magnifique gamme, moi je n’avais que 3 vins, maintenant on en est à 6 ou 7 vins », Claudine Rozier.
Et comme elles ont beaucoup d’idées, elles espèrent vendre dans les prochaines années moins de vin au négoce (où elles vendent actuellement 80%) pour s’orienter davantage vers la vente en direct en bouteilles aux particuliers, cavistes, restaurateurs et à l’étranger.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Hondelatte, Olivier Pallas :