22 Mai

« Bordeaux Rosé, l’Autre Rosé », c’est le thème de dissertation cette année…

700 étudiants ont planché sur la promotion de l’Aoc Bordeaux Rosé auprès des 18-40 ans. Les prix ont été décernés hier, mercredi 21 mai, au cours d’une soirée au Palais de la Bourse de Bordeaux.

l'autre rosé

« Bordeaux Rosé, l’Autre Rosé » saison 3 © Luc Plissonneau

C’était presque un grand oral hier soir, au Palais de la Bourse à Bordeaux à l’occasion de la soirée de clôture du concours étudiant « Bordeaux Rosé, l’Autre Rosé » 2014.

 Hervé Grandeau, Président du Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, et le jury d’experts ont en effet désigné les grands gagnants. L’appellation Bordeaux Rosé tendance et festive, dont les ventes ont augmenté de 7% en 2013, a cette année encore inspiré les étudiants. En effet, les 700 étudiants des 40 écoles ont rivalisé de créativité et de pertinence dans leurs travaux destinés à promouvoir l’AOC Bordeaux Rosé auprès de la cible des 18-40 ans.

 Ce concours entrait dans le cadre de la stratégie de promotion de l’appellation menée par le Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur qui mettra les dossiers lauréats à la disposition des producteurs de Bordeaux Rosé.

Cette initiative a pour objectif d’initier des collaborations entre les viticulteurs et les étudiants. Ces futurs binômes pourront ainsi travailler main dans la main pour promouvoir l’image du Bordeaux Rosé de demain” selon Hervé Grandeau

 Les écoles lauréates 2014 sont les suivantes

Communication et Marketing : EFAP Bordeaux / Mode: IBSM Bordeaux / Design: ECV Bordeaux / Événementiel : Kedges Bordeaux /Réseaux sociaux : LISSA Paris / Aménagement de l’espace : IDAE Bordeaux. Bravo à toutes.

Quant au nouveau clip réalisé cette année par Luc Plissonneau, le voici en primeur:

 

« Pour ce 3ème spot Bordeaux Rosé, fraîcheur, légèreté et lyrisme gravitent et s’imposent … nourris par la fantaisie des hommes du cru flanant sur les plages du Bassin d’Arcachon » selon Luc Plissonneau. Soulignons le talent d’acteur naissant de ce jeune vigneron Jonathan Ducourt.

(L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

 

45 châteaux à l’honneur à la présentation du guide de Jacques Dupont

Il est tout chaud, sorti des presses…c’est le « Bordeaux millésime 2013 », le guide de Jacques Dupont en kiosque avec le Point de ce jeudi 22 mai. 645 vins sélectionnés parmi plus de 2 000 dégustés lors des primeurs par Jacques Dupont durant 5 semaines et Olivier Bompas, durant 2 semaines.

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Olivier Bompas, Jacques Dupont, journalistes avec Etienne Gernelle, directeur du Point © Jean-Pierre Stahl

« Ce sont nos 45 vignerons coups de coeur, ça va du Bordeaux Sup au cru classé, dans toutes les appellations. Ce que je trouve sympa, c’est justement que ces petits crus Bordeaux côtoient des  plus grands crus classés. Ils font déguster le vin de l’année, avec un millésime plus ancien pour le plaisir », selon le célèbre critique Jacques Dupont qui sort son guide depuis plus de 20 ans.

La meilleure note, c’est 17,5, et c’est Vincent Millet directeur technique et Philippe Curaudeau, maître de chai, du château Calon Ségur qui sont fiers de présenter leur futur nouveau-né (car il faudra encore attendre 1 an d’élevage en barriques).

Pour Vincent Millet :« C’est une appellation qui a eu de la chance, par rapport aux conditions climatiques en 2013, on a eu beaucoup moins d’eau que d’autres appellations. On a pu retarder les vendanges et on a ramassé des cabernet-sauvignons dans d’excellentes conditions sanitaires. On savait que nos vieux merlots n’allaient pas produire énormément mais avec les cabernets-sauvignons ont a réussi notre vin: 92% cabernet-sauvignon, 6% merlot et 2% petit verdot. On a réalisé 40 à 45% de 1er vin »

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Nicolas Meylan et Jacques Dupont © JPS

 

Dans le guide de Jacques Dupont, de nombreuses petites perles sont souvent dénichées par notre confrère: ainsi le plus petit, qui a fait son premier vin en 2012, c’est château Meylan qui vient d’obtenir un coup de coeur et une note de 14-14,5.

Nicolas Meylan, exploite en fermage 1 hectare 31 sur une croupe argilo-calcaire à Ordonnac entre Saint-Seurin de Cardourne et Lesparre, au nord de Saint-Estèphe: « Je m’occupe des vignobles de la maison Bouey (3 propriétés en Crsu Bourgeois), j’ai toujours voulu m’installer. Ca s’est fait en 2012, grâce à un viticulteur que je connaissais. En 2012, je voulais d’abord faire dégiuster à des amis et pas à la presse, Antoine Médeville m’a aidé et puis je sors ce 2013, que je propose ce soir à la dégustation avec le 2012 »

Parmi ses 645 vins sélectionnés, 161 sont à moins de 10 euros: ainsi en Blaye Côtes de Bordeaux, Pierre -Charles Dartier, un grand gaillard vigneron à Mazion à 3 kms de Blaye, il a obtenu la note de 14 pour son château Cailleteau-Bergeron. Pour ce millésime 2013, au final dans son assemblage il a 50 % de cépage malbec: « le malbec, c’est mon favori ! »

La contrefaçon de vin en Chine: « je me suis dit ce n’est pas possible, ce n’est réservé qu’aux grands crus classés ! »

A l’aube de Vinexpo Asia à Hong-Kong du 27 au 29 mai, la lutte contre la contrefaçon revient au centre des préoccupations des gouvernement français et chinois. Les producteurs de Bordeaux veulent mettre un terme définitif à cette contrefaçon qui leur porte préjudice et représente un véritable fléau…

Cité du Vin, WEnd Crus Classés, Coupe Crus Bourgeois et Contrefa 190

Hervé Grandeau, devant son château Lauduc à Tresses @Jean-Pierre Stahl

L’histoire d’Hervé Grandeau est remarquable. Un exemple parmi tant d’autres qui se sont fait copier leur vin en Chine. Hervé Grandeau est vigneron en Bordeaux Supérieur à Tresses, mais c’est aussi le président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur.

« En 2007, j’ai commencé à travailler en Chine, avec de 2007 à 2009 peu de retours », ce malgré la vente d’un super millésime le 2005. Ce n’est qu’à partire de 2009 où ça a décollé avec « un très bon importateur qui m’a permis de développer mes ventes en Chine: en 2010, je vendais jusqu’à 12 % de ma production »

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Hervé Grandeau avec son ancien importateur © Hervé Grandeau

« Quand je suis arrivé dans la ville de Quingdao, il est venu me chercher en mini-bus avec dessus le nom de mon château Lauduc, j’avais des affiches 4X3, des sachets également avec le nom château Lauduc. Il avait un plan statégique et voulait capitaliser sur ma marque. » Même des boutiques portaient le nom de château Lauduc. « En 2009-2010, ça a très bien marché ! »

« Fin 2010, il commence à me dire qu’il y a de la contrefaçon; je lui dis que ce n’est pas possible, c’est réservé aux grands crus classés. Il me dis: regarde ces sites internet, il n’ a pas que moi qui vend du Lauduc (vendu preque moitié prix). On a alors commandé une bouteille de Carruades de Lafite et des bouteilles de Lauduc qu’ont a faites analysées en France. Ils avaient copié étiquettes, contre-étiquettes et même le macaron médaille d’or du concours de Paris. J’étais bluffé. Il y avait une faute à l’arrière « un E à la place du F dans contain sulfite ». Il y avait aussi une capsule lit de vin alors que nous utisisions des rouges.Par ailleurs sur la capsule , il y avait d’incrit la date de mise en bouteille alors que d’habitude ce n’est jamais incrit, nous fournissons juste un certificat de mise en bouteille. »

Cité du Vin, WEnd Crus Classés, Coupe Crus Bourgeois et Contrefa 191

Hervé Grandeau avec le sac et brochures de son ancien importateur © JPS

« Quand j’ai eu le résultat de l’analyse en France sur les bouteilles copiées, il s’agissait d’un cépage espagnol tempranillo »

J’ai alors pris un cabinet d’avocats parisiens en 2010 alor(s que je commercialisait 12 %, en 2011 plus rien…Mon importateur me relance pour savoir si j’ai réglé le problème de contrefaçon. »

« Fin 2011, Stéphane Héraud rentre du salon de Chendu et m’informe que mon importateur avait sa marque « château Lauduc. Il me dit que mon importateur veut lui acheter 100 000 bouteilles de Tutiac. » « Non seulement j’étais copié mais en prime on s’était approprié ma marque..

« Avec mes avocats nous avons aussitôt attaqué, heureusement il avait déposé avec le nom de sa société or un importateur ne peut pas déposer une marque de son fournisseur. »

« Malheureusement, j’ai perdu mon premier procès, car je n’avais pas fourni toutes les pièces, j’ai fait appel dans les temps et ai réussi à gagner fin 2013 en appel grâce à Jean-Baptiste Thial, spécialiste des questions de contrefaçons (spécialisé dans le droit du vin et des alcools sur Bordeaux). Entre temps, j’ai déposé Lauduc en Chine et je suis en train de faire annuler son dépôt de marque. J’ai désormais bon espoir de gagner et faire reconnaître mon dépôt de marque. En 2012, j’ai commercialisé 25 % en Chine. »

Cité du Vin, WEnd Crus Classés, Coupe Crus Bourgeois et Contrefa 194Pour protéger leurs vins, les Crus Bourgeois du Médoc ont pris le problème en compte dès 2009. Ainsi, le château Moulin Rouge a tout pour plaire aux Chinois avec un nom qui leur parle et des couleurs rouge et or sur leurs étiquettes qu’ils adorent. A priori, château Moulin Rouge n’aurait pas été copié en Chine.

Les Crus Bourgeois et château Moulin Rouge, 25 ha de vignes  à Cussac-Fort-Médoc, apposent sur les contre-étiquettes de stickers infalsifiables…

« On a le logo CB des Crus Bourgeois, le millésime ainsi qu’une cible et un numéro unique pour chaque bouteille au centre, puis le QR code pour télécharger avec un smartphone la page de la propriété et une bande hologramme sur le côté droit comme les billets de banque », explique Lucie Ribeiro, 14ème génération de vignerons (une propriété qui remonterait à 1739 !).

Cité du Vin, WEnd Crus Classés, Coupe Crus Bourgeois et Contrefa 204

Lucie Ribeiro du château Moulin Rouge appose ses stickers sur les contre-étiquettes @ JPS

Cette propriété fonctionne avec le négoce bordelais pour vendre en Chine, d’ailleurs Hervé Grandeau et château Lauduc également désormais pour se prémunir des risques de commercialisation avec le marché chinois.

Au niveau des « Bordeaux et Bordeaux Supérieur », on a signé un partenariat avec Tesa-MSP, cette entreprise a développé un QR code et un hologramme avec codage en trois morceaux. C’est encore mieux que les Crus Bourgeois ! » Nous l’avons adopté avec les St Emilion et le Cercle Rive droite. »

« A partir de la technologie, quasiment infalsifiable, on doit y arriver, il faut qu’on ait toujours une longeur d’avance sur la coontrefaçon ! »selon Hervé Grandeau propriétaire du château Lauduc.

Reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer