Le CIVB présente actuellement à Paris son bilan annuel 2018 : des ventes en recul -3% en volume avec 4,7 millions d’hectolitres soit 626 millions de bouteilles mais avec un chiffre d’affaire en hausse de +4% à 4 milliards d’euros. Les exportations pêchent -14% et notamment la Chine avec -31%. Le Crémant de Bordeaux augmente ses ventes de 16%.
C’est une tradition, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux présente, début mars à Paris, son bilan annuel 2018 à la presse nationale et spécialisée, depuis le restaurant le Market dans le 8e arrondissement, réservant à la presse régionale une autre conférence de presse de rentrée en septembre ou octobre.
Allan Sichel, le président du CIVB, a reconnu d’emblée dans son discours un contexte économique difficile pour les Vins de Bordeaux : « une conjoncture difficile, mais Bordeaux résiste. » Ainsi, « même si notre vignoble reste leader – première région AOC de France -, les chiffres sont en baisse ».
Sur l’année 2018, le volume de nos exportations est en recul de 14%. Et nos ventes sur le marché français, en grande distribution, ont diminué de 12% en volume par rapport à 2017, et de 7% en valeur », Allan Sichel Président du CIVB.
Néanmoins, il faut mettre en perspective ces chiffres en berne avec la conjoncture qui n’est « pas une surprise : marquée par un gel tardif, la récolte 2017 a été historiquement faible (-39% des volumes par rapport à 2016 – du jamais vu depuis 1991). Comme attendu, elle a eu un impact sur nos disponibilités, nos prix, et in fine notre commercialisation ; elle continue de marquer ce début d’année 2019″, commente Allan Sichel.
L’autre explication est le « contexte économique mondial incertain : le marché chinois est en berne (les importations globales de vins tranquilles y sont en baisse de 9%), dans un contexte de ralentissement économique et de tensions commerciales avec les USA ; l’incertitude plane en Europe autour de la question du Brexit ; et la crise sociale que nous traversons en France a forcément ralenti, un peu plus encore, notre début de campagne ». Toutefois la baisse des ventes de Vins de Bordeaux en Chine est en recul de -31%, quand on sait que la Chine représente 25% des exportations de Bordeaux, il y a un petit signal d’alarme qui s’allume. Pas de quoi affoler car ce yoyo a déjà été ressenti et les exportations étaient reparties d’autant il y a 2-3 ans, là où il faut s’inquiéter c’est sur les accords de libre échange de la Chine avec le Chili et l’Australie et aucune taxe sur ces vins, alors qu’il n’y existe qu’un accord 0 taxe pour la France uniquement sur Hong-Kong. Hong-Kong où d’ailleurs la baisse n’est que de -4% en volume et une progression à 327 millions d’euros (+3%) en valeur.
Les exportations vers les 2 autres gros marchés du monde anglo-saxon sont plutôt réjouissantes : « nous restons stables sur deux marchés majeurs : le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où, pourtant, les importations globales de vins tranquilles sont en baisse ». Les Etats-Unis, 1er pays consommateur de vin au monde, enregistrent une augmentation en valeur de +21% à 279 millions d’euros. Pas mal.
« Avec 56% de nos volumes, c’est la France qui reste le principal débouché de notre commercialisation. Cette année marque bien sûr, pour Bordeaux comme pour les autres vins français, un recul sensible sur le marché de la grande distribution. Mais là encore, Bordeaux résiste : 4 des 5 premières appellations françaises en valeur sont bordelaises ».
144 millions de bouteilles (-12%) de vins de Bordeaux vendus en 2018. (-7% pour l’ensemble des AOP) pour une valeur de 837 millions d’euros (-7%) (-3% pour l’ensemble des AOP) Plus d’1 ménage sur 2 acheteur de vins AOP choisit Bordeaux avec un prix moyen de 5,83€ d’une bouteille75cl* de vin de Bordeaux en GMS.
Comme notes très positives, « la croissance forte des Crémants de Bordeaux (+16% des volumes sur l’année 2018) ainsi que des vins de Bordeaux certifiés bio (+10% en volumes, +20% en valeur). »
Nul doute que le millésime 2018 va relancer la machine, « pourtant né sous des conditions climatiques extrêmes » (pluies incessantes de novembre à juillet et développement d’un mildiou très virulent), et avec « une météo idéale de mi-juillet et jusqu’à fin septembre : des températures élevées, supérieures à la normale de 2 degrés ; une pluviométrie historiquement faible et une durée d’ensoleillement en hausse de 25% », favorisant donc « pour une récolte de raisins à parfaite maturité. »
La note finale s’annonce donc prometteuse comme le souligne Allan Sichel : « que ce soit pour les blancs secs, les rosés, les rouges ou les blancs doux, le millésime 2018 est donc d’une qualité exceptionnelle, aromatique et équilibré ».