08 Oct

A Listrac, 200 personnes ont participé à la marche blanche contre les pesticides

9 associations avaient appelé à la mobilisation contre l’utilisation de pesticides dans les vignes. Une mobilisation moins importante qu’à Bordeaux en février 2016 mais une première dans le Médoc.

La marche blanche contre les pesticides en plein coeur de Listrac-Médoc © Sébastien Delalot - France 3

La marche blanche contre les pesticides en plein coeur de Listrac-Médoc © Sébastien Delalot – France 3

« L’avenir, c’est nous, pas vos pesticides ! », pouvait-on lire sur les pancartes des marcheurs, ou encore « Je veux grandir dans un Médoc sans pesticides. » 

La manifestation s’est élancée depuis le centre de Listrac à 14h30. Une manifestation à l’appel du Collectif Info Médoc Pesticides, d’Alerte aux Toxiques ! Gironde, de La Confédération Paysane, de l’Union Locale CGT de Pauillac, d’ Eva Pour la Vie, de Générations Futures, d’Alerte des Médecins sur les Pesticides, de Vigilence OGM 33, ou encore d’Alerte Pesticides Haute-Gironde.

Cette manifestation voulait souligner le déni de la dangerosité des pesticides et la non reconnaissance de maladies professionnelles liées à leur usage, suite notamment à l’arrêt récent de la Cour d’Appel de Bordeaux du 21 septembre qui a refusé la reconnaissance post mortem de maladie professionnelle dans l’affaire Bibeyran, ou encore du non-lieu rendu dans l’affaire de Villeneuve sur Blaye où un épandage de pesticides avait provoqué des malaises parmi des élèves scolarisés dans l’école jouxtant les vignes traitées.

Une façon d’apporter ainsi un soutien à Marie-Lys Bibeyran, partie civile dans l’affaire en reconnaissance de maladie post mortem. Son frère Denis est décédé en 2009 d’un cancer des voies biliaires.

Marie-Lys Bibeyran a annoncé qu’elle allait se pourvoir en cassation contre cet arrêt de la Cour d’appel de Bordeaux, qui a rejeté en septembre le lien entre l’utilisation de pesticides et le cancer de son frère. La Cour avait estimé que la famille Bibeyran n’avait pas « rapporté la preuve d’éléments établissant la réalité d’un lien de causalité entre l’exposition aux pesticides » et le cancer, un cholangiocarcinome.

Au-delà du cas de son frère, ce pourvoi « est un devoir pour tous les travailleurs des vignes, pour qui la reconnaissance de maladie professionnelle est un droit, et ne doit pas devenir une faveur », a déclaré Mme Bibeyran à l’AFP.
« Le dossier ne peut pas se refermer comme ça », a-t-elle affirmé, assurant qu’en dépit du revers judiciaire récent, la prise de conscience anti-pesticides s’accroît dans le vignoble et dans le public, qui en a « marre de ce déni, de cette omerta ».

Dominique Techer, représentant de la Confédération paysanne, associée à la marche de Listrac, a affirmé que « les mentalités dans le monde agricole ont beaucoup évolué ».
« Depuis un an et demi, deux ans, de plus en plus d’agriculteurs, même en non-bio,
veulent faire des programmes sans (substances) cancerogènes, mutagènes ou toxiques ».
« Il y a aussi une réelle inquiétude sur l’exposition, le sort des enfants, inquiétude palpable au sein des couples d’agriculteurs », selon Dominique Techer.

Avec AFP

Regardez le reportage de Gladys Cuadrat et Sébastien Delalot, montage Alain Guinchard

 

Bachelor Ferrandi Bordeaux : la 1ère promo à l’honneur au Palais de la Bourse

Vendredi soir, Bordeaux a salué les 41 étudiants de la 1ère promotion du Bachelor Ferrandi, avant qu’ils ne s’envolent pour la cérémonie de remise des diplômes à Paris. Une cérémonie en présence de François Adamski, le parrain de la promo.

Les garçons de la promo © Best Ferrandi Bordeaux

Les garçons de la promo © Best Ferrandi Bordeaux

C’était ce vendredi,  au Palais de la Bourse de Bordeaux, une soirée de fin d’études très enlevée pour cette 1ère promotion bordelaise des Bachelors Ferrandi. Côté châteaux avait pu rencontrer en octobre dernier ces jeunes de la promo 2014-2017 qui s’étaient engagés dans ces métiers de la gastronomie à la française et du service et management en restauration.  

Nicolas Masse, un chef étoilé brillant comme intervenant © JPS

Nicolas Masse, un chef étoilé brillant comme intervenant © JPS

Depuis 2014, 200 étudiants ont été accueillis à BEST (Bordeaux Ecole Supérieure de la Table, l’école spécialisée dans les arts de la table créée par la CCI en partenariat avec Ferrandi. BEST dispense sur son campus trois bachelors signés FERRANDI Paris, l’Ecole française de Gastronomie : « Arts culinaires et entrepreneuriat Pâtisserie », « Arts culinaires et entrepreneuriat Cuisine » et « Food & Beverage and Hospitality Management ».

Les filles de la promo © Best ferrandi Bordeaux

Les filles de la promo © Best ferrandi Bordeaux

La 1ère promotion 2017 diplômée des Bachelors Ferrandi à Bordeaux compte 41 étudiants, dont 31 Restaurateurs et 10 Managers de restaurant. Plus des ¾ de ces jeunes sont déjà en poste dans des lieux étoilés et des établissements de renom ou lieux emblématiques : Ritz, Crillon, Hyatt, Bora Bora, Paris, Londres, Megève…  Elle a pu apprendre dans les meilleures conditions la cuisine, la patisserie ou les arts de la table dans un cadre optimal : un plateau technique de 4000 m2, avec des partenariats privilégiés avec des chefs étoilés et des hôtels de luxe, comme Nicolas Masse, le chef ** de la Grand’Vigne à Martillac en Gironde.

© Florence

© Florence Ricoh-Fayad CCI de Bordeaux

Cette soirée de fin d’études  fut aussi l’occasion pour les jeunes de 1ère et 2ème année de démontrer leur savoir-faire culinaire, en réalisant avec brio le buffet du cocktail. En attendant la remise des diplômes qui aura lieu à Paris le 6 novembre, Côté Châteaux tient ici à les féliciter et se réjouit de cette transmission du savoir et de la gastronomie à la française.

Pour en savoir plus http://best-gastronomie.com 

Regardez le reportage effectué à Best Ferrandi Bordeaux par Jean-Pierre Stahl et Sylvie Tuscq-Mounet : 

07 Oct

La vigne, une affaire de famille : portrait croisé des soeurs Courselle et des frères Todeschini

C’est quasi-génétique. Elles ont, ils ont la vigne tatouée au coeur. Les soeurs Courselle et les frères Todeschini sont aujourd’hui les nouvelles générations douées du bordelais. Des vigneronnes et vignerons avant tout passionné(e)s  qui produisent de très grands vins.

Sylvie et Marie Courselle, co-gérantes du château Thieuley © Jean-Pierre Stahl

Sylvie et Marie Courselle, co-gérantes du château Thieuley © Jean-Pierre Stahl

D’un côté les soeurs Courselle, Marie et Sylvie, 41 et 39 ans, de l’autre les frères Todeschini, Karl et Yann, 35 et 33 ans.

Yann et Karl Todeschini, depuis tout petit dans la vigne, aujourd'hui de grands producteurs © Jean-Pierre Stahl

Yann et Karl Todeschini, depuis tout petit dans la vigne, aujourd’hui de grands producteurs © Jean-Pierre Stahl

Les premières sont à la tête du château Thieuley dans l’Entre-Deux-Mers, les seconds de Mangot en Saint-Emilion Grand Cru. Pour elles, pour eux, la vigne, c’est dans leurs gènes, c’est avant tout une affaire de famille.

Sylvie et Marie Courselle au petit matin pour démarrer les vendanges au château Thieuley © Jean-Pierre Stahl

Sylvie et Marie Courselle au petit matin du 15 septembre, pour démarrer les vendanges au château Thieuley © Jean-Pierre Stahl

Ces filles et ces garçons sont effet la 3e génération de vignerons. Tous ont poursuivi des études spécifiques poussées en BTS viticulture oenologie, Bts agricole ou encore à l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Purpan-Toulouse, bref sont devenus oenologues et/ou ingénieurs en agriculture.

Rentrée de vendange de merlots au château Thieuley © JPS

Rentrée de vendange de merlots au château Thieuley © JPS

Vendredi 15 septembre, au petit matin à La Sauve, en Gironde… « Pas trop fatiguée ? T’as réussi à dormir un peu ? », interroge Sylvie la cadette, qui sait que sa soeur a quitté le chai très tard la veille.  « Oui, oui ça va…il fait beau, et c’est super joli ce que l’on rentre, je suis contente » « Je viens de regarder la météo, jusqu’à 11 heures cela tient. », confirme Sylvie.

Marie, la technicienne, au cuvier © JPS

Marie, la technicienne, au cuvier © JPS

Et Marie Courselle de regarder la vendange encore dans la benne rentrée la veille : « Il y avait urgence, avec le week-end qui s’annonce très très pluvieux, on voit que le botrytis commence à arriver et avec ce temps annoncé, ce n’est pas possible d’attendre. » Au chai, l’analyse des sucres la conforte : « potentiel 12,9 c’est pas mal quand même, cela fait une semaine qu’il pleut, donc on a dilué, on était plus élevé il y a une semaine. Il fallait qu’on ait une certaine maturité des pellicules et des pépins. Il n’y a pas que le sucre et l’acidité », explique Marie Courselle.

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Jean-Marie, le chef de culture, avec la machine à vendanger © JPS

Dans cette parcelle derrière le château Tieuley, Jean-Marie, le chef de culture, est entré en action avec l’une des deux machines à vendanger du domaine, sous les yeux écarquillés de Paul, 3 ans, le seul garçon de la famille et fils de de Marie.

Paul, le fils de Marie Courselle, les yeux écarquillés en regardant la machine à vendanger, ou comment naît la passion...© JPS

Paul, le fils de Marie Courselle, les yeux écarquillés en regardant la machine à vendanger, ou comment naît la passion…© JPS

« Outre l’intérêt économique de la machine à vendanger…

On peut vendanger la nuit ce qui est très intéressant pour avoir une vendange fraîche, donc pour nous qui produisons beaucoup de blancs, de rosés et clairets, (la machine à vendanger) c’est aussi un atout technique… » , Sylvie Courselle du château Thieuley.

Le château Mangot en Saint-Emilion Grand Cru à Saint-Etienne de Lisse © JPS

Le château Mangot en Saint-Emilion Grand Cru à Saint-Etienne de Lisse © JPS

Et dans la famille Todeschini, je voudrais le fils Karl… C’est lui l’aîné, mais il y a aussi le petit frère, Yann, des mordus de la vigne et aussi des techniciens très pointus. Il faut dire que tous deux sont tombés dedans déjà enfants: 

Les frères Todeschini et leur cousines au © château Mangot

Les frères Todeschini et leur cousines au © château Mangot

Tout petit, on était dans nos parcelles avec nos grand-parents et nos parents, on sortait de l’école, vite on retrouvait la machine à vendanger ou les vendangeurs dans les vignes, l’esprit du chai… », Karl Todeschini château Mangot.

« On a toujours été impliqué 7 jous sur 7 avec mes parents et on a toujours habité sur place et vécu le quotidien, donc ça se transmet… » ajoute Yann.

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Karl et Yann goûtent le raisin en train d’être vendangé sur un plateau épargné par le gel à 90 m en hauteur : « On a les deux visages ici à Saint-Etienne de Lisse à Mangot aucun problème (sur le plateau, car 40% de pertes) en revanche, au château la Brande on a tout perdu », explique Karl. « En Castillon, on a perdu 90% sur 30 hectares de vignes, il va falloir faire attention aux investissements dans les prochaines années. »

Jean Petit, le grand-père( aujourd'hui décédé), avec Yann, Jean-Guy (le père) et Karl Todeschini

Jean Petit, le grand-père( aujourd’hui décédé), avec Yann, Jean-Guy (le père) et Karl Todeschini

L’histoire a démarré en 1952 avec le grand-père maternel : « mes grand-parents sont vraiment partis de rien, ils ont constitué les 7 hectares ici  à Saint-Etienne-de-Lisse, en viager, petit à petit ils apportaient à la coopérative, et ont  commencé à faire du vin dans les années 75 au château. Ce sont vraiment mes parents qui ont apporté la qualité en restructurant le vignoble entre les années 90 et 2000″, explique Yann Todeschini. 

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Aujourd’hui, la famille Todeschini possède 34 hectares de vignes à Mangot en Saint-Emilion Grand Cru et 22 en Castillon au château la Brande. « On a des vignes, les plus jeunes ont 8 ans les plus vieilles 78 ans, tous les ans c’est de plus en plus qualitatif. Les parcelles qui sont sur les terrasses et que l’on est en train de vendanger remontent à 1997, ce sont des vignes qui ont 20 ans et qui rentrent maintenant depuis 4-5 ans dans le 1er vin. Elles sont aujourd’hui sélectionnées et bichonnées pour en faire vraiment le meilleur ».

Yann, Karl et Jean-Guy devant la machine de tri densimétrique © JPS

Yann, Karl et Jean-Guy devant la machine de tri densimétrique © JPS

Et au fil des générations, de père en fils, de nouvelles innovations se font jour comme cette machine de tri densimétrique testée pour la 1ère fois par les fils Todeschini : « tout ce qui ne nous intéresse pas, ce qui représente environ 3 à 4%, on le retire grâce à cette machine qui est un bain par flottation, tout ce qui est plus dense coule et est porté par ce tapis jusque sur la table de tri, et tout ce qui flotte est récupéré et éjecté de la machine », m’explique Karl.

Des baies heureuses qui virvoltent et vont être absorbées par la machine par tri densimétrique...au château Mangot © JPS

Des baies heureuses qui virvoltent et vont être absorbées par la machine par tri densimétrique…au château Mangot © JPS

Tout avance, donc il faut s’adapter en permanence, les tris changent complètement », commente son père Jean-Guy Todeschini « donc tous les ans, il faut continuer, continuer et avancer ».

Francis Courselle avec l'une de ses deux filles Sylvie ©JPS

Francis Courselle avec l’une de ses deux filles Sylvie, devant le château Thieuley © JPS

« C’est ta combientième de cuvée, papa ? » interroge à son tour, Sylvie en compagnie de son père Francis Courselle. « Quasiment 50 j’ai commencé en 1968… » Francis Courselle a repris en 1972 à la suite de son père qui acheta le domaine en 1950 et y créa un domaine viticole.

La famille de Francis Courselle au © château Thieuley à La Sauve

La famille de Francis Courselle au © château Thieuley à La Sauve

En 30 ans, il le fit allègrement prospérer puisque de 4 hectares, les vignobles Courselle sont passés à 80 hectares :

Les familles qui se renouvellent de père en fils ou de père en filles, depuis près d’un siècle, il n’y en a plus beaucoup à Bordeaux et il y en aura de moins en moins », Francis Courselle

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Francis Courselle fait partie de ces pionniers qui ont développé et amélioré la qualité des vins blancs secs dans l’Entre-Deux-Mers, comme André Lurton, selon la méthode de Denis Dubourdieu. Aujourd’hui les filles sont dans la lignée de ces vinifications mais elles se permettent aussi des fantaisies avec des cépages essayés à Bordeaux comme le chardonnay ou la syrah.  Pour Olivier Ricaud, « ce sont des passionnées, gourmandes, elles essaient de vinifier ce qu’elles aiment trouver sur les tables. Et ce sont des vins à leur image. »

Sylvie Courselle faisait découvrir les cuvées des deux soeurs en blanc et leur chardonnay en plusieurs millésimes…© JPS

Sylvie Courselle faisait découvrir les cuvées des deux soeurs en blanc et leur chardonnay en plusieurs millésimes…© JPS

« Il y a deux cépages avec Marie qui nous avaient quand même bluffés et amusés, la syrah et le chardonnay…et dès 2006, on en a planté un peu sur de jolis terroirs. On les revendique en vins de France, ils s’appellent « le bien élevé », explique Sylvie Courselle. Bien sûr, l’idée c’est de faire découvrir nos terroirs sur d’autres variétés ». 

Yann, Simone la grand-mère, Anne-Marie la maman, Jean-Guy, la secrétaire depuis 35 ans et Karl Todeschini © JPS

Yann, Simone la grand-mère, Anne-Marie la maman, Jean-Guy, la secrétaire depuis 35 ans et Karl Todeschini © JPS

Et ce mois de septembre, mois des vendanges, est pour la maman de Karl et Yann Todeschini, un mois tout-à-fait particulier et même une date prédestinée : « 

Je suis née ici, en 1959, pendant les vendanges, et pendant cette période de vendanges, comme toujours, le personnel est convié à notre table », Anne-Marie Todeschini du château Mangot.

IMG_0225A table également Simone, la grand-mère de Karl et Yann, mais aussi Louis 18 mois, le fils de Karl, déjà prêt à prendre la relève. En attendant cette nouvelle transmission, les frères Todeschini et les soeurs Courselle continuent de vinifier et d’exprimer leur talent… car pour eux, la vigne est avant tout une affaire de famille.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Rémi Grillot et Christian Arliguié : 

06 Oct

Rendez-vous à la foire aux seconds vins, ce samedi, au Hangar 14 à Bordeaux avec Terre de Vins

Un rendez-vous à ne pas manquer, dans le paysage sauvage des Foires aux Vins… Il y cet événement qui va finir par devenir institutionnel, car il s’agit de la 3e édition, au H14 à Bordeaux.

fasvok-672x500-c-centerCette année encore, et avant le Bordeaux Tasting des 9 et 10 décembre, « Terre de vins » et Cash vin créent l’événement, en ce samedi 7 octobre.

C’est la troisième édition de « La Foire aux Seconds Vins ». 46 grands châteaux bordelais réunis dans un seul lieu (le Hangar 14, quai des Chartrons), proposent à la dégustation et à la vente leur second vin, au meilleur prix.

L’entrée à 10 € sera remboursée dès l’achat d’une caisse de 6 bouteilles. Alors prêt ? Partez…

 

  • Le 7 octobre de 10h00 à 18h30
  •  Hangar 14, 33000 Bordeaux

 

Vin & Société dénonce la « stigmatisation des 500000 acteurs de la vigne et du vin après une nouvelle campagne de prévention des risques de cancer imputables à l’alcool

Vin & Société dénonce « une stigmatisation directe des 500.000 acteurs de la vigne et du vin et une nouvelle orientation de santé publique » après le lancement en septembre par le ministère des Solidarités et de la Santé et l’Institut National du Cancer d’une campagne d’information afin de prévenir les cancers imputables à l’alcool.

20170907_1_1_4_1_0_obj15605672_1Pour Vin & Société, « le symbole de la convivialité et de l’art de vivre « à la française » est stigmatisé », car « l’un des visuels de la campagne cible directement le vin à travers la représentation d’un tire-bouchon complétée d’une signature: « Franchement c’est pas la mer à boire ».

« Je suis particulièrement indigné », a déclaré Joël Forgeau, vigneron et Président de Vin & Société. « Le tire-bouchon est le symbole de la consommation de vin, du partage et de la convivialité » et cette campagne « est déployée massivement » en « pleines vendanges » et « traditionnelles foires aux vins ».

Selon Vin & Société, « la consommation d’alcool a déjà baissé de près de 60% entre 1960 et 2015. Un Français sur deux est un consommateur occasionnel (1 à 2 fois par semaine), 15% sont des consommateurs réguliers et 33% des Français sont abstinents ».

05 Oct

Benjamin Romeo, vigneron espagnol méconnu, et pourtant il obtient des notes de 100/100 attribuées par Robert Parker

Il est plutôt méconnu mais plus pour très longtemps. Benjamin Romeo, vigneron espagnol, s’est vu attribuer des notes de 100/100 par le célèbre critique américain Robert Parker pour deux de ses millésimes. 

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Benjamin Romeo sur sa page © Facebook Bodega Contador

Benjamin Romeo est mis à l’honneur par la revue de référence française Vigneron, dans sa dernière édition trimestrielle.

A 53 ans, ce viticulteur de la Rioja, dans le nord de l’Espagne, fait pour Vigneron figure « d’avant-gardiste », vinifiant en bio, mais sans certification, car :

Il faut être libre pour penser avec la vigne, prendre soin d’elle et l’amener là où tu veux aller », Benjamin Romeo.

Il tient à rappeler qu’il a « tout appris de son père, Andrés ».

Son domaine, la Bodega Contador, s’étend en Rioja Alta, à San Vicente de la Sonsierra. sur 50 hectares et 70 parcelles, de 400 à 650 m sur les hauteurs de la chaîne montagneuse Sierra de Cantabria, le vigneron, face au réchauffement climatique, cherche à donner toujours plus de fraîcheur à son vin.

Ses bouteilles les plus précieuses, notamment la cuvée Contador, sont conservées dans des grottes anciennes creusées sous l’église gothique du XVIe siècle perchée au sommet de la bourgade.

Avec AFP.

19e vendanges de l’aéroport : quand les chemises blanches enfilent le tablier jaune

Allez une de plus ! Décidément, la CCI enchaîne les vendanges de l’aéroport et les fabuleux millésimes. Chaque année, ce sont 1200 bouteilles qui sont produites, comme par magie, par ce vignoble unique au monde, à l’entrée de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, suivi par le commandant de bord Olivier Bernard.

© PG CCI de Bordeaux

Les 19e vendanges de l’aéroport, en ce 4 octobre © PG – CCI de Bordeaux

Ils sont venus, ils sont tous là… D’une année sur l’autre, les chefs d’entreprises changent avec leurs chemises blanches ou bleues, et chaque année ils ne rechignent pas à enfiler le tablier « Croix de Guyenne » malgré le jaune pétant cette fois-ci, après avoir eu un rouge étincelant, ou un marron ou un crème… Cette année, la CCI pouvait compter sur la participation de clubs d’entreprise ou associations de commerçants lauréats de «Challenges» et «Initiatives», deux concours qui récompensent des projets innovants pour les territoires.

Patrick Seguin président de la CCI de Bordeaux avec avec Olivier Bernard du Domaine de Chevalier © PG CCI de Bordeaux

Patrick Seguin président de la CCI de Bordeaux avec avec Olivier Bernard du Domaine de Chevalier © PG CCI de Bordeaux

La Croix de Guyenne, c’est la seule parcelle au monde plantée à l’entrée d’un aéroport.  Son nom lui vient des pistes sécantes de l’Aéroport, dont le développement au cours de ces dernières années est à souligner (avec plus de 5 millions de passagers) et à mettre à l’actif notamment de la CCI.

Des cagettes bien remplies © CCI de Bordeaux

Ce vignoble possède toutes les qualités d’un grand crû : ce sont 2 parcelles qui sont plantées avec une densité la plus élevée à Bordeaux de 10000 pieds à l’hectare, à 40% de cabernet sauvignon et 60 % de merlot sur un terroir de sable noir et de fines graves blanches. 

22281763_277562806089801_1751164139958681042_nChaque année l’atterrissage de la nouvelle récolte se fait en douceur, il faut dire que le commandant de bord n’est pas un manche, juste l’un des plus doués, parmi les meilleurs producteurs de Bordeaux et de Pessac-Léognan : Olivier Bernard, à la tête du Domaine de Chevalier, mais aussi gérant du Domaine de la Solitude et de Clos des Lunes. Ces vignes sont entretenues très traditionnellement tout au long de l’année par ses équipes de façon manuelle  avec taille, ébourgeonnage, pliage, épamprage, levage, dédoublage, vendange verte, effeuillage et bien sûr vendange manuelle.

Depuis 19 ans, Philippe Garcia collectionne ces vendangeurs d'un jour

Depuis 19 ans, Philippe Garcia, directeur communication à la CCI de Bordeaux, collectionne ces vendangeurs d’un jour

Cette année, malgré le gel, la récolte a pu avoir lieu, ce vignoble étant quelque peu abrité, et ce sont 1200 bouteilles qui seront produites avec une vinification assurée par le Domaine de Chevalier. En attendant tous les participants ont pu apprécier mercredi matin un petit coup de saucisson et le millésime 2015, qu’ils sont bien sûr dégusté avec modération.

04 Oct

« L’esprit des lois »…du vin sur les terres de Montesquieu

Ce sont presque des Etats Généraux ! Près de 200 juristes de vingt pays de tous les continents seront à Bordeaux les 6, 7 et 8 octobre pour la 35ème Conférence internationale de l’AIDV. 

logoaidv-c2015-002C’est un rendez-vous mondial à l’initiative du CIVB et du Conseil des Grands Crus Classés en 1855 et de la ville de Bordeaux. Un rassemblement de 200 juristes et avocats de 20 pays, spécialistes en droit du vin. Cela faisait près de 15 ans que ce congrès n’était pas venu à Bordeaux. Tous les ans, il change de pays : en  2015, c’était à  Santorin en Grèce, 2016 à Sienne en Italie, 2017 Bordeaux, en 2018 ce sera dans la  Napa Valley aux USA et en 2019 à Lavaud en Suisse. Un congrès qui chaque année fait le plein, surtout à Bordeaux !

Devenu mondial, le secteur de la vigne et du vin, a ainsi généré un droit spécifique qui l’environne et qui nécessite une expertise internationale assurée par l’AIDV, ses membres et son réseau. Cette année le thème retenu : « le droit du vin en pratique : respect des lois, négociations et règlements des différends ».

Pour l’avocat allemand Thomas Schmitz, président de l’AIDV,  Montesquieu, magistrat-vigneron, a sans doute été un des premiers juristes du vin. Il s’était, en son temps, opposé aux restrictions des plantations, aurait particulièrement apprécié la thématique qui va permettre des débats sur les moyens alternatifs de résolution des conflits, la mise en œuvre des contrôles viticoles ou, pour la première fois, un panel de juges français, australien et canadien pourront comparer les modalités de validités des preuves.

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Ces deux journées de conférence vont se dérouler au Palais de la Bourse de Bordeaux, 30 ans après la première conférence tenue en Champagne en 1987; Sylvain Boivert, le Directeur du Conseil des Grands Crus Classés en 1855, membre actif de l’AIDV se réjouit de « recevoir l’élite du monde juridique du vin pour ces rencontres annuelles qui connaissent en 2017 un succès inégalé, alliant l’expertise juridique à l’attractivité de Bordeaux et à l’art de recevoir des quelques Grands Crus Classés ».

Formé au Master de droit de la vigne et du vin de Bordeaux, Sylvain Boivert apprécie également l’ouverture de l’AIDV qui permet à une trentaine d’étudiants en masters de droit du vin de Bordeaux et de Reims d’assister gratuitement à cette conférence et ainsi rencontrer les meilleurs experts internationaux en la matière.

03 Oct

Gel: campagne de solidarité pour les vignerons « sans raisin »

Après le gel mais aussi la sécheresse qui ont frappé le vignoble français et conduit à une récolte historiquement basse en 2017, la campagne « vendanges solidaires » vient d’être relancée pour la deuxième année consécutive afin d’aider des vignerons « sans raisins ». En voici une belle initiative.

Les dégâts du gel dans le blayais © Jean-Pierre Stahl

Les dégâts du gel dans le blayais © Jean-Pierre Stahl

Ouverte aux restaurateurs, cavistes ou bars à vins, mais aussi à tous les particuliers désireux d’aider les viticulteurs en détresse, la campagne ouverte jusqu’au 16
octobre, « espère réunir quelque 150.000 euros« , a indiqué à l’AFP son promoteur Julien Fouin, président de l’association.

La règle du jeu pour les professionnels: pour chaque bouteille de vin vendue, 2 euros seront reversés à l’association, qui avait réuni 52.319 euros l’an passé pour sa première édition et aidé 39 jeunes viticulteurs mis en difficulté par les aléas climatiques.

Depuis le 25 septembre, lancement de l’opération, une centaine de professionnels, grossistes en boisson, cavistes ou bars à vin, ont contacté l’association à l’adresse vendangessolidaires@gmail.com pour y participer, a indiqué M. Fouin, un ancien journaliste qui dirige sept restaurants et bars à vin à Paris.

En retour, ils reçoivent une affiche présentant l’opération et s’engagent à verser une somme en fin de campagne à l’association.

Nous, restaurateurs devons nous montrer solidaires des agriculteurs et des viticulteurs, car le vin représente souvent un tiers de notre chiffre d’affaires » Julien Fouin, président de l’association.

« Beaucoup de gens ne se rendent pas compte de l’impact des changements climatiques » sur l’art de vivre au quotidien et la gastronomie, selon lui. « Nous travaillons en direct avec des dizaines de vignerons qui nous appellent pour nous dire qu’ils ont perdu 40, 50 et parfois 70% de leur récolte ou plus, certains ne savent même pas s’ils vont pouvoir continuer leur activité », explique M. Fouin.

Jean-Christophe Saby au château Rozier très touché par le gel à Saint-Emilion © JPS

Jean-Christophe Saby au château Rozier très touché par le gel à Saint-Emilion en juin dernier  © JPS

Il s’est dit aussi « frappé par l’élan de solidarité international » l’an passé, également marquée par des épisodes de gel, destructeurs pour les vignes. Un bar à vin de New York, un brasseur bruxellois avaient tenu à participer l’opération.

« Le vin français a une aura internationale extraordinaire » a-t-il dit, en rappelant que les produits agricoles sont le deuxième pilier des exportations françaises derrière l’aéronautique.

Les particuliers désireux de participer, peuvent aller sur le site http://www.vendangessolidaires.com/fr/ et cliquer sur « cagnotte en ligne ».
Le choix des viticulteurs qui bénéficieront des mannes ainsi levées se fait via le bureau de l’association qui regroupe plusieurs amoureux du vin.

« Nous essayons d’aider en priorité des exploitations de moins de 10 ans dont la récolte a été détruite à 70% ou plus » pour mettre en place des projets concrets, que ce soit des achats de ceps, de vin ou des actions de vente directe, a précisé M. Fouin.

Avec AFP

02 Oct

Une nouvelle marche blanche, le 8 octobre à Listrac, pour dénoncer la dangerosité des pesticides et pour la reconnaissance des maladies professionnelles

9 organisations lancent un nouvel appel pour une marche blanche. Celle-ci se déroulera le dimanche 8 octobre à 14h30 à Listrac-Médoc. Ces organisations dénoncent notamment de récentes décisions de justice qui ont été défavorables aux victimes ou familles de victimes qui ont développé des cancers après avoir traité des vignes pendant de nombreuses années.

La Marche Blanche Contre les Pesticides à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

La Marche Blanche Contre les Pesticides à Bordeaux en février 2016 © Jean-Pierre Stahl

Dans leur communiqué commun, les 9 organisations (Collectif Info Médoc Pesticides, Alerte aux Toxiques ! Gironde, La Confédération Paysane, l’Union Locale CGT de Pauillac, Eva Pour la Vie, Générations Futures, Alerte des Médecins sur les Pesticides, Vigilence OGM 33, Alerte Pesticides Haute-Gironde) dénoncent un déni de la dangerosité des pesticides et la non reconnaissance de maladies professionnelles liées à leur usage. Elles se référent notamment à trois décisions de justice importantes sur les maladies liées aux pesticides qui viennent de tomber :

  • « Le 06 septembre la Cour d’Appel de Rennes a renvoyé deux ex-salariés de la coopérative Nutréa Triskalia devant un Comité Régional de Reconnaissance de Maladie Professionnelle refusant de reconnaître leur maladie professionnelle.
  • Le même jour un non-lieu était rendu dans l’affaire de Villeneuve sur Blaye où un épandage de pesticides avait provoqué des malaises parmi des élèves scolarisés dans l’école jouxtant les vignes traitées.
  • Le 21 septembre la Cour d’Appel de Bordeaux a refusé la reconnaissance post mortem de maladie professionnelle dans l’affaire Bibeyran ».

Une marche blanche dans le Médoc pourquoi ? Selon ces organisations, c’est un « territoire où un certain lobby viticole use de tout son poids économique pour maintenir invisibles et inaudibles toutes les victimes des pesticides. »

Mais aussi pour elles ce « cette série de décisions pose un problème grave ! Ajoutés à une législation insuffisante quant à la protection des populations et des travailleurs des vignes, à la soumission gouvernementale face aux demandes de l’agriculture intensive, ces messages adressés à la société civile sont inquiétants pour l’avenir. Si sur ces trois affaires, aucune n’aboutit à une condamnation des coupables, quelle victime peut donc encore espérer justice et réparation ? »

Et de demander « aux pouvoirs publics de reconnaître les préjudices sanitaires supportés par les travailleurs agricoles, et d’ouvrir les tableaux de reconnaissance en maladies professionnelles ».

Tout en soulignant l’urgence de préserver « les populations environnantes – en particulier les enfants – afin qu’elles ne se retrouvent plus « prises en otage ».  « Enfin, nous souhaitons que les viticulteurs qui ont choisi de convertir leur exploitation en agriculture biologique soient soutenus, et encouragés ».