12 Mar

2e Workshop Oenotourisme à Bordeaux : un potentiel énorme de touristes à aller chercher

C’est aujourd’hui la 2e édition du Workshop Oenotourisme organisé par NeedWine. 122 exposants, 5 fois plus que l’an dernier, avec près de 1000 professionnels et tour-opérateurs au Hangar 14 pour peaufiner une offre oenotouristique en plein boom en France. On dénombre déjà 10 millions d’oenotouristes, et ce n’est que le début !

Près d’un millier d’opérateurs sont présents à ce 2e workshop oenotourisme de Bordeaux, organisé par NeedWine. Parmi eux, Winepaths une plateforme bordelaise qui offre des séjours dans 13 pays du monde et 90 destinations, notamment dans de grands châteaux : « le château de Pommard en Bougogne est déjà un de nos partenaires privilégiés, » commente Madeleine Marchand de Winepaths.

En face d’eux des domaines viticoles de toute la France, notamment d’Alsace, avec un Philippe Frick, des Vignobles Arthur Metz, fier d’avoir dans sa région la 1ère route du vin en 1953. « En Alsace, on est une terre d’accueil et on sait accueillir tous les étrangers de tous les pays du monde, on parle plusieurs langues, je ne connais pas de gens qui soient déçus d’une visite en Alsace, » me confie Philippe Frick.

Toute la journée, ce sont des rencontres et des conférences sur l’utilité des réseaux sociaux et les clés du développement de la filière oenotourisme.

Il y a une vrai engouement sur l’oenotourisme depuis quelques années…On a 10 millions d’oenotouristes chaque année, aussi les châteaux ont de plus en plus envie de capter ces visiteur, » Benjamin Moreau de NeedWine.

Parmi les tour-opérateurs, on rencontre un Landais installé depuis 10 ans en Bulgarie. Les Pays de l’Est ont vu ces dernières années leur pouvoir d’achat augmenter et ce sont des clients potentiels, susceptibles de voyager. « Nous sommes venus ici à Bordeaux pour découvrir les prestataires, la culture et voir ce que nous allons pouvoir proposer par la suite à cette clientèle locale », commente Guy Labeyrie de Vitis Tour.

Le vin, c’est un produit certes, mais il contient l’identité territoriale. Et le fait que la france ait 2/3 de son pays couvert par des territoires viti-vinicoles, c’est une opportunité extaordinaire pour que cette filière oenotouristique se développe, » Hervé Novelli président du Conseil Supérieur de l’Oenotourisme.

Guy Labeyrie de Vitis Tour avec le château Vauban de Blaye © JPS

Le potentiel est énorme, quand on sait que le nombre de visiteurs étrangers avoisine aujourd’hui les 90 millions de visiteurs en France.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine, Boris Chague : 

Vins de Bordeaux : malgré la baisse de récolte en 2017 de 39%, Bordeaux limite la casse avec -3% en volume mais -14% à l’export

Le CIVB présente actuellement à Paris son bilan annuel 2018 : des ventes en recul -3% en volume avec 4,7 millions d’hectolitres soit 626 millions de bouteilles mais avec un chiffre d’affaire en hausse de +4% à 4 milliards d’euros. Les exportations pêchent -14% et notamment la Chine avec -31%. Le Crémant de Bordeaux augmente ses ventes de 16%.

C’est une tradition, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux présente, début mars à Paris, son bilan annuel 2018 à la presse nationale et spécialisée, depuis le restaurant le Market dans le 8e arrondissement, réservant à la presse régionale une autre conférence de presse de rentrée en septembre ou octobre.

Allan Sichel, le président du CIVB, a reconnu d’emblée dans son discours un contexte économique difficile pour les Vins de Bordeaux : « une conjoncture difficile, mais Bordeaux résiste. » Ainsi, « même si notre vignoble reste leader – première région AOC de France -, les chiffres sont en baisse ».

Sur l’année 2018, le volume de nos exportations est en recul de 14%. Et nos ventes sur le marché français, en grande distribution, ont diminué de 12% en volume par rapport à 2017, et de 7% en valeur », Allan Sichel Président du CIVB.

Néanmoins, il faut mettre en perspective ces chiffres en berne avec la conjoncture qui n’est « pas une surprise : marquée par un gel tardif, la récolte 2017 a été historiquement faible (-39% des volumes par rapport à 2016 – du jamais vu depuis 1991). Comme attendu, elle a eu un impact sur nos disponibilités, nos prix, et in fine notre commercialisation ; elle continue de marquer ce début d’année 2019″, commente Allan Sichel.

L’autre explication est le « contexte économique mondial incertain : le marché chinois est en berne (les importations globales de vins tranquilles y sont en baisse de 9%), dans un contexte de ralentissement économique et de tensions commerciales avec les USA ; l’incertitude plane en Europe autour de la question du Brexit ; et la crise sociale que nous traversons en France a forcément ralenti, un peu plus encore, notre début de campagne ». Toutefois la baisse des ventes de Vins de Bordeaux en Chine est en recul de -31%, quand on sait que la Chine représente 25% des exportations de Bordeaux, il y a un petit signal d’alarme qui s’allume. Pas de quoi affoler car ce yoyo a déjà été ressenti et les exportations étaient reparties d’autant il y a 2-3 ans, là où il faut s’inquiéter c’est sur les accords de libre échange de la Chine avec le Chili et l’Australie et aucune taxe sur ces vins, alors qu’il n’y existe qu’un accord 0 taxe pour la France uniquement sur Hong-Kong. Hong-Kong où d’ailleurs la baisse n’est que de -4% en volume et une progression à 327 millions d’euros (+3%) en valeur. 

Les exportations vers les 2 autres gros marchés du monde anglo-saxon sont plutôt réjouissantes :  « nous restons stables sur deux marchés majeurs : le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où, pourtant, les importations globales de vins tranquilles sont en baisse ». Les Etats-Unis, 1er pays consommateur de vin au monde, enregistrent une augmentation en valeur de +21% à 279 millions d’euros. Pas mal.

« Avec 56% de nos volumes, c’est la France qui reste le principal débouché de notre commercialisation. Cette année marque bien sûr, pour Bordeaux comme pour les autres vins français, un recul sensible sur le marché de la grande distribution. Mais là encore, Bordeaux résiste : 4 des 5 premières appellations françaises en valeur sont bordelaises ».

144 millions de bouteilles (-12%) de vins de Bordeaux vendus en 2018. (-7% pour l’ensemble des AOP) pour une valeur de 837 millions d’euros (-7%) (-3% pour l’ensemble des AOP) Plus d’1 ménage sur 2 acheteur de vins AOP choisit Bordeaux avec un prix moyen de 5,83€ d’une bouteille75cl* de vin de Bordeaux en GMS.

Comme notes très positives, « la croissance forte des Crémants de Bordeaux (+16% des volumes sur l’année 2018) ainsi que des vins de Bordeaux certifiés bio (+10% en volumes, +20% en valeur). »

Nul doute que le millésime 2018 va relancer la machine, « pourtant né sous des conditions climatiques extrêmes » (pluies incessantes de novembre à juillet et développement d’un mildiou très virulent), et avec « une météo idéale de mi-juillet et jusqu’à fin septembre : des températures élevées, supérieures à la normale de 2 degrés ; une pluviométrie historiquement faible et une durée d’ensoleillement en hausse de 25% », favorisant donc « pour une récolte de raisins à parfaite maturité. »

La note finale s’annonce donc prometteuse comme le souligne Allan Sichel : « que ce soit pour les blancs secs, les rosés, les rouges ou les blancs doux, le millésime 2018 est donc d’une qualité exceptionnelle, aromatique et équilibré ».