28 Août

Temps de terreur… (de 1792 à 1793)

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Jean-Baptiste Jourdan (c) Site de l’Assemblée Nationale

 

Le 11 octobre 1792 est un jour historique pour la ville de Limoges, puisque la ville (ancien Château), Saint-Christophe et la Cité sont désormais regroupées en une seule entité.

La Société populaire de Limoges (relayée par son Journal du département de la Haute-Vienne rédigé par Publicola Pédon) pousse ensuite au ralliement des autorités à la politique de la Convention montagnarde, malgré les réticences locales presque fédéralistes des débuts. D’ailleurs, quatre députés de la Haute-Vienne suspectés d’être girondins sont suspendus, emprisonnés ou détenus à leur domicile. La levée en masse rencontre des oppositions. Brival et le fanatique et dangereux Lanot sont chargés de l’épuration dans la région. Un Comité de Salut public se met en place à Limoges le 1er avril (remplacé en 1794 par un Comité de Surveillance révolutionnaire). Environ 1,5 % des Limougeauds sont concernés par les mesures répressives ; en janvier 1794, 550 détenus croupissent dans les prisons : séminaire, Visitation, abbaye de la Règle. Dans des ateliers spécialisés, on fabrique des sabres pour participer à l’effort de guerre. A Saint-Pierre-du-Queyroix, un atelier récupère le salpêtre des habitations pour confectionner de la poudre (les femmes n’ont pas le droit d’y chanter car elles distraient les ouvriers). On lève un emprunt forcé sur les plus riches pour alimenter la population. La Terreur s’abat sur les prêtres réfractaires, acheminés vers le port de Bordeaux où ils doivent être déportés vers la Guyane ; ils sont en fait emprisonnés dans les navires à quai. Les prêtres abdiquent et les églises ferment, les nouveaux nés ne sont plus baptisés, les boutiques doivent demeurer ouvertes le dimanche. Dans l’église des Jacobins de Limoges, on fond les cloches. Un défilé est organisé dans la ville pour tourner l’Eglise en dérision. On brûle les statues de saints lors d’une mascarade – mais le chef de saint Martial est caché. Jean Foucaud rédige un double Décalogue révolutionnaire : « Tous les suspects tu fermeras,/Sans le moindre ménagement. » La porte de Saint-Michel-des-Lions arbore l’inscription « Temple de la Vérité » ; à Limoges, lors de la « fête de la Raison et de la Vérité », une femme dont les enfants sont partis combattre doit porter le buste de Marat. En décembre 1793, le diacre Jean-François Rempnoux du Vignaud est condamné à mort pour avoir écrit une chanson contre-révolutionnaire. On réfléchit à la construction d’une « montagne » place des Arènes (ex d’Orsay). En janvier 1794, la Société populaire accueille le général Jourdan, « avec les plus grands honneurs » – il en devient le président et invite les membres à dénoncer tout citoyen suspect. Lorsque Robespierre, déiste, cherche à imposer le culte de l’Être suprême, on fait peindre, à la place de l’ancienne inscription à Saint-Michel : « Le peuple français reconnaît l’Être suprême et l’immortalité de l’âme ». Et le 20 Prairial – c’est-à-dire le 8 juin –, le même jour qu’à Paris, une cérémonie est organisée.