29 Août

Quand la rentrée des classes était plus tardive, le « niveau » était-il moins bon?

DIAPO 04

Le jour de la rentrée à son école des Pénitents blancs – détruite pour édifier le bâtiment actuel de la CNASEA – (années 1960), un petit écolier pose au jardin de l’Evêché. (c) J.M. Bourdelas

DIAPO 08

L’école de la Monnaie, rue Aristide Briand, en 1973. A cette époque, elle est réservée aux garçons – souvent fils de cheminots – et celle du Grand Treuil, aux filles… L’excellent directeur d’alors est M. Chevalier. (c) J.M. Bourdelas

Z - Enseignement - Rentrée scolaire - 27.09.1965

27 septembre: jour de la rentrée 1965, un évènement qui ne fait pas la joie de tous! (c) Paul Colmar

 

Prenons le calendrier scolaire de 1965-1966, pour notre Académie. On est surpris par les dates de la rentrée – que l’on avait oubliées:

Pour les enseignements
pré-élémentaires,
élémentaires et de fin
d’études primaires :
le lundi
27-09-1965
Pour les autres
enseignements relevant
de la direction générale
de la Pédagogie, des
Enseignements scolaires
et de l’Orientation, à
l’exclusion des classes
préparatoires aux
concours d’entrée aux
grandes écoles :
le vendredi
01-10-1965
Pour les classes
préparatoires aux
concours d’entrée aux
grandes écoles :
le lundi
20-09-1965
Les vacances d’été avaient commencé entre le 7 et le 10 juillet. Il semblerait que ces presque trois mois de vacances estivales n’aient cependant pas abaissé le « niveau » des élèves d’alors….
A titre de comparaison, les vacances 2015 ont débuté le 5 juillet et la rentrée des classes des élèves s’effectue le 1er septembre.

23 Août

L’Evangélisation et les premiers bâtiments chrétiens

Saint Martial Montjovis

Statue de saint Martial au Montjovis

Au moment où les archéologues fouillent à nouveau la place de la République, il est utile de se souvenir de saint Martial…

Sans doute originaire d’Orient, saint Martial serait arrivé en Limousin vers la fin du IIIème siècle ou au début du IVème siècle, accompagné par Alpinien (réputé exorciser les possédés) et Austriclinien. Il se serait ensuite fixé dans la cité dont il aurait converti la population au christianisme, devenant le premier évêque de Limoges – le siège épiscopal étant attesté en 475. C’est à ce moment qu’aurait été construite une ecclesia primitive, sans doute sous l’actuelle cathédrale.

En 2005, une fouille archéologique a permis la découverte d’un des plus vastes baptistères des Gaules (290 m2), composé d’une salle hexagonale de plus de dix mètres de diamètre – au centre de laquelle se trouvait une piscine baptismale de forme circulaire – et de six pièces périphériques quadrangulaires ouvrant sur l’hexagone central. Ce monument fut transformé en église dans le courant du haut Moyen Âge.

Une église Sainte-Marie allait devenir l’église Sainte-Marie-de-la-Règle.

Entre 2004 et 2007, des fouilles conduites par l’I.N.R.A.P. sur le site du Musée des Beaux-Arts proche de la cathédrale ont mis à jour des vestiges d’époques très diverses. Parmi eux, un four antique, des thermes antiques chauffés par hypocauste, des caves médiévales.

Un récit liturgique du Xème siècle sur la vie de saint Martial fait d’Aurélien le successeur du saint comme évêque de Limoges. Son corps fut solennellement élevé de terre en 1316 dans l’église Saint-Cessateur de la ville et conservé ensuite par la corporation des bouchers dans la chapelle qui porte son nom.

Selon Mgr Duchesne, leur aurait succédé Rurice, Rurice II (son neveu ?), Exocius, Ferréol, Saint Loup, dont les reliques (une partie de son crâne) se situent à Saint-Michel-des-Lions. Sans doute peut-on voir en Rurice le premier écrivain limousin. Né vers 440-445, il semble apparenté à l’aristocratie impériale romaine. Sa femme, Iberia, issue d’une grande famille auvergnate, lui donna six enfants. De culture « classique », il aurait commencé sa carrière comme juriste et possédait des propriétés vers Gourdon, dans le Quercy. L’influence de Faustus de Riez l’aurait conduit à se consacrer à la religion. Il fréquentait la société littéraire de son temps, qui tentait de perpétuer une culture gallo-romaine face à la barbarisation. Evergète, grand bâtisseur, Rurice fut protecteur des arts et des artistes. Il serait mort vers 510. On le connaît par sa correspondance.

Des fouilles pratiquées de 1960 à 1974 avaient permis de découvrir le tombeau de saint Martial et de ceux qui l’accompagnaient (grands sarcophages en granit et mosaïque probablement du IXème siècle sur laquelle deux oiseaux de couleur sombre boivent à une large et haute coupe, symbole d’éternité), endroit vite devenu lieu de pèlerinage et, selon la tradition, de miracles. Très tôt, cette sépulture en attira d’autres, comme celle dite du « duc Etienne ». Plus tard, peut-être à l’époque mérovingienne, un autre tombeau fut placé non loin, celui dit de sainte Valérie. Située place de la République, la crypte archéologique conserve également les vestiges de deux chapelles (Saint-Pierre-du-Sépulcre et Saint-Benoît) appartenant autrefois à l’ancienne abbaye Saint-Martial de Limoges.

Selon la médiéviste Bernadette Barrière, une origine martialienne peut sans doute être attribuée au cimetière près du pont, associé à une église de la Sainte-Trinité puis Sainte-Félicité, ainsi qu’à la vaste nécropole dont les abords fixèrent à la fois l’église Saint-Pierre-du-Queyroix et une tradition baptismale – peut-être une église Sainte-Marie perpétuée par la chapelle Sainte-Marie-de-la-Courtine, en plus du tombeau du saint.

La légende de saint Martial et sainte Valérie et les œuvres d’art
(d’après la Vita prolixior sancti Martialis)

A Limoges, saint Martial aurait reçu l’hospitalité de Suzanne et de sa fille Valérie qu’il aurait converties après avoir accompli des miracles. Emprisonnés puis libérés miraculeusement de prison, le saint et ses compagnons ressuscitent les morts. Devant ce prodige, tous les habitants embrassent la religion chrétienne. A la mort de sa mère, Valérie fait vœu de virginité et donne ses biens à l’Eglise, ce qui rend furieux le « duc Etienne », son fiancé, qui la fait décapiter. C’est alors qu’un miracle se produit, l’écuyer ayant sacrifié la vierge est touché par la foudre divine et meurt. Valérie ramasse sa tête et marche jusqu’au puy Saint-Étienne où saint Martial célèbre la messe. Le saint homme prie alors pour l’âme de la jeune fille qui meurt dans la paix de Dieu. D’autres miracles sont attribués au saint : guérisons, arrêts d’incendie et de tempête, exorcismes divers.
De nombreuses œuvres ont transmis cette tradition ; parmi elles : des vitraux, enluminures, émaux, châsses-reliquaires, un tableau du XVIIème siècle attribué à Claude François, divers panneaux sculptés des églises limousines. Il existe également de nombreuses statues de saint Martial et de sainte Valérie, dont celle, très élégante, en bois polychrome, du début du XVème siècle, conservée à l’église Saint-Michel-des-Lions de Limoges. A genou, Valérie présente délicatement sa tête aux longs cheveux bruns. Une impression de sérénité se dégage de l’ensemble. Ce qui n’est pas le cas de la statuette en bois polychrome du XVIIème siècle conservée à l’église Saint-Léger de La Bazeuge : le corps est penché en arrière et un amateur de sensationnalisme (postérieur ?) a inondé le corps, la tête et le socle de nombreuses coulures de sang. Un magnifique buste-reliquaire médiéval de sainte Valérie, en argent, émaux et pierres précieuses, est conservé à l’église Sainte-Valérie de Chambon-sur-Voueize. En 1911, une réplique en a été exécutée en bronze et laiton dorés et argentés, avec des émaux champlevés et des verres colorés, pour recueillir un morceau de la mâchoire de la sainte, provenant de l’abbaye Saint-Martial de Limoges et attribuée à l’église Saint-Michel-des-Lions. En 2005-2006, la fresque de la chapelle Saint-Martial, au deuxième étage de la tour Saint-Jean du Palais des Papes d’Avignon, a été restaurée. Elle avait été commandée en 1344 par Clément VI, originaire du Limousin. Le décor peint a été réalisé sous la direction de Matteo Giovannetti, formé à Sienne.

Le blason de la ville de Limoges fut orné du buste du saint : « De gueules, au chef de Saint Martial de carnation, orné à l’antique d’or, ombré de sable, entre deux lettres gothiques d’or S et M ; au chef d’azur, chargé de trois fleurs de lis d’or. »