Plus de 15 mois après l’accident d’hélicoptère qui avait fait 4 morts en Gironde dont les deux propriétaires successifs du château de la Rivière, le parquet de Libourne vient de classer l’affaire, estimant que le crash était dû à une « erreur humaine du pilote. » « Je suis triste », confie Xavier Buffo, le directeur du château, à l’annonce de cette nouvelle.
Selon le procureur de la République de Libourne, Christophe Auger, « l’enquête n’a révélé aucun problème technique, ni de maintenance ». « Il s’agit d’une erreur humaine du pilote et l’accident est principalement dû à un survol à trop basse altitude », a indiqué le magistrat à l’AFP.
Xavier Buffo, directeur général du château de la Rivière a appris cette nouvelle sur Europe 1 à 14h: « ça m’a fait un choc. » Contacté en cette fin d’après midi, il me confie son émotion: « je suis triste de penser que Monsieur Grépoire a fait une faute, c’est une étape supplémentaire dans ce drame. Mais moi, je suis triste, je me mets à la place de la famille Grégoire… »
« Maintenant, ça ne regarde que les familles, ça ne change rien. Ca aura un impact sur les familles. Mais moi, je ne m’en occupe pas, ce n’est pas de mon ressort. »
L’accident s’était produit le 20 décembre 2013 en fin d’après-midi. James Grégoire avait tapé sur l’épaule de Lam Kok après avoir conclu la vente du château de la Rivière avec l’homme d’affaires chinois, président du groupe Brilliant, un groupe spécialisé dans la vente de thés de Pu’Er. Il lui avait proposait de faire un tour de la propriété avec son hélicoptère, pour couronner cette vente, après un repas passé avec leurs épouses respectives. Avaient pris place à bord le fils de Lam Kok, âgé de 12 ans, et le directeur France du groupe Brilliant chargé de traduire. La suite fut une tragédie avec l’hélicoptère qui sombra dans les eaux de la Dordogne.
M. Auger a rappelé que le vol avait été effectué en fin d’après-midi, en hiver, alors qu’il « faisait presque nuit ». Concernant une éventuelle consommation trop importante d’alcool par le pilote, le magistrat a estimé que cela pouvait être « un élément contributif, mais pas principal ».
A une époque, certains avaient avancé une panne d’essence, mais l’enquête du BEA n’a pas confirmé cette thèse.
Xavier Buffo a accompagné les familles durant les jours et semaines qui suivirent ce drame, avec la découverte des corps sur plusieurs semaines. Aujourd’hui, il me confie « il faut qu’on tourne la page. »
Quant à la rumeur qui voudrait que le château soit à nouveau en vente: « ça, faut arrêter. Madame Lau (veuve de Lam Kok) a vraiment intégré le château de la Rivière. Elle veut y faire plus de choses. C’est une image formidable. C’est l’image de la France. Elle ne veut surtout pas le vendre. »
Et Xavier Buffo de continuer d’expliquer « J’aimerais bien qu’on passe à autre chose. » Il faut dire que ce drame a été horrible pour les familles et très durement ressenti aussi par l’ensemble des collaborateurs du château de la Rivière, dont Xavier Buffo qui était le bras droit de James Grégoire, en tant que directeur technique. « Il faut vraiment qu’on fasse du vin, qu’on vende, le reste ça devient pesant. Quand j’ai entendu ça aujourd’hui j’ai encore ressenti de la tristesse ».
Une triste nouvelle qui tombe à la fin de la semaine des primeurs. Xavier Buffo présentait cette semaine le 2014 à la dégustation: « avec nos terroirs tardifs, on a profité à plein de cette belle arrière saison. On a vendangé des raisins vraiment mûrs. Les belles propriétés de Fronsac ont fait du très bon raisin. On a eu moins d’eau qu’à Saint-Emilion. C’est vraiment super et ça se retrouve dans les bouteilles et ça c’est bien. Il y a vraiment une homogénéité à Fronsac et c’est d’un très bon niveau, souligné par Jacques Dupont. »
A lire l’article sur le crash un an après: C’était il y a un an: un bien triste anniversaire, celui du drame du château de la Rivière
JPS avec AFP