15 Mar

L’Allemand Marc Almert est le meilleur sommelier du monde 2019

Albert…ach, le meilleur ! On ne va pas refaire le match ni la guerre entre notre Français David Biraud qui espérait cette année encore et l’Allemand qui s’est finalement imposé, car il a été meilleur.  Il s’est imposé dans la dernière épreuve devant Nina Hjgaard Jensen, deuxième et Raimond Tomsons, troisième.

Marc Almert le vainqueur du © concours de Meilleur Sommelier du Monde 2019

La nouvelle est tombée à 17H35. And the winner is…Marc Almert. L’Allemand, Sommelier au restaurant Baur au Lac, à Zurich, remporte le titre de Meilleur Sommelier du Monde 2019 à seulement 27 ans. Il s’est imposé dans la dernière ligne droite en gagnant aux points devant Nina Hjgaard Jensen du Danemark, deuxième et Raimond Tomsons, troisième, meilleur Sommelier d’Europe.

Sur la dernière épreuve, Marc Almert, Raimond Tomsons et Nina Hjgaard Jensen devaient servir 16 verres avec un magnum de vin effervescent italien (Villafranca rosé, Franciacorta). Jon Arvid Rosengren, le dernier meilleur sommelier du monde leur précisait : « chaque verre doit recevoir la même quantité, vous ne pouvez pas revenir en arrière une fois qu’un verre est rempli et vous devez vider la bouteille. Vous avez cinq minutes… »

Cette année encore les espoirs français reposaient pour sa 4e tentative sur David Biraud, il avait derrière lui notre ami Philippe Faure-Brac, Meilleur Sommelier du Monde 1992, qui comme de nombreux français espéraient une nouvelle victoire de la France, comme pour rendre grâce à Gérard Basset, le dernier en date qui avait gagné en 2010, disparu cette année. Il commentait sur Facebook : « Et le gagnant est : « Marc Almert d’Allemagne. Bravo à tous les participants et une Grande pensée pour David Biraud. » 

Affaire d’épandage de Villeneuve : le procès va se tenir mercredi en correctionnelle à Libourne

C’est une affaire à rebondissements qui a bien failli ne jamais être audiencée. C’est grâce à la tenacité de la Sépanso de Gironde que ce procès va se tenir, car comme le résume son avocat François Ruffié : « la santé de nos enfants vaut bien un procès. » 

L’école de Villeneuve en Gironde, bordée de vignes  © France 3 Aquitaine

Ce procès va se tenir mercredi 20 mars à partir de 9 heures, devant le tribunal correctionnel du TGI de Libourne. Deux châteaux des Côtes de Bourg, Escalette et Castel la Rose, l’un en bio, l’autre en conventionnel, sont poursuivis pour « utilisation inappropriée de produits phytopharmaceutiques », l’affaire est survenue le 5 mai 2014. 23 enfants et une institutrice de l’école primaire de Villeneuve ont été pris de maux de tête, d’irritations des yeux et de la gorge et d’envie de vomir, en début d’après-midi. De nombreux secours étaient intervenus et l’institutrice avait été hospitalisée à l’Hôpital de Blaye. L’affaire avait suscité un grand émoi sur le plan national et avait été débattue à l’Assemblée Nationale, Ségolène Royale, alors ministre, promettait toute la lumière sur cette histoire. La Préfecture de Gironde avait d’ailleurs pris en suivant un arrêté et avait préconisé de nouvelles mesures à respecter pour l’épandage…aux abords des écoles, puis après l’émission Cash Investigation et une pétition d’autres mesures en 2016.

Mais l’affaire a bien failli être enterrée, le parquet l’avait classée et avait aussi pris des réquisitions de non lieu, ce qui fait dire à l’avocat François Ruffié : « c’est comme dans le dossier de l’ours Cannelle, le dossier ne vit que par la volonté des parties civiles… » « Ce qui a motivé la Sepanso de Gironde , »c’est qu’on touche aux enfants ! La santé de nos enfants vaut bien un procès, » selon l’avocat François Ruffié. « La Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Bordeaux a donc réformé le non-lieu et a ordonné le renvoi. »

Le débat va porter sur deux points essentiels, à savoir démontrer que les traitements ont été effectués au delà de Force 3 Beaufort, une force du vent à partir de laquelle il est interdit d’effectuer des traitements. « Quand bien même, il n’y a pas à Villeneuve une station météo, il y a 9 sites météo concordants sur toute la Gironde qui attestent ce jour-là de rafales supérieures », selon Me Ruffié.

L’autre point souligné par la Chambre de l’Instruction, « c’est que le viticulteur n’ait pas pris toute disposition pour empêcher un épandage en dehors de sa parcelle », en ayant recours à des anémomètres, ou en faisant en sorte de pulvériser de manière plus précise, etc…

Cette affaire sera intéressante pour la suite et pourrait sans doute faire jurisprudence

Les Citadelles du Vin : le 19e challenge international se tient du 16 au 18 mars à Bourg en Gironde

C’est l’un des plus prestigieux concours internationaux en matière de vin et il se tient ce week-end, ainsi que lundi, près de Bordeaux. 40 dégustateurs d’une vingtaine de nationalités pour déguster des centaines de vins de 30 pays différents. Une visibilité très recherchée sur les marchés.

Bourg, en Gironde, retient son souffle. Plus de 40 dégustateurs sont attendus pour élire les meilleurs vins issus de 34 pays différents. Qu’ils soient oenologues, sommeliers, acheteurs, professeurs, critiques et journalistes spécialisés, ils seront dans les starting-blocks dès demain pour déguster, à l’aveugle et en toute indépendance,durant trois jours 867 échantillons. 40% des dégustateurs sont Européens, 32% Français, 18% d’Amérique du Nord et du Sud, 7% d’Asie et 3% viennent d’Afrique.

A l’arrivée, seulement 30% des vins et eaux-de-vie présentés seront repartiront couronnés d’ une médaille d’Or, d’Argent ou d’un Prix Spécial. Une reconnaissance, un gage de qualité et une visibilité très attendue non seulement des vignerons producteurs, mais aussi du grand public.Le prix moyen des bouteilles dégustées est de 10,40 euros hors taxe.

Il s’agit également du 1er concours international français à avoir intégré VinoFed (Fédération mondiale des grands concours internationaux de vins) reconnue comme l’élite des concours, et sous l’égide de l’O.I.V (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin), dont la présidente brésilienne, Regina Vanderlinde, sera présente.

Les lauréats seront présents au salon Vinexpo de Bordeaux du 13 au 16 mai, mais aussi à Vinexpo Hong-Kong, une résonnance internationale. Cette année, c’est la région viticole de Setúbal (Portugal) qui sera à l’honneur pour cette 19 ème édition.

Pour aller plus loin : les Citadelles du Vin.

Vignes arrachées en Gironde : pour le propriétaire, c’est un « passage en force »

Alain Dejean a vu ses vignes arrachées sur l’une de ses parcelles de 30 ares. Un réveil brutal pour ce viticulteur en biodynamie pour qui l’affaire devait d’abord se régler devant la Cour d’Appel à Bordeaux. Mais la Préfecture de la Gironde a fait procéder à l’arrachage de ces vignes « contaminées à plus de 20% par la flavescence dorée », lui conteste et ne parle que de 15%.

Alain Dejean, viticulteur en biodynamie au château Rousset-Peyraguey © France 3 Aquitaine

Pour Alain Dejean, du château Rousset-Peyraguey, le réveil ce jeudi matin a été brutal : « quand vous êtes réveillés par 6 gendarmes, par la force sans s’occuper de la justice, c’est comme si vous étiez Daech ou un terroriste…On vient et on arrache tout entouré par la gendarmerie… » Alain Dejean est encore sous le coup de l’émotion quand il a vu débarquer sur ordre du Préfet  Didier LALLEMENT, préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, préfet de la Gironde, les engins venus arrachés ses pieds de vignes. 

Dans un communiqué envoyé hier aux rédactions la Préfecture précise que « en application du code rural et de la pêche maritime et conformément à l’ordre de Didier LALLEMENT, la fédération régionale des groupements de défense contre les organisations nuisibles d’Aquitaine (FREDON) a procédé ce matin, aux frais du détenteur, à l’arrachage d’une parcelle de vignes contaminées à plus de 20 % par la maladie de la flavescence dorée sur l’exploitation viticole d’Alain DEJEAN à Fargues en Gironde ».

« Cette décision fait suite au refus du propriétaire de la parcelle d’effectuer les travaux nécessaires à la destruction des vignes contaminées par la maladie de la flavescence dorée suite à plusieurs mises en demeure infructueuses. Le tribunal administratif de Bordeaux a rejeté le 21 novembre dernier, la demande de requête en annulation du propriétaire de la parcelle contaminée, » selon le communiqué.

Or le viticulteur conteste la méthode : « on est toujours en appel en justice, la moindre des choses aurait été d’attendre l’appel. Il y a des appels judiciaires et on passe au dessus de la justice, c’est un passage en force ! » 

Mais pour la Préfecture : « la lutte contre la flavescence dorée de la vigne et son vecteur, la cicadelle de la flavescence dorée (FD), est obligatoire sur l’ensemble du territoire national. Elle est encadrée par le code rural et de la pêche maritime art. L251-3 à L251-10, en particulier l’article L251-10, qui donne le pouvoir au préfet pour exécuter ou faire exécuter, par l’intermédiaire d’un organisme à vocation sanitaire, la mesure d’arrachage. L’arrêté ministériel du 19 décembre 2013 organise la lutte contre la flavescence dorée et les arrêtés régionaux annuels précisent notamment les périmètres de lutte, l’organisation de la surveillance et les procédures de traitement et d’arrachage. Conformément à la réglementation, lorsque le taux de ceps contaminés dépasse 20 % sur une parcelle viticole, celle-ci doit être arrachée en totalité ».

Une fois de plus Alain Dejean conteste le taux de contamination, selon lui ce taux sur sa parcelle n’était que de 15 à 16% sur sa parcelle qui fait 30 à 35 ares à Fargues-de-Langon : « quand vous faîtes un chiffre faux, vous arrivez à plus de 20%, quand on a fait le comptage par huissier, on n’arrivait pas au même chiffre, on était à 15-16%. On m’a refusé une contre-expertise…Car il y a aussi des maladies du bois ou des sols en Gironde plus sensibles à la sécheresse qui donnent des feuilles jaunes. »

« Il y a une décision, je peux comprendre, la décision est prise par le Préfet, qui ne se déplace pas sur le terrain pour voir, sur un rapport que lui a remis la Draaf », poursuit le viticulteur. « Ce qui est curieux, c’est qu’en Bourgogne, on garde les vieux pieds, en Italie, ou ailleurs on ne passe pas par la force sans s’occuper de la justice. »

Le communiqué de la préfecture termine : « La procédure administrative mise en œuvre dans le cas des vignes contaminées à plus de 20 % prévoit un certain nombre d’étapes d’échange avec le détenteur (lettre simple, constat contradictoire, ultime mise en demeure). Dans le cas ultime où l’arrachage ou la remise en état n’est toujours pas effectué un arrachage d’office peut être ordonné par le préfet de département en application de l’article L 251-10 du CRPM ».

Et le viticulteur de dénoncer « on parle à Bordeaux d’oenotourisme, mais venez du 15 mai à fin juillet, venez respirer les particules qui ont un effet destructeur sur la santé, des particules extrêmement dangereuses pendant 8 mois sur les insectes et sur les êtres humains. A Preignac, il y a 17 familles dont les enfants ont développé des leucémies, un taux 4 fois plus élevé qu’en France. Moi, je m’en fous de la parcelle arrachée, mais c’est pour cela que je me bats. Veut-on continuer à expérimenter d’autres phases ou pas ? C’est comme les cépages résistants, cela existe dans le Languedoc et chez nous c’est difficile. On devrait polluer le moins possible, car l’air c’est 80% de notre nourriture… » Alain Dejean refuse d’utiliser ces insectides qu’il considère comme les plus nocifs, comme d’autres cas en France et notamment en Bourgogne avec l’affaire d’Emmanuel Giboulot, qui condamné en 1er instance, avait été relaxé en appel à Dijon.

« J’ai 58 parcelles, 14 hectares, où je n’ai pas de flavescence dorée, il n’y avait juste que ces 30 ares, qui ont été arrachées et brûlées, c’est la désolation, il n’y a plus que deux petits tas de cendres ». Alain Dejean est un vigneron en biodynamie, fière de sa production: « je suis un petit producteur, on travaille sans sulfite, on vend à des restaurants étoilés et on vend à l’export ». Dans cette affaire, la Cour d’Appel devra se prononcer, à ceci près qu’il n’y a plus de vigne.