21 Mar

Notes pour servir à l’histoire du théâtre en Limousin (12): la radio

Gaston Charlet (c) Sénat

Media en plein développement dans les années 1930, la radio se voit investie par les gens de théâtre. C’est au début de 1926, grâce à l’alliance entre un afficheur publicitaire, M. Canet et un radio électricien, M. Lamoureux, qu’un premier poste émetteur T.S.F., « Radio Limoges », s’installe boulevard Montmailler, puis dans un grenier de la caserne Beaublanc avant de gagner le 2 de la rue Saint-Paul1. Les studios prenant place rue du Consulat, puis rue Adrien-Dubouché, boulevard Victor Hugo et enfin rue des Anglais. Au départ, on utilise un phonographe manuel pour la musique. La radio est gérée par une association qui compte 40 adhérents en 1927 et 3 000 en 1933 ! Son président est d’abord Georges Avryl (Gaston Charlet2), auteur de romans et de pièces radiophoniques, directeur de la Compagnie théâtrale L’Avant-Scène, qui devient la troupe régulière pour les émissions de théâtre radiophonique très prisées ; Georges Lagueny dirige le bulletin hebdomadaire des programmes Limoges-Radio ; le chef de station était Joly et le speaker, Jarraud. Parmi les intervenants : Lucien Dumazaud qui réalise des chroniques folkloriques. Dès 1927, la radio devient d’Etat et prend le nom de Radio Limoges P.T.T.

En 1939, Jean Dorsannes, directeur théâtral de la station, est aussi professeur de diction et de déclamation à l’Ecole Nationale de Musique de Limoges3, après avoir été comédien du Théâtre du Gymnase à Paris, et interprété de grands rôles derrière le micro – comme Hamlet – depuis 1933. Durant la guerre, il reste à la radio, devenue « Limoges-National », qui ne propose aux auditeurs qu’un décrochage régional hebdomadaire de 25 minutes.

1 L.Bourdelas, Histoire de Limoges, Geste Editions, 2014.
2 1902-1976. Avocat, membre de la SFIO, conseiller général socialiste du canton nord de Limoges en 1934-1940 et, en 1935, conseiller municipal et adjoint au maire socialiste Léon Betoulle. Résistant pendant la Seconde guerre mondiale, déporté, il fut député puis sénateur.
3 Où il eut plus tard le futur mime Marceau ou Michel Bruzat comme élève.