Le prononcé de la peine du marchand de vins indonésien Rudy Kurniawan, initialement prévu fin avril à New York, a été reporté au 29 mai, a annoncé le tribunal fédéral à Manhattan. Il risque jusqu’à 40 ans de prison.
Un temps porté aux nues comme l’un des plus grands experts au monde, Kurniawan, 37 ans, avait été reconnu coupable le 18 décembre dernier de contrefaçon de grands crus français, une activité qui lui avait rapporté en quelques années des millions de dollars.
Il était surnommé « Dr Conti », en raison de sa passion pour le Romanée-Conti (l’un des vins les plus prestigieux au monde produit à Vosne-Romanée en Côte d’Or).http://www.romanee-conti.fr/grands-crus.php#/8GrandsCrus
Rudy Kurniawan, Indonésien, avait réussi à gagner la confiance de riches amateurs et collectionneurs de vins. Il avait construit son ascencion sur un excellent palais et une mémoire des vins à faire pâlir les meilleurs sommeliers. Pour mettre ses proies dans sa poche, comme Madoff, il faisait preuve de générosité sans limite et régalait de ses meilleures bouteilles ses fin connaisseurs.
Mais en guise de « cave magique » qu’il revendiquait, il y avait une pincée de sorcellerie…Il avait monté chez lui à Arcadia, en Californie, un laboratoire de contrefaçons en grande séries. L’accusation avait dévoilé preuves à l’appui, ses fausses bouteilles, fausses étiquettes par milliers, ainsi que de la cire, des capsules, des bouchons…en pagaille. Il récupérait soigneusement des bouteilles anciennes, faisait des mélanges à partir de vins bien moins chers, étiquetait et scellait le tout. Ni vu, ni connu. Il les vendait alors avec de grands crus authentiques. « Un faussaire de vin prolifique, qui assemblait dans sa cuisine en Californie, tout ce dont il avait besoin » a dit de lui dans son réquisitoire en décembre 2013 le procureur Joseph Facciponti.
Son avocat, Jerome Mooney, avait plaidé la bonne foi, affirmant que Kurniawan n’avait jamais cherché à tromper personne. Pourtant les preuves sont accablantes, plus de 1000 faux grands crus de Bourgogne (Romanée-Conti , Ponsot et Roumier) et de Bordeaux (Petrus) achetés par 7 collectionneurs pour des millions de dollars venaient bien de sa « cave magique ».
Les 12 jurés du tribunal fédéral l’ont reconnu coupable de deux chefs d’accusation retenus contre lui, passibles d’une amende et d’une peine maximale de 40 ans de prison.
Sa peine sera connue finalement le 29 mai prochain.
JPS avec AFP.