22 Juin

Fête de la Fleur : 1500 invités célèbrent les 20 ans de la famille Bonnie à la tête du château Malartic-Lagravière

Organisée par le château Malartic-Lagravière avec la Commanderie du Bontemps, la Fête de la Fleur 2017,  a été tout simplement de toute beauté. Elle a célébré le même soir de nombreux anniversaires et ravi 1500 invités de la planète vin. Un dîner exquis signé Yannick Alléno et la surprise en fin de soirée avec le concert exceptionnel de Yael Naim.

La famille Bonnie fête ses 20 ans en tant que prorpriétaire de Malartic-Lagravière : Jean-Jacques Bonnie, Alfred-Alexandre et Michèle Bonnie et Séverine Bonnie © JPS

La famille Bonnie fête ses 20 ans en tant que propriétaire de Malartic-Lagravière : Jean-Jacques Bonnie, Sébastien Laplane, Alfred-Alexandre et Michèle Bonnie et Séverine Bonnie © JPS

Organiser une Fête de la Fleur est toujours un exploit. Imaginez plutôt chez vous 1500 invités. Pas droit à l’improvisation, pas d’erreur dans l’organisation, et pour faire un joli clin d’oeil à l’ancien patron de l’Eau Ecarlate (Alfred-Alexandre Bonnie), pas de tache possible surtout sur ces jolies robes.

A l'heure de l'apéro, les 1500 convives devant Malartic-Lagravière © jps

A l’heure de l’apéro, les 1500 convives devant Malartic-Lagravière © JPS

Dans cette chaleur étouffante, les 1500 invités avaient pris place sur la pelouse à l’arrière du château Malartic-Lagravière, cherchant quelques rafraîchissements, alors que depuis 19h les Commandeurs de la Commanderie du Bontemps cuisaient sous leur robe durant plus d’une heure, à introniser de grands personnages français et étrangers, comme le PDG d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac.

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Profitant de quelques brumisateurs, le reste des invités dégustait de grands vins blancs de Bordeaux, en sec ou liquoreux, Gazin Rocquencourt, La Tour de By ou encore Filhot.

Le Grand Maître donnant sa bénédiction à l'intronisation du patron d'Air FRance : "ça plane pour moi !" © JPS

Le Grand Maître de la Commanderie, Emmanuel Cruse, donnant sa bénédiction à l’intronisation du patron d’Air France : « ça plane pour moi ! » © JPS

Cette 65e Fête de la Fleur avait une saveur particulière cette année, car comme le soulignait Alain Juppé, « c’est la 1ère fois qu’elle est organisée au château Malartic-Lagravière » mais elle a une résonance d’autant plus grande qu’elle correspond à « 3 dates clés : 20 – 30 et 50 ; 20 ans que vous avez acquis le château Malartic-Lagravière, 30 ans depuis la création de l’Appellation Pessac-Léognan et 50 ans puisque c’est l’anniversaire de mariage de Michèle et Alfred-Alexandre Bonnie » commente Alain Juppé le Maire de Bordeaux.

Hubert et Emmanuelle de Boüard avec Alfred-Alexandre Bonnie © JPS

Hubert et Emmanuelle de Boüard avec Alfred-Alexandre Bonnie © JPS

Grand amateur de vins de Bordeaux, Alfred-Alexandre Bonnie et son épouse, qui venaient de Belgique, recherchaient au milieu des années 90 un grand domaine à Bordeaux ; ils sont tombés amoureux de Malartic-Lagravière et ont fait fructifier ce grand cru classé de Graves.

IMG_6633Hier il a tenu a remercier tous ceux qui les ont aidé, son maître de chai et son chef de culture, mais aussi Messieurs Sanders et Anthony Perrin de l’Union des Grand Crus classés de Graves pour leur accueil.

Alfred-Alexandre Bonnie s’est aussi réjoui que ses enfants le rejoignent en 2002 et 2005 dans la gestion de cette propriété : « comme on dit en Belgique, l’Union fait la force. »

IMG_6662 Et alors qu’une pensée particulière était avancée à l’égard de Paul Pontallier, le directeur de château Margaux, disparu trop tôt, Emmanuel Cruse le Grand Maître soulignait la réussite de ce Vinexpo, la beauté de la ville de Bordeaux « attractive et séduisante », avec une Cité du Vin qui dépasse les 425000 visiteurs et va encore permettre le développement de l’oenotourisme.

Aude Cazeneuve, Thierry Martin et Armelle Cruse du château du Taillan © JPS

Aude Cazeneuve, Thierry Martin et Armelle Cruse du château du Taillan © JPS

Et le Maire de Bordeaux très en forme avec la langue de Shakespeare soulignait que l’on avait « a new President, a new Governement today », que nous avions aussi un vignoble excellent, un chef excellent, bref « everything is excellent in France » !

Des figures de Bordeaux qu'on ne présente plus... © JPS

Des figures de Bordeaux qu’on ne présente plus… © JPS

Seule fausse note cette année, le gel qui a frappé en avril dernier durement de nombreux viticulteurs, le 2016 essayant de faire oublier cette calamité comme le commentait Emmanuel Cruse. « A part le gel, une année magique », selon Alfred-Alexandre Bonnie, heureux d’offrir à ses convives un repas délicieux préparé par le très grand chef Yannick Alléno, qui a décroché en février 3 étoiles pour son restaurant le « 1947 – Cheval Blanc » à Courchevel (en souvenir avec ce très grand millésime).

Une armée de sommeliers et de flacons de légende à immortaliser © JPS

Une armée de sommeliers et de flacons de légende à immortaliser © JPS

Dans un festival de saveurs, un balai de sommeliers et maîtres de chais faisaient virevolter les bouteilles les plus prestigieuses de Bordeaux…

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Avec pelle-mêle en blanc Malartic 2007 et en rouge Pichon Comtesse Lalande 2004, Malartic-Lagravière 2000 ou Margaux 1996, sans oublier Yquem 2005…

Les Mécènes américains de la Cité du Vin de Bordeaux © JPS

Les Mécènes américains de la Cité du Vin de Bordeaux © JPS

Une soirée où l’on pouvait croiser les Americans Friends Of la Cité du Vin, ces généreux donateurs et mécènes américains emmenés par Georges Sape, qui ont entièrement financé l’Auditorium Thomas Jefferson de la Cité du Vin.

Un concert magique avec Yaêl Naïm © JPS

Un concert magique avec Yael Naim et avec Séverine Bonnie, très fan © JPS

Un dîner exquis avec une surprise à la fin qu’avait réservé la famille Bonnie : un concert de Yael Naim, devant le château, très apprécié des convives, par cette douce soirée d’été : a « new soul » for Malartic…

A Vinexpo, des vignerons prônent l’unité pour lutter contre le réchauffement climatique

Tailler la vigne, encourager la biodiversité, développer les cépages résistants… des vignerons, réunis à Vinexpo Bordeaux, font assaut d’imagination pour sauver leur vin et appellent à une mobilisation générale du monde viticole pour faire face aux inondations, à la sécheresses et autres catastrophes liées au réchauffement climatique.

IMG_6500« Que pouvons-nous faire? Nous pourrions créer un groupe au niveau mondial regroupant les domaines viticoles afin d’agir sur la réduction des gaz à effet de serre (…) et mener un changement qui serait suivi par d’autres entreprises. Nous avons besoin de grands changements », a annoncé Miguel Torres, président de Bodegas Torres en Espagne.

Pour répondre à l’accord de Paris qui prévoit de réduire les émissions de gaz à effet de serre, des viticulteurs ont montré qu’ils pouvaient agir individuellement et ont appelé à s’unir pour notamment faire pression sur les décideurs, telle est la conclusion de la conférence au salon mondial des vins et spiritueux Vinexpo, intitulée « le secteur du vin face aux défis et enjeux du changement climatique ».

La profession possède un argument de poids, note John Holdren, président de la Faculté sciences de l’environnement à l’Université américaine d’Harvard: « Presque tout le monde comprend quelque chose au vin et beaucoup en boivent. De nombreux dirigeants influents dégustent des grands crus. Si nous pouvons leur faire comprendre que leurs grands vins sont en danger, nous aurons une forte influence dans cette discussion ! », sourit-il.

L’HEURE EST GRAVE

L‘heure est grave: la sécheresse, les incendies comme en Australie ou au Chili, la grêle, les gelées tardives qui ont en particulier frappé en France fin avril, les inondations, etc., détruisent les vignes. Ces aléas climatiques devraient s’accentuer, prédit John Holdren, expliquant que la canicule de 2003 sera un été normal en 2040 et un été frais en 2060.

Même une faible hausse des températures affecte grandement le vignoble: « Les vignes sont des plantes très sensibles, elles sont comme un thermomètre », souligne Gaia Gaja, copropriétaire de Gaja Winery en Italie, l’un des grands noms du vin.

Tous les domaines dans le monde sont ainsi concernés par ce changement climatique qui peut rendre les vins plus puissants et moins complexes arômatiquement avec des taux d’alcool plus élevés, pouvant facilement atteindre 16 à 17 degrés, ainsi qu’un manque d’acidité.

POUR DES VIGNES RESILIENTES

Les viticulteurs ont tôt fait de s’adapter avec des initiatives individuelles, parfois collectives comme dans la Napa Valley en Californie, mais cela a un coût.

La Maison Torres, qui a investi 12 millions d’euros dans la recherche, tente de transformer le CO2 de différentes manières — des algues au méthane — à recycler l’eau et à baisser de 25% sa consommation énergétique.
Des cépages, plus précoces ou tardifs, reviennent aussi au goût du jour comme le petit verdot à Bordeaux qui arrivait auparavant difficilement à maturité. Au Liban, le château Kefraya, présent à Vinexpo, replante des cépages plus tardifs avec davantage d’acidité comme le cinsaut pour faire face à une augmentation des
températures de deux degrés en 10 ans.

La sélection génétique de cépages plus résistants à la sécheresse est expérimentée, mais la qualité n’est pas encore au rendez-vous pour faire de grands vins, selon plusieurs professionnels.
Autre conséquence du changement climatique: la géographie des vignobles. Certaines régions viticoles pourraient disparaître et d’autres faire leur apparition. Déjà, les domaines s’organisent: la Maison Torres, présente au Chili, a acheté des terres dans le sud du pays, près des lacs, tandis que le champagne Taittinger a investi en Angleterre pour y produire dans quelques années du vin effervescent.

Dans la vigne davantage que dans les chais, des vignerons changent complètement leurs méthodes de travail, parfois aidés des scientifiques, pour faire pousser des « vignes résilientes », comme les qualifie Gaia Gaja. Dans ses trois domaines italiens, aucun produit chimique n’est dorénavant utilisé, l’herbe, les féveroles ou encore l’orge sont cultivés entre les rangs de vignes pour contenir l’humidité ou favoriser la biodiversité…
Une vraie révolution que la jeune femme résume ainsi: « Notre travail ces 15 dernières années n’est plus de prendre soin des vignobles mais de prendre soin de la vie ».

AFP