30 Avr

La fin de la Seconde guerre mondiale à Limoges (5)

Numérisation_20170107 (5)

Georges Guingouin après un discours au monument aux morts de Limoges, à l’occasion d’une cérémonie de commémoration de la libération de la ville, au début des années 1990. On distingue sur la gauche Roland Dumas, Alain Rodet (député-maire), Marcel Rigout. (c) L. Bourdelas

Les Limougeauds apprennent le débarquement allié en Normandie par la B.B.C. puis par la presse officielle. Le 7 juin 1944, la division S.S. Das Reich, qui comprend environ 8 500 hommes (parmi lesquels des « malgré nous » alsaciens), en repos entre Agen et Montauban, reçoit l’ordre de remonter vers la Normandie en utilisant la Nationale 20 ; elle le fait en commettant plusieurs crimes (incendies, meurtres) car la mission est de semer la terreur. Le 9 juin, c’est la pendaison de 99 otages à Tulle et la déportation de nombreux habitants. Le gros des troupes stationne à Limoges rue Théodore-Bac et place Marceau (à la caserne, on répare les engins) ; des miliciens, des G.M.R., des Allemands sillonnent la ville. Des réunions ont lieu : entre miliciens à Limoges, puis le samedi 10 au matin successivement à Limoges et à Saint-Junien, entre officiers Waffen S.S. et policiers SS en poste à Limoges. Des miliciens suivent les opérations. L’« action exemplaire », envisagée depuis plusieurs jours (une note du général S.S. Lammerding commandant la division date du 5 juin, confirmée par une nouvelle note du même en date du 10), est alors mise au point. Le 10, c’est l’ignoble massacre d’Oradour-sur-Glane, durant lequel 642 femmes, enfants et hommes sont assassinés, fusillés, brûlés. Les cadavres sont éliminés par le feu et la fosse commune pour empêcher leur identification. Des rumeurs circulent à Limoges lorsqu’une grande lueur rouge est distinguée à l’ouest. Une motrice de tramway est rentrée précipitamment, après qu’un de ses machinistes aient été abattu par un S.S. alors qu’il demandait pourquoi Oradour était bloqué. Les premiers témoins découvrent l’abomination dans les heures qui suivent le départ des S.S. et la nouvelle parvient à Limoges par le bouche à oreille.

Au début du moins de juin, Georges Guingouin reçoit de Léon Mauvais, cadre important du parti communiste, chef des FTP en zone Sud, l’ordre de prendre Limoges, mais il n’obtempère pas, craignant un bain de sang – ce qui déplait au P.C.F. Dans la nuit du 23 au 24 juin, grâce aux renseignements de la Résistance, l’aviation alliée bombarde la gare de triage de Puy-Imbert, empêchant la circulation pendant plus d’une semaine. Bien entendu, la population riveraine est inquiète pendant le déroulement des opérations : une bombe ne va-t-elle pas manquer sa cible et tomber ailleurs ? ; dès le lendemain, les Allemands mobilisent la main-d’œuvre limougeaude disponible pour déblayer, sous un soleil de plomb. De temps à autre, on démine une bombe à retardement. Fin juin, les miliciens arrêtent l’évêque de Limoges, Mgr Rastouil, qu’ils jugent pas assez collaborateur, et l’assignent à résidence à Châteauroux. Durant le mois de juillet, de grandes formations de bombardiers alliés traversent le ciel ; un avion britannique largue des tracts et journaux pour informer la population de la situation : on se précipite pour ramasser les papiers et les lire, tandis que les miliciens ramassent ce qu’ils peuvent. On sait que les maquisards sont proches. L’angoisse étreint les esprits. Mi août, les F.F.I. sont à Feytiat et à Boisseuil ; des raids sont lancés à travers la ville : deux Allemands sont abattus rue Armand-Barbès. Le 16, les miliciens fuient, accompagnés par femmes et enfants, entassés dans une centaine de voitures chargées d’armes et de vivres. Ils sont harcelés par les maquisards, aidés par les Allemands ; leur périple passe par Guéret, Dijon, en direction de l’Alsace, ils participent à des combats en Italie du Nord ou sur le front de l’Est. De Vaugelas se réfugie ensuite en Argentine et Filliol en Espagne franquiste, où il travaille pour la filiale d’une célèbre entreprise française de cosmétiques. Le 22 août, quelques miliciens isolés tirent depuis les toits du lycée sur la foule de la ville libérée, sans conséquences funestes.

Mais dès le 19 Août 1944, la négociation auprès des autorités d’occupation commence pour obtenir la reddition de la garnison allemande sans qu’il y ait de sang versé. Des instructions très précises sont données pour une capitulation sans condition. Un rendez-vous est pris le 20 Août 1944 à 12h 45 à la kommandantur. Les conditions proposées sont rejetées par les Allemands. Georges Guingouin réplique immédiatement en expliquant que la ville est encerclée par 1500 hommes du maquis, et qu’en cas de refus le centre serait bombardé sans hésiter par les alliés (Londres a envisagé d’appuyer la Résistance, au besoin, avec l’aviation : parmi les objectifs, les casernes, le lycée, l’école du Pont-Neuf). Le 20 Août, il informe Staunton, major de la mission interalliée, que les entretiens préalables à une entente pour la libération de Limoges sont en cours. Le 21 Août 1944, Jean d’Albis, arrière-petit-fils de David Haviland, agent consulaire suisse, reçoit la reddition allemande (en présence du poète et critique Luc Estang) mais une fusillade retarde l’entrée de Guingouin et de ses hommes dans Limoges. Le plus gros effectif de la garnison allemande a commencé de quitter la ville dès 17 heures. Lors de cette opération le général Gleiniger trouve la mort (assassiné par les S.S.). Durant la nuit, les F.F.I. occupent la ville : la préfecture, l’hôtel de ville, la Banque de France. L’Etat-Major s’installe à l’hôtel Haviland. Les maquisards sont entrés par les routes de Lyon et de Toulouse, accueillis par la foule venue notamment du quartier des ponts. Tous ceux qui portent un uniforme allemand et qui ne se seraient pas échappés sont faits prisonniers. Vers 22h 10, Limoges est totalement libérée. Le lendemain, c’est la liesse ; la population s’en prend à des locaux pétainistes, des dossiers sont éparpillés dans les rues, des femmes sont malheureusement tondues et humiliées ; des immeubles décorés aux couleurs nationales ; des musiciens animent des bals ; on démolit les blockhaus allemands ; des collaborateurs sont emprisonnés (le commerçant Dalpayrat est presque lynché) ou passés par les armes (des prostituées connaissent aussi ce sort). « L’épuration » commence : un tribunal spécial est mis en place. Selon Guingouin, il « travaillait de six à douze heures par jour, samedi et dimanche compris. » En Haute-Vienne, on pense qu’environ 350 exécutions auraient eu lieu, suite à des décisions de tribunaux militaires ou civils ou « hors jugement ». A Limoges, c’est au Malabre que les collaborateurs étaient fusillés. Dans une intéressante communication au Musée de la Résistance de Limoges le 8 avril 2014, Pascal Plas a observé, à propos de l’épuration « sauvage » économique dans la grande région de Limoges que les comités provisoires d’épuration (non reconnus par la puissance publique), souvent moins politisés qu’on voulut bien le dire durant la guerre froide, firent un travail d’enquête sur le personnel (surtout d’encadrement), établirent des rapports et réfléchirent à quelles mesures prendre pour « chasser » ceux qui s’étaient compromis. Lorsqu’on licenciait, on justifiait la décision. L’intérêt des travaux historiques actuels est de montrer que tout autant les faits de collaboration ou de zèle vichyste, ce sont plutôt ceux considérés comme « mauvais chefs », « arbitraires », qui furent sanctionnés, parfois pour des situations remontant à avant la guerre (par exemple la répression des grèves de novembre 1938 sévèrement réprimées), comme si une mémoire ouvrière des conditions sociales permettait à cette occasion de « rejouer » des conflits historiques. Selon l’historien, c’est bien ici l’illustration de la « théorie des conflits emboîtés » et la réémergence d’histoire(s) ancienne(s).

Le 22 août, le pasteur Albert Chaudier est désigné comme président du Comité départemental de libération – il a consacré un ouvrage à Limoges capitale du maquis. Les mouvements de résistance, les partis et les syndicats désignent les 27 membres de la municipalité provisoire. Le Dr Henri Chadourne devient maire. Les journaux préexistants sont réquisitionnés et fusionnent en un (éphémère) journal unique : Le Centre Libre. M. Dorsannes devient directeur des émissions à la radio. Pierre Boursicot est nommé Commissaire de la République, il intronise le communiste Jean Chaintron préfet de la Haute-Vienne. Le 4 mars 1945, le général De Gaulle, accompagné par Tixier et Lacoste, est à Limoges : « L’accueil y est magnifique – écrit-il dans ses mémoires de guerre –. pourtant, des troubles graves ont agité le Limousin. Mais l’ordre a gagné la partie […] Au nom de la France, j’accomplis le pèlerinage d’Oradour-sur-Glane. » Georges Guingouin, Compagnon de la Libération en qui Charles De Gaulle voyait l’ « une des plus belles figures de la Résistance », est élu maire de Limoges du 29 avril1945 au 19 octobre1947. Il a battu la liste socialiste de Jean Le Bail, professeur de philosophie au lycée, qui n’a pas résisté durant la guerre mais le poursuit de sa vindicte. Alors que Lou Grand doit faire face à l’hostilité du Parti Communiste (qui n’aime pas les esprits libres et l’exclue) et de la S.F.I.O., Léon Betoulle reconquiert la mairie et la conserve jusqu’à sa mort en 1956 (avec l’aide des non socialistes). Entre-temps, en 1953, poursuivi par des haines tenaces, Georges Guingouin a été accusé de meurtre, emprisonné et a failli mourir, tabassé par ses gardiens. Il faut attendre 1959 pour qu’un non lieu soit prononcé. Libéré, l’ancien instituteur reprend son métier dans l’Aube, dont son épouse, Henriette, est originaire. François Marthouret a consacré un beau téléfilm à « l’affaire Guingouin » en 2011 : Le Grand Georges.

Un monument aux morts commémore toutes les victimes du conflit à l’arrière du Jardin d’Orsay, ouvrant sur la place des Carmes.

La Seconde Guerre mondiale et ses suites ont très largement nourri les débats et les positionnements politiques à Limoges et en Limousin au XXème siècle. En janvier 2012, après avoir été abrité dans une aile du Musée de l’Evêché, un Musée municipal de la Résistance digne de ce nom a été ouvert à Limoges dans le quartier de la cathédrale, rue Neuve Saint-Etienne : « il illustre les valeurs citoyennes et solidaires portées par la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Dédié à tous ceux qui se sont sacrifiés pour défendre les valeurs fondamentales de la République, il a pour vocation de faire vivre la mémoire en offrant un lieu pédagogique et de diffusion de l’information, notamment pour le jeune public. »

 

19 Avr

L’écrivain Pierre Bergounioux revient à Gay-Lussac!

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(France Culture)

Jeudi 4 mai à 18h précises, j’aurai le plaisir d’animer une rencontre avec l’écrivain et sculpteur Pierre Bergounioux, originaire de Brive, édité notamment chez Gallimard et Verdier. Il passa par la classe prépa littéraire du lycée avant d’intégrer l’ENS. L’entrée est libre, sous réserve de s’inscrire en cliquant sur le lien ci-dessous:

http://www.anciensdegaylu.com/event/rencontre-de-gay-lussac-6-pierre-bergounioux/

15 Avr

Limoges pendant la Seconde guerre mondiale, 4: résistances

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Edouard Lecomte-Chaulet et sa femme, Rose Vinoy, Françoise Vinoy

(c) L. Bourdelas

 

Dès 1940, la Résistance s’est progressivement mise en place et organisée en Limousin et à Limoges ; on pourrait dire qu’elle avait commencé lorsque Léon Roche, député de la Haute-Vienne (Rochechouart), ne vota pas les pleins pouvoirs à Pétain. Dès le mois d’août, Alphonse Denis, membre du Parti Communiste, réunit les premiers volontaires au café de Bordeaux, boulevard Gambetta. Parmi eux, Charles Bach, franc-maçon, socialiste, fondateur d’une manufacture de confection. C’est dans une buvette de l’actuelle rue Emile de Girardin que Georges Guingouin aurait décidé de franchir le pas, avant de revenir à Saint-Gilles-des-Forêts pour constituer son réseau de maquisards. Des jeunes se regroupent aussi dans le quartier de la gare autour d’Henri Lagrange, dirigeant du P.C. clandestin à Limoges – celui-ci fut arrêté en janvier 1941 puis mourut en février 1943. Les cheminots résistants s’organisent. On commence à distribuer des tracts à travers la ville, on lacère les affiches de Vichy, on écoute Radio Londres – ainsi, rue du Pont Saint-Martial, « Chez Janicot », un bar tout droit sorti du XIXème siècle, avec sa devanture lie-de-vin à carreaux, son zinc, son plancher, ses tables et ses chaises. Dans l’arrière salle, un poste de radio. Mon père Jean-Marie, âgé d’une dizaine d’années, s’asseyait là en début de soirée, pour écouter Radio Londres avec les autres ; ce qui lui plaisait, c’était les messages codés énumérés par Franck Bauer. En 1941, le réseau Libération se met en place avec notamment Armand Dutreix, entrepreneur électricien à Limoges (fusillé en 1943 au mont Valérien), François Perrin, professeur d’anglais (fusillé en 1943 au mont Valérien), Valentin Lemoine, marchand de vins à Limoges (mort en déportation) et son fils Georges (tué à Saint-Sylvestre en 1944), Jean Gagnant, comptable (mort à Dachau), Gabrielle Sarre, Georges Dumas, socialiste, directeur des contributions à Limoges (fusillé en 1944), Henri Lafarge, fabricant de porcelaine, qui subtilise des armes. L’année suivante, les Groupes Francs du mouvement se constituent. Elève au lycée Gay-Lussac, Roland Dumas, fils de Georges, entre également en résistance. 1942 est l’année de la structuration. Combat est surtout constitué de chrétiens, parmi lesquels Martial Pradet, chef du service de renseignement des MUR (fusillé en 1944), Léon Rouberol, propriétaire d’une mercerie en gros rue d’Isly, chargé en particulier des faux papiers. Une des actions du groupe est la diffusion du journal Combat, dirigé par André Bollier –  au début de 1944, un million et demi d’exemplaires et des tracts clandestins sont diffusés dans l’ancienne zone non occupée. Dans la cité des Coutures, en contrebas de la gare, c’est le Front National (proche du P.C.) qui se développe, avec Francis Demay, Marie-Louise Lagrange ou Maria Roche. Le mouvement Franc-Tireur s’organise sous la direction D’Edgar-Eugène Lecomte-Chaulet, marchand de tissus place des Bancs, avec l’aide de son fils Robert-Jean. Parmi les membres du réseau, Arsène Bonneaud, professeur à l’Ecole de médecine de Limoges révoqué par Vichy (mort en déportation à Buchenwald), secondé par Maurice Rougerie, instituteur – père de René, lui-même résistant et futur célèbre éditeur de poésie. Pierre Lavaurs, entrepreneur, gère la réception du journal Franc-Tireur (2 000 exemplaires distribués en 1943). En octobre 1942, le Front National organise une manifestation contre le S.T.O. qui regroupe des milliers de manifestants, prévenus par les tracts imprimés par Etienne Rivet et ses amis. Au lycée Gay-Lussac, des élèves créent le réseau du 17ème barreau, qui regroupe une quarantaine de membres rédigeant et distribuant des tracts. Plusieurs sont déportés en 1943. Michel Kiener et Pascal Plas leur ont consacré un ouvrage en 2008. De 1938 à 1944, Joseph Storck, le proviseur, sauve de nombreux pensionnaires juifs en leur donnant de fausses identités fabriquées dans son imprimerie clandestine. Il les cache lors des perquisitions de la Gestapo et de la Milice ; il place les jeunes en danger dans des familles d’accueil. De son côté, l’abbé Robert Bengel, prêtre à Solignac, cache dans la campagne des enfants qui lui sont confiés par le Dr Lévy, médecin d’enfants à l’O.S.E de Limoges. Le 11 novembre, les Allemands franchissent la ligne de démarcation et la répression s’intensifie. En 1943, Combat, Libération et Franc-Tireur fusionnent au sein des M.U.R. La lutte s’organise, à Limoges et dans la région, avec notamment les maquisards de Georges Guingouin. Parmi les résistants : Thérèse Menot, qui travaille et agit à l’usine Gnome et Rhône ; dénoncée, elle est arrêtée en janvier 1944 et déportée à Ravensbrück ; Suzanne Rodi-Boyer et Lucien Berdasé, fonctionnaires à la mairie, qui fournirent fausses cartes d’identité, divers papiers officiels ou des cartes d’alimentation (Berdasé entre ensuite en clandestinité et passe à l’action militaire). Le 1er septembre 1943, c’est la parution du journal clandestin Valmy !, imprimé rue de la Mauvendière sous la direction d’Alphonse Denis, avec l’équipe d’Etienne Rivet. La Résistance-Fer se développe sous la direction de René Deville et effectue des sabotages de plus en plus nombreux. Les F.T.P. de Jean Sautour font sauter les pylônes électriques de l’usine Gnome et Rhône, route du Palais, spécialisée dans la construction de moteurs d’avion (à l’intérieur oeuvraient déjà des saboteurs). En 1944, les maquis sont présents, organisés et entraînés, actifs, partout en Haute-Vienne ou presque. Maurice Rousselier a pris le commandement des Forces Françaises de l’Intérieur de la Région 5, dont le Délégué Militaire Régional est Eugène Déchelette. Georges Guingouin est le commandant pour la Haute-Vienne. A Limoges même, la résistance agit, relayée par diverses personnes en de multiples lieux, privés, commerciaux (Marcel Vinoy imprimant par exemple de faux-papiers dans la cave de son magasin de vin place des Bancs) et administratifs. Parmi les résistants (dont plusieurs nommés ci-dessus), on compte de nombreux francs-maçons (dès l’automne 1940, le Temple de la rue des Coopérateurs avait été placé sous séquestre ; les travaux des Artistes réunis ne reprendront qu’en janvier 1945). Le poète Georges-Emmanuel Clancier participe à la résistance littéraire en contribuant à la revue Fontaines. Le futur maire de Limoges, Louis Longequeue, âgé de 30 ans, pharmacien aux Coutures, membre du parti socialiste clandestin, et de nombreux personnels infirmiers et médicaux ont  rejoint la Résistance. Les actions des maquis qui entourent la ville sont de plus en plus nombreuses et efficaces. La population accomplit aussi des actes de résistance en apparence anodins, mais qui révèle son état d’esprit : ainsi n’est-il pas rare que les spectateurs du « Ciné-Union » sifflent les actualités filmées qui servent la propagande allemande et vichyste.