14 Mai

Décès d’un ouvrier viticole qui nettoyait la cuve de sa remorque à Lussac en Gironde

Journée décidément noire pour les vignerons. Un ouvrier de 53 ans est décédé peu avant midi à Lussac près de Libourne en nettoyant la cuve de la remorque de son camion.

L’appel a été enregistré à 11h50 par le SDIS de la Gironde. Une secrétaire de la société Pallaro, centre de traitement de matières viticoles, a alerté les sapeurs pompiers de la Gironde, avant de tenter de porter secours à son collègue, en vain. Les pompiers arrivés sur place n’ont pas réussi à réanimer l’homme, ouvrer viticole, âgé de 53 ans.

Selon le commandant Stéphane Procédès, commandant la compagnie de gendarmerie de Libourne, « il nettoyait une cuve vide où il y avait du gaz dedans selon toute vraisemblance, il y avait des émanations. »

« La raison de sa mort reste à déterminer, malaise, intoxication ou mauvaise chute », l’enquête le dira. Une autopsie sera très prochainement pratiquée par le service de médecine légale du CHU de Bordeaux.

Traitements phyto-sanitaires dans la vigne: Préservez au moins les enfants !

Une polémique de plus et une de trop ! L’affaire a été révélée ce matin par Sud-Ouest: 23 élèves de primaire à Villeneuve, près de Bourg en Gironde auraient été intoxiqués par des traitements de la vigne. Un nouveau scandale, après des procédures lancées en justice et la « faute inexcusable » de l’employeur reconnue récemment pour une salariée viticole. Il est grand temps que des règles plus strictes soient prises.

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L’école et les vignes © France 3 Aquitaine

Révélée ce matin par nos confrères de Sud-Ouest, cette affaire de traitement pose une fois de plus la plume dans la plaie, comme dirait Albert Londres.

Les élèves, 23 au total, de 2 classes de primaire scolarisés à Villeneuve, près de Bourg-sur-Gironde, ont été pris de toux, de nausées et maux de tête. Ces enfants et une institutrice ont ressenti également des douleurs dans la gorge et la langue, des irritations des yeux ce lundi 5 mai en fin de matinée.

Le directeur de l’école a averti le médecin scolaire après le déjeuner car les symptômes s’accentuaient. Ce-dernier s’est mis en relation avec le centre anti-poison de Bordeaux à qui il aurait confirmé que les vignes toutes proches de l’école étaient traitées depuis le matin

Ma fille sentait le sulfate à plein nez, je connais l’odeur », raconte un père de famille qui travaille à la vigne depuis une vingtaine d’années. « Elle a été malade pendant deux jours, pourtant elle a l’habitude d’être dans la vigne. » selon l’interview réalisée par Sud-Ouest

Selon Sud-Ouest, le directeur de l’école avait pourtant appelé Madame le Maire de Villeneuve, qui est aussi propriétaire des vigne,s pour demander à stopper le traitement en journée. En Vain ! 

Les enfants ont été pris en charge par les pompiers l’après-midi, l’institutrice conduite aux urgences de Blaye. Des enfants se sont plaints jusqu’au lendemain de symptômes. Des analyses sont en cours, l’inspection d’Académie été saisie, ainsi que le sous-préfet de Blaye qui a suivi l’affaire dès le début.

Ce dernier rappelle qu’il existe des règles au sujet des épandages selon des conditions précises de météo. S’il y a eu contravention, il y aura sanction. Des parents pourraient également déposer plainte. 

Bernard Magrez, l’homme aux quatre crus classés, qui tutoie l’excellence

Bernard Magrez, autodidacte, 102 ème fortune en France, est aujourd’hui propriétaire de 4 grands crus classés en Médoc, Graves, Saint-Emilion et Sauternes. Une réussite exceptionnelle. Parole d’expert a réalisé l’entretien du mois avec ce passionné de vin, d’antiquités et d’art (propriétaire du Centre Culturel Bernard Magrez). Un homme exigeant qui vise constamment l’excellence.

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Bernard Magrez, un exemple de réussite à la française @ Didier Bonnet – France 3 Aquitaine

Jean-Pierre Stahl: « Bernard Magrez, aujourd’hui vous possédez plus de 40 châteaux à travers le monde, en France et en particulier à Bordeaux, mais vous êtes le seul à posséder 4 grands crus classés. Est-ce une reconnaissance supplémentaire ? »

Bernard Magrez : « Les Grands Crus Classés, c’est Bordeaux. Il y a eu 1855, sous Napoléon III, qui a créé ce classement. Auparavant, il y avait un prestigieux voisin d’ici, le château Haut-Brion qui dans les années 1660 s’est fait connaître comme un vin de grande qualité. Et donc l’image des Bordeaux de grande qualité a commencé à cette époque-là et s’est confirmé en 1855.

D’abord j’avais eu le château Pape-Clément, en 2000 j’ai acheté le château la Tour Carnet qui était un grand cru classé; il y a deux ans, on a présenté le château Fombrauge au classement de Saint-Emilion, et il a été classé, déjà j’avais vu combien c’était dynamique au niveau de l’image, au niveau de la vente, de la connaissance et de la reconnaissance de la signature et des crus en question; et quand une certaine famille, propriétaire du Clos Haut-Peyraguey a voulu céder, par chance, on a été informé, et je me suis dit, ça c’est une bonne initiative, et nous sommes les seuls à Bordeaux à posséder 4 Grands Crus Classés. »

Et quand vous êtes à Shanghai, à Pékin, ou ailleurs, les Chinois, dans des soirées de dégustations, avec le doigt, viennent et demandent (en montrant) ou est marqué Grand Cru Classé ? C’est un accélérateur d’image, de sérieux et de crédibilité. », selon Bernard Magrez

JPS: « C’est quelque chose qui rayonne dans certains pays plus que d’autres ? »

BM: « Incontestablement ça rayonne partout, et encore plus dans certains pays émergents, dans la mesure où il n’ont pas conscience du passé. Par conséquent, la mention Grand Cru Classé a un pouvoir de crédibilité et c’est aussi statufiant: si vous m’invitez et que je vais chez vous avec une bouteille de grand cru classé, moi ça va flatter mon égo et vous, vous, je vais vous montrer que je vous prends en considération. Il y a l’effet statufiant qui s’ajoute à l’effet crédibilité qualitative. »

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Château Pape-Clément, en Pessac-Léognan @ Jean-Pierre Stahl

BM: « Moi, je ne suis pas héritier, donc j’ai créé cela petit à petit. Vous savez que j’ai commencé dans les spiritueux, dans une entreprise où il y avait 3 personnes, on faisait du porto simplement…Donc, je n’ai pas de passé, c’est clair, je n’ai pas le passé des grandes familles de Bordeaux, et donc c’est un accélérateur de reconnaissance. »

JPS: « Aujourd’hui, vous êtes quelqu’un d’entreprenant, vous n’arrêtez pas d’entreprendre (Bernard Magrez est âgé de 77 ans), quels sont vos prochain projets ? »

BM: « Mon prochain projet, c’est jeudi (demain), je vais en Espagne visiter des vignobles. Vous savez que l’Espagne a une image de plus en plus prépondérante, qualitative. Les prix sont compétitifs, les qualités sont belles. On a déjà deux vignobles là-bas, peut-être qu’on en aura un troisième…

Il y a cet hôtel que l’on monte à Bordeaux, de 6 chambres, en face de la fondation Bernard Magrez. Et Joël Robuchon avec qui je suis très lié m’a dit: « il te faut un bon cuisinier ? Et bien, le bon cuisinier, ce sera moi et à nous les trois étoiles. »

JPS: « Lui, comme vous, aujourd’hui, vous tutoyez l’excellence ? »

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Joël Robuchon, l’homme au 26 étoiles au Michelin et Bernard Magrez, l’homme au 4 Grands Crus Classés @ Michel Bouilliez – France 3 Aquitaine (2010)

BM: « Lui avant moi, bien avant moi ! Il a commencé, il a soixante et quelques années, il a commencé dans la grande cuisine, il y a bien longtemps. Il était séminariste d’ailleurs, c’est assez amusant. Et il a 17 restaurants. Il en monte un à Bombay, un autre en Asie et il en remonte un à New-York et un autre à Genève. Donc, c’est un homme qui va se retrouver en janvier, avec 22 restaurants et il a à ce jour 26 étoiles au Michelin ! Donc, il a montré le sens de l’excellence bien avant moi qui ai commencé dans les spiritueux, qui n’avait pas l’aura des restaurants, bien entendu. »

JPS: « Alors, il y a un drone que vous avez acheté, qui s’appelle « Vers l’Excellence », est-ce un gadget, pour vous ? »

BM: « Ce n’est pas un gadget. C’est quelque chose que l’on a découvert dans des vignobles que l’on avait en Languedoc. On a fait une expérience la-bas qui était très positive. Vous savez qu’aujourd’hui la gestion par parcelle est très importante, donc ça nous permet de mieux gérer la vigne, par micro-parcelle et le drone nous permet ainsi de faire des segmentations. Il faudrait bien une heure pour vous expliquer tout cela. D’ailleurs, je ne me fais pas beaucoup d’illusions, dans quelques années à Bordeaux, beaucoup auront des drones et tant mieux car ça améliore la qualité. Mais ce n’est pas du tout un gadget, c’est quelque chose nécessaire pour la vigne ! »

Le site officiel de Bernard Magrez

Entretien à voir ci-dessous, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet 

A revoir également le magazine des primeurs 2009 avec Bernard Magrez et Joël Robuchon par Jean-Pierre Stahl et Michel Bouilliez