01 Mar

L’image du jour, les Vins de Bordeaux saluent le départ du maire de Bordeaux : « c’est Alain Juppé qui a fait de la marque Bordeaux, une marque  forte »

 Ce soir à la Cité du Vin, la filière des Vins de Bordeaux voulait marquer le coup: remercier Alain Juppé et dire un dernier « au revoir » au maire de Bordeaux. Alain Juppé a remis ce jour sa démission du poste de maire, avant de de faire son entrée le 11 mars prochain au Conseil Constitutionnel. Alain Juppé a été un réel ambassadeur du vin de Bordeaux, créant notamment la Fête du Vin en 1998 et la Cité du Vin en 2016. Un moment d’émotion partagé avec les acteurs de la filière, CIVB et Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin.

Allan Sichel et Alain Juppé pour un moment de remerciements échangés © Civb

Allan Sichel, le président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux, a d’abord tenu à rappeler qu’ « Alain Juppé a toujours eu une oreille bienveillante et attentive pour la filière viticole. Il a su, dès son arrivée, se rapprocher du négoce, des propriétés et des manifestations. Par ailleurs il a su comprendre filière, son fonctionnement, et les hommes et les femmes qui la font vivre. »

BORDEAUX, UNE RENOMMEE MONDIALE

Alain Juppé a donné à la ville « une renommée mondiale », tirant profit de ses deux passages au Ministère des Affaires Etrangères, de son poste de Premier Ministre, et de cette « sensibilité très forte à l’international », « et si nous bénéficions aujourd’hui de l’image et de la dynamique « Bordeaux la ville, Bordeaux le vin, » c’est grâce à Alain Juppé, c’est lui qui a rendu ces deux entités indissociables. »

Et le boss de la Maison Sichel de poursuivre : « c’est Alain Juppé qui a fait de la marque Bordeaux, une marque  forte, qu’il a valorisé au fil des années. » C’est clair que le placement Juppé était presque mieux qu’un placement en bourse, rajouterait Côté Châteaux, tant au niveau immobilier, qu’avec l’envolée en 20 ans des prix des vins de Bordeaux.

Et Allan Sichel de rappeler: « la transformation profonde de la ville initiée par Alain Juppé, avec ce vaste projet urbain qui a révélé la beauté et la modernité de notre ville.  Il nous a permis de ne plus tourner le dos à notre fleuve, de réunir les deux rives et de redécouvrir nos quais, avec notamment la façade historique du quai des chartrons intimement liée au monde du vin. »

BORDEAUX ET SA FETE DU VIN

« C’est Alain Juppé qui a eu l’idée de la Fête du Vin, il y a 20 ans, pour mettre le vin à l’honneur, et donner l’occasion aux vignerons, au contact d’un public enthousiaste, de mettre en valeur leur production et leur savoir-faire. » Un modèle qu’il a fait en sorte aussi de reproduire avec la copie de cette fête à l’étranger, en commençant par Hong-Kong, Québec, Bruxelles puis Liverpool.

BORDEAUX ET SA CITE DU VIN

« C’est Alain Juppé qui a aussi eu l’idée de la Cité du Vin, qui a ouvert ses portes en juin 2016. Il a su passer votre les réticences de certains, y compris au sein même de notre filière, puisque la Cité du Vin n’avait pas vocation à ne parler que des vins de Bordeaux. Mais aujourd’hui tout le monde salue le résultat, on parle des vins de Bordeaux et du monde et c’est comme cela que Bordeaux mérite le titre de « Capitale Mondiale du Vin », concluait Allan Sichel.

Et voici donc notre Sage de Bordeaux qui s’en va rejoindre d’autres sages du Conseil Constitutionnel. Un conseil, Mr Juppé ? Emmenez-leur quelques bouteilles de Bordeaux, histoire de continuer la promotion parisienne de ce nectar…

Côté Châteaux, qui ne dort pas, vous avait permis, en avant première, de vous rendre compte du legs d’Alain Juppé dans le précédent article le 19 février dernier, avec les réactions d’Allan Sichel, d’Olivier Bernard, de Stéphan Delaux et Sylvie Cazes, à retrouver ci-dessous.

Lire ou relire l’article :

Le legs d’Alain Juppé dans le monde du vin à Bordeaux : « très important, durable et structurant »

Salon des Vignerons Indépendants : on fête les 20 ans du salon à Bordeaux les 8, 9 et 10 mars

Le salon des Vignerons Indépendants de Bordeaux est devenu une institution au fil des ans. Démarrant petit et rassemblant quelques milliers les premières années, il compte aujourd’hui plus de 300 exposants au Parc des Expositions de Bordeaux et près de 30000 visiteurs sur les dernières éditions.

Pierre Richard vigneron dans le Jura à droite, sera à nouveau présent pour ces 20 ans © JPS

ON N’A PAS TOUS LES JOURS 20 ANS

Tout a démarré il y a tout juste 20 ans du côté du Parc des Expositions, avec d’irréductibles consommateurs gaulois qui ne buvaient à l’époque que du Bordeaux, voire pire : « une visiteuse bordelaise racontait, qu’elle ne buvait que des vins du Médoc, même pas de Saint-Emilion et pas plus d’’Entre-Deux-Mers ou de Pessac-Léognan… » Alors pensez donc, du Bourgogne ou des vins du Jura ? Pfff…

Nous partions de loin ! »,Daniel Mouty Président de la région Nouvelle Aquitaine et Président des salons des Vignerons Indépendants

Aujourd’hui, l’eau a coulé sous les ponts et le vin dans les artères des différents salons. Le public a ouvert son esprit et le salon des Vignerons Indépendants est devenu un salon de la découverte de la richesse des terroirs, de l’ensemble des régions viticoles de France: Alsace, Champagne, Loire, Jura, Bourgogne, Bordeaux, Languedoc-Roussillon, Provence, Vallée du Rhône et Corse.

LE SECRET DU SUCCES

Ce qui a plu durant toutes ces années, ce sont les échanges entre les consommateurs et les vignerons, des rencontres fort intéressantes, des égustations toutes aussi étonnates et un enrichissement de pouvoir faire le tour de toutes les régions viticoles de France en un même lieu.

DES VENTES DIRECTES SANS INTERMEDIAIRE

Les consommateurs au fil des années ont pu apprécier non seulement de rencontrer ces hommes et ces femmes, vignerons et vigneronnes, qui ont réalisé ces vins de terroirs, après avoir dégusté et questionné sur leurs méthodes de vinification, d’élevage, les cépages, assemblages, mais aussi entendre parfois les vignerons s’épancher sur la dureté de leur métier qui dépend de Dame Nature, des intempéries et de l’ensoleillement.

L’intérêt était aussi de pouvoir acheter en direct soit une bouteille, quelques-unes, un carton de 6, voire plusieurs. Au démarrage les prix étaient souvent fort attractifs, mais au fil des années, le consommateur a vu les prix augmenter, ce qui est certainement l’un des bémols sur ces dernières années, car le porte-monnaie des acheteurs n’est pas toujours extensible.

LE PROFIL DU VIGNERON INDEPENDANT

Le Vigneron Indépendant est reste avant tout un vigneron qui travaille sa vigne, vendange, vinifie,et  met en bouteilles à la propriété. Il commercialise son vin en France et à l’exportation. Et participe bien sûr à plusieurs salons de vignerons indépendants. Il y a d’ailleurs une liste d’attente car les lieux ne sont pas forcément extensibles. Ainsi ce sont 313 que l’on va retrouver à Bordeaux.

DES INITIATIONS A LA DEGUSTATION

Tous les jours, des cours d’initiation gratuits à la dégustation seront assurés. Bien déguster ça s’apprend grâce aux 3 sens que sont la vue, l’odorat et le goût. Des travaux pratiques, tout en recrachant, durant tout le salon. Des cours ¾ heure avec un professionnel.

ET PUIS UNE TENDANCE AU BIO

Ces dernières années, on croise de plus en plus de prorpiétés et domaines certifés en vin biologique, une démarche avec un cahier des charges rigoureux et des vinifications qui interdit tout recours à des produits de synthèse et limite notamment les ajouts de sulfites dans les vins. D’autres sont engagés dans une démarche plus poussé, en biodynamie (cahier des charges Demeter ou Biodyvin), enfin d’autres vignerons se sont inscrits dans une démarche de Haute Valeur Environnementale, une certification publique qui émane du Grenelle de l’Environnement en 2008.

Le Salon des Vignerons Indépendants, c’est vendredi 8 mars, samedi 9 et dimanche 10 mars au Parc des Expositions de Bordeaux Lac.