28 Mai

Primeurs à Bordeaux : les dégustations de l’UGCB démarrent la semaine prochaine

L’Union des Grands Crus de Bordeaux l’avait annoncé: les primeurs vont se tenir, mais dans un format allégé, pour tenir compte des règles de sécurité sanitaire liées au Covid-19. Ce sont donc une cinquantaine de sessions qui seront organisées jeudi et vendredi prochain à Bordeaux, des sessions de dégustations par petits groupes comme me l’explique en exclusivité le président de l’UGCB Ronan Laborde.

Ronan Laborde, en avril 2019 lots de sa première campagne primeurs en tant que nouveau président de l’UGCB © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Ronan Laborde, comment ça va, il paraît que vous organisez les primeurs la semaine prochaine ? »

Ronan Laborde : « Oui ça prend forme, on a plusieurs étapes. Ce sont des formats intimistes et privés où les professionnels se sont enregistrés au préalable. On commence la semaine prochaine à Bordeaux, c’est ouvert aux professionnels, courtiers et négociants de la place de Bordeaux…

500 personnes vont pouvoir découvrir, déguster le millésime 2019 à travers des sessions intimes de 5 à 8 personnes, accompagnées de 2 serveur les 4 et 5 juin à Bordeaux », Ronan Laborde président de l’UGCB

« On a précisé un cadre assez strict avec le bureau Veritas pour éviter le risque de contamination ».

JPS : « Je crois savoir que vous allez organiser d’autres dégustations ailleurs sur la planète »

Ronan Laborde : « D’abord, on a collecté des échantillons auprès des producteurs qui ont été envoyés aux critiques et prescripteurs comme le Wine Spectateur, le Wine Advocate, James Suckling ou encore Décanter. C’est en cours d’envoi, ils vont pouvoir perfectionner leur rapport sur le 2019 dans 15 jours ».

« Par ailleurs, on a 8 autres villes Paris, Bruxelles, Zurich, Franckfort, Hong-Kong, Shangai, Tokyo et Singapoure, où entre le 22 et le 29 juin, des petits groupes de journalistes locaux et importateurs de ces pays vont être invités à déguster. On a 3 autres villes pour lesquelles on doit aménager ces dégustations un peu plus tard Londres, New-York et San Francisco, soit parce qu’il y a encore le confinement ou si elles sont en déconfinement cela ne permet pas d’organiser des sessions ».

« Il y a des dizaines de distributeurs qui vont recevoir un set de dégustation de l’ensemble des châteaux de l’Union des Grands Crus de Bordeaux: entre 115 et 120 sur les 134 de nos membres se sont inscrits pour envoyer ce set ».

JPS : « D’habitude la semaine des primeurs à Bordeaux rassemblait 5000 à 6000 personnes, là c’est un contexte particulier, combien au total ? »

Ronan Laborde : « Bonne question, pour l’instant nous n’avons pas de chiffres à communiquer. A Bordeaux, c’est clos. L’an dernier nous avions 520 personnes, là 448 inscrits, il n’y a pas une grosse différence. A l’étranger, on ne sait pas comment les gens vont répondre. On dévoile les dates à nos membres aujourd’hui et on lance aussi aujourd’hui les invitations, les gens ont quelques jours pour s’inscrire et s’organiser. « 

JPS : »J’imagine il y a une grosse attente sur le 2019 ? »

Ronan Laborde : « Oui, surtout depuis que la petite musique dit que les choses se précisent et qu’une campagne s’annonce. On a beaucoup de demandes. Encore ce matin, avant 10h, j’ai du rédiger 3 mails pour répondre à des Bordelais qu’ils ne pourraient pas venir à la dégustation la semaine prochaine. Néanmoins, les propriétés et châteaux sont ouverts, y compris à Clinet, certains l’ont déjà fait. »

JPS : « Alors comment s’annonce ce 2019 ? »

Ronan Laborde : « Comme on l’avait déjà dit, on a eu une bonne floraison, un été plutôt chaud et très sec, des pluies en septembre juste ce qu’il fallait pour parfaire la maturité:

Nous avons des blancs secs éclatants, un millésime solaire sur les vins rouges, avec de belles couleurs et concentrations, des tanins voluptueux, même s’il y a un certain degré d’alcool, il y a de la fraîcheur et une belle précision. »

Pour les liquoreux, le millésime est bon mais les volumes sont à la baisse du fait de l’arrière saison. »

JPS : « Et les prix, ils devraient logiquement baisser ? »

Ronan Laborde : « Oui, malheureusement, on s’attend à se serrer la ceinture, les prix s’adaptent au contexte, il n’y a rien d’inflationniste aujourd’hui et tout ce qui touche au luxe est amené à subir aujourd’hui une déflation. Ce ne sera pas une surprise si aujourd’hui les prix sont à la baisse, certains sont déjà sortis » (comme Pontet-Canet ce jour à 30% de moins), « cela risque même d’être l’affaire de la décennie: de superbes vins avec des prix en baisse. «