Hier matin, près d’une soixantaine de salariés de l’événementiel, cuisiniers, maîtres d’hôtel, traiteurs ont mené une action sur le miroir d’eau de Bordeaux, lieu emblématique de la ville. Ils tirent la sonnette d’alarme n’ayant pour l’heure aucune perspective de reprise, alors que les cafés et restaurants pourraient reprendre la semaine prochaine.
L’image est forte. Des tabliers et vestes de cuisiniers à terre, et derrière, maîtres d’hôtels et serveurs tous vêtus de leur costume noir, marquant une minute de silence.
Sur la banderole : « ici reposent les maîtres d’hôtel, cuisiniers et cddus de la restauration événementielle ». C’est une action symbolique menée hier à 6h du matin au miroir d’eau de Bordeaux par l’OPRE Gironde (Organisation du Personnel de la Restauration en Evénementiel) pour alerter sur leur situation critique, certains se retrouvant en fin de droits.
« Nous sommes extras en restauration, c’est à dire que nous sommes maîtres d’hôtel, cuisiniers, hôtes, hôtesses, et plein de corps de métiers, tout ce qui touche aux cddus cdd d’usage, c’est à dire qu’on a ni CDD ni CDI, on est employé à la journée », explique Jérôme Poperl Premier Maître d’Hôtel à nos confrères de Sud Ouest.
On est les oubliés des aides annoncés par l’Etat, du coup on vient se montrer et revendiquer le gel de nos droits, car on est en train de manger tous nos droits et on va se retrouver dans une situation de RSA d’ici peu, alors qu’on est quand même des métiers qualifiés », Jérôme Poperl Premier Maître d’Hôtel.
« Gel des droits jusqu’à la reprise normale de notre activité, on demande aussi à faire une table ronde par rapport au statut d’intermittent qui nous a été retiré alors qu’on a toutes les conditions et les inconvénients de l’intermittence, voilà on demande à être entendu, reçu et écouté… »
Cette action a été menée conjointement à Bordeaux, Rouen, Cannes et Versailles, quelques jours après celle de Paris place du Trocadéro devant la Tour Eiffel. Il est clair que l’annulation des événements a porté un pour préjudice à ces professions durant la phase de confinement et même déjà en amont; la non tenue de mariages alors que dès le printemps à partir du mois de juin de nombreuses célébrations et fêtes sont d’habitude organisées, a porté un sérieux coup à ces professionnels menacés de disparaître si on ne leur vient pas en aide…
C’est aussi sans compter tous ces événements comme Bordeaux Fête le Vin durant lesquels des déjeuners et diners sont organisés, ou encore des réceptions durant les dégustations primeurs qui cette année ne se tiendront pas. Les perspectives de reprises d’activité sont minces, tous sont dans l’expectative d’un plan d’aide ou de sauvetage, à commencer par revoir leur statut.
Pour en savoir plus sur l’OPRE et leurs revendications c’est ici