Le Tribunal Administratif a annulé la déclaration d’utilité publique (DUP) du tronçon Bordeaux-Saint-Médard d’Eyrans de la future LGV Bordeaux-Toulouse. Alors que Alain Rousset et Alain Juppé demandent à l’Etat de faire appel au plus vite, Pierre Hurmic et Xavier Planty se réjouissent et commentent pour Côté Châteaux ce qui semble être une décision de bon sens. Car cette LGV pourrait impacter le Cirons et la production de Sauternes.
Les réactions du Président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, et du Maire de Bordeaux, Alain Juppé, ne se sont pas faites attendre. Ils ont demandé vendredi aux pouvoirs publics de faire appel au plus vite de l’annulation par la justice de la déclaration d’utilité publique (DUP) d’un tronçon de la future LGV Bordeaux-Toulouse.
« Alain Rousset et Alain Juppé demandent solennellement à l’Etat, à M. le préfet de région et à SNCF Réseau d’oeuvrer dans les meilleurs délais pour faire appel de cette décision du tribunal administratif de Bordeaux infondée et contraire à l’intérêt général des usagers », ont-ils déclaré dans un communiqué commun publié ce vendredi.
Pierre Hurmic de son côté souligne que « ce qui est important, c’est que le Tribunal Administratif se fonde sur la jurisprudence du Conseil d’Etat avec l’annulation le 15 avril 2016 concernant la LGV Poitiers-Limoges ». Le Conseil d’État a annulé ce décret pour deux motifs :
– il a estimé que l’évaluation économique et sociale, qui doit obligatoirement être réalisée pour ce type de projets, présentait des insuffisances qui avaient été de nature à vicier la procédure d’adoption du décret ;
– il a jugé que les inconvénients du projet l’emportaient sur ses avantages, de sorte que le projet n’était pas d’utilité publique.
« C’est un argument que nous avançons aussi devant le Conseil d’Etat. Cela me rend extrêmement confiant pour la suite des événements. On va être fixé devant le Conseil d’Etat en septembre. Je suis effaré qu’Alain Rousset et Alain Juppé continuent de faire pression pour que cette LGV se fasse, car personne ne veut la financer; on perd du temps, il y a une amélioration de la ligne actuelle à faire et la SNCF ne veut pas en entendre parler. Ce n’est pas normal pour les usagers.Plus on s’acharne, plus on retarde l’alternative qui est l’amélioration des voies actuelles », continue l’avocat bordelais Pierre Hurmic qui agit pour bon nombre d’associations.
Xavier Planty, président de l’ODG Barsac et Sauternes, commente pour Côté Châteaux : « le bon sens a prévalu dans ce jugement, ça paraît évidentissime que les dépenses seraient puissance 10 par rapport aux autres choix. Concernant le Ciron, avec l’INRA des mesures ont été réalisées entre le début et le haut des gorges, il y a une différence de 6° de température de l’eau, ce qui abonde dans notre sens (pour la formation de brouillard nécessaire à l’obtention du botrytis. »
Affaire à suivre avec cette deuxième action qui sera examinée devant le Conseil d’Etat fin septembre, début octobre, pour un arrêt rendu sans doute en décembre.