29 Nov

La disparition de Michel Laguionie, humaniste, syndicaliste (F.O.) et historien de la franc-maçonnerie limousine

Né en 1939 à Limoges, Michel Laguionie appartient au Grand Orient de France depuis 1966. Reçu franc-maçon par la loge « Les Artistes réunis », à l’Orient de Limoges, il fut l’un de ceux qui réactivèrent « Les Frères unis », loge créée en 1767, mais éteinte depuis près de deux siècles. Passionné d’histoire, il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la vie sociale et politique de la capitale de la porcelaine. On lui doit la première étude d’ensemble consacrée à la Franc-Maçonnerie limougeaude : Histoire des francs-maçons à Limoges, parue en 1986, puis : La Franc-Maçonnerie en questions (en collaboration avec Serge Beucler) en 1993, Maçonnerie et antimaçonnisme en Limousin (en collaboration avec Louis Pérouas et Roger Mériglier) en 2000, et un Petit dictionnaire des rues maçonniques du Limousin, en 2011. Il a également rédigé, pour le Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, les biographies de quelques personnalités maçonniques de la région. Plongeant une fois encore dans le passé, il présente, avec Loges et Chapitres du Grand Orient de France en Limousin du XVIIIe au XXIe siècle, l’activité, depuis 1750, des foyers maçonniques (loges symboliques et chapitres Rose+Croix) affiliés au Grand Orient dans les départements de Creuse, Corrèze et Haute-Vienne.

Il est décédé le 28 novembre 2019.

19 Nov

Les auteurs dramatiques en Limousin (4): Eusèbe Bombal

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Eusèbe Bombal, né à Argentat en 1827 (mort en 1915), fut initié à la culture limousine par sa tante. Instituteur à Lafage-sur-Sombre (Corrèze), il fut secrétaire de la mairie de sa ville natale. Archéologue amateur, érudit, ce fut aussi un homme de lettres – en français et en occitan. Il  a écrit des drames, parmi lesquels on peut citer : Bernard Palissy, drame en 3 actes, écrit en collaboration avec un autre écrivain d’Argentat, Auguste Lestourgie, ou bien Lou Drac, « pessa fantastica en tres ates ».

 

Eusèbe Bombal et le théâtre par Joseph Nouaillac

 

[Avant d’être instituteur, le jeune Bombal avait été envoyé à Paris comme apprenti, pour apprendre le métier familial de réparateur de parapluies – NdA]. Ces après-midi si bien remplis étaient couronnés par des soirées de belles émotions. Les apprentis se payaient le poulailler dans quelque théâtre de faubourg. Ils virent tous les mélodrames célèbres du temps. « La Grâce de Dieu, la Tour de Nesle, nous contait Bombal, me procuraient des émotions intenses. J’en oubliais huit jours de misère! » Pouvait-il s’imaginer alors qu’un jour viendrait où l’on applaudirait ses mélos à lui, des mélos patois, non pas à la lueur des chandelles, mais au grand jour chaud et tamisé des théâtres de verdure ? Il est certain qu’il admirait, pleurait et riait pour le seul plaisir et que l’abracadabrant contenu dans les scénarios populaires ne l’avertissait en aucune façon de l’imprévu de sa propre destinée. [Bien plus tard, le voici membre d’un « Cénacle » à Argentat] Bombal était une plante délicate ; il lui fallait une serre chaude, ce fut le Cénacle. Le point de départ, c’est encore l’Institution Plaze autour de laquelle se groupèrent peu à peu ceux qui, par l’esprit et par les lettres, auraient eu le droit de s’appeler les véritables « gens de qualité » d’Argentat. Ils formèrent, sans arrière-pensée de réclame, sans le moindre désir de fonder une école ou une académie, presque sans y penser, l’on peut dire, une manière de Société sans statuts qu’ils se plurent à appeler un « cénacle ». A l’occasion des distributions de prix, on montait des pièces ; on jouait parfois du classique. (Dans Le Malade Imaginaire, Bombal, en Argan, donnait la réplique à Lestourgie, en Toinette très réussie). Mais le plus souvent, chaque partie de divertissement était tirée du cru, comme le drap des anciens texiers, comme le vin clairet des côtes : costumes, décors brossés par Charles Plaze, compositions dramatiques ou comiques de Lestourgie et de Bombal. La fête durait au-delà d’une après-midi d’été, car on continuait à jouer jusqu’à épuisement du succès, au profit des pauvres (…) Dans cette société qui fit d’Argentat, sous l’Empire, une ville bénie entre toutes les villes limousines, Bombal se « limousina » avec délices. Dès 1854, il écrivait, en collaboration avec Lestourgie, un drame en trois actes qui ne fut jamais publié. Deux ans après, ils donnèrent un Bernard Palissy, en trois actes aussi et en prose, qui fut imprimé dans L’Union Corrézienne et tiré à cinquante exemplaires. La pièce remaniée fut jouée à Saintes en 1864 au profit de l’érection d’une statue du célèbre émailleur. Bombal était principalement le conteur de la bande (…) Nous ayons déjà dit qu’il avait borné sa vie au cercle des collines natales. Je ne crois pas qu’il ait jamais eu l’obsession des grands modèles, ni même la pensée d’attirer sur lui les regards des demi-dieux de la haute littérature. Ne lui demandons que ce qu’il nous a donné, d’agréables esquisses de mœurs locales, des scènes bien observées, décrites avec une fine et malicieuse bonhomie, une verve saine et populaire (…) Il ne se lança pas dans les « grandes machines », les reconstitutions historiques, les drames avec grands personnages. Il borne son ambition à composer les pessotas en un ou deux actes, avec cinq ou six rôles, faciles à monter par une petite troupe d’amateurs. (Le Drac fait exception avec ses groupes de gabariers, de marchands, de bourgeois, de chabretaires, de garçons et de filles). Ce n’est ni drame ni comédie : ce sont des tableaux de vie familière, des scènes de genre, simples, gaies, saines. Tout y est purement limousin, campagnard ou de bourgade ayant gardé l’empreinte de la vie rurale. La plus haute classe représentée est celle des mieg-bourgeis du vieil Argentat, hôteliers ou marchands. Les saints eux-mêmes déposent leur auréole. Saint Eloi porte le tablier de cuir et tire la bimbarda de la forge, à l’enseigne du Mestre sur toutz Ions mestres et Saint Pierre qui vient lui donner une leçon d’humilité prend la figure de l’apprenti forgeron Pierota. Le fantastique lui-même est bon enfant : c’est l’écho d’une veillée joyeuse ou le déroulement d’une force. Le Drac est très limousin ; il est plein de malice et non de méchanceté. Il joue de mauvais tours et parfois de bons, puisqu’il assiste dans ses amours son ami Jaquet, le valet d’écurie, contre le vieux, riche et laid Bartoula qui prétend à la main de la Catis.

Dans ces théâtres rustiques, un écueil se dresse très souvent : la tentation de sertir sur un front quelconque les légendes, les chansons et les danses les plus caractéristiques du pays ; toute la province y passe et repasse, et cela ne coûte à l’auteur qu’une liaison insignifiante. Bombal l’a fait une fois, non sans habileté, parce qu’on le lui demandait pour le public parisien ; mais il avait trop de finesse et de conscience pour continuer ce jeu facile. Il a donc évité les rengaines. Il a traité des sujets amusants et vivants par eux-mêmes, et ses personnages ne passent pas les trois quarts de leur temps à danser des bourrées ou à conter des histoires de revenants. La belle humeur et le bon sens circulent à travers cet aimable théâtre. Bombal qui observait la vie de chaque jour dans des milieux honnêtes n’a peint ni en noir ni en rose. Ses paysans ne ressemblent ni à ceux des naturalistes ni à ceux des poètes de bergeries. Ils sont de bonne et saine race, et s’il faut absolument les comparer à d’autres, ils font songer à ceux de la bonne dame de Nohant[1].

 

Lemouzi, organe mensuel de l’Ecole limousine félibréenne, n° 203, novembre 1917.

[1] George Sand.

11 Nov

Limoges et le Limousin, terre d’auteurs dramatiques (3)

Jules Sandeau – l’un des premiers compagnons de George Sand à qui elle emprunta la moitié du nom –, natif d’Aubusson (1811-1883), écrivain, académicien, conservateur de la Bibliothèque Mazarine, écrivit quelques pièces en collaboration avec Emile Augier, poète et dramaturge. A la Comédie Française, l’adaptation théâtrale de son roman Mademoiselle de la Seiglière – comédie en 4 actes et en prose – fut créée le 4 novembre 1851 et jouée assez longtemps. Elle fut aussi présentée en 1851 au Théâtre de La Monnaie à Bruxelles. En 1920, André Antoine l’adapta joliment au cinéma, avec les acteurs  Léon Malavier, Romuald Joubé, Huguette Duflos, Catherine Fonteney, Maurice Escande, Charles Lamy, Félix Huguenet, Charles Granval, Saturnin Fabre[1]. Au début de la Révolution, le marquis de la Seiglière émigre. Quand, de longues années après, devenu veuf, il rentre en France avec sa fille, son château et ses terres sont devenus la propriété d’un de ses anciens fermiers, Stamply. Celui-ci, veuf également, vit seul, mélancolique, au château de la Seiglière. Son fils unique, Bernard, officier dans les armées de l’Empereur, est tombé, croit-on, à la Moskova… L’action se passe dans la région d’Aubusson.

En 1847 est publié à l’Imprimerie de Pradier fils (Limoges) Lion et ouvrier : drame en deux actes et en vers, une pièce anonyme en alexandrin, drame de l’amour impossible entre Marcel Levy ouvrier menuisier poète et Isadora fille d’un capitaine. C’est un peu Romeo et Juliette (avec le suicide des deux amants) transposé dans le Paris ouvrier du XIXe siècle des indignations sociales. Trois ans plus tard, dans un autre registre, Antoine Laubie (1810-1865) publie à l’Imprimerie de Chapoulaud frères (Limoges) Marie Stuart à l’école, drame historique, « drame historique en trois actes mêlé de couplets et spécialement destiné au pensionnat de jeunes demoiselles pour les exercices publics d’une distribution des prix »[2] .

Le 18 février 1817 est représentée pour la première fois, au théâtre du Vaudeville à Paris, la pièce en un acte de MM. Scribe et Delestre-Poirson, Le Nouveau Pourceaugnac (éditée aussi sous le titre Encore un Pourceaugnac). La scène se passe dans une petite ville voisine de la capitale, dans laquelle est caserné le régiment de M. de Verneuil. Charles-Gaspard Delestre-Poirson fut directeur du Gymnase dramatique, de 1820 à 1844. Il est l’auteur d’un grand nombre de comédies, écrites seul ou en collaboration avec Eugène Scribe, Mélesville, Nicolas Brazier et beaucoup d’autres. On lui doit également, à nouveau avec Scribe, le livret de l’opéra de Rossini, Le Comte Ory, ainsi qu’un roman, Un Ladre, récit d’un vieux professeur émérite. Dans ce Nouveau Pourceaugnac, l’un des personnages est Ernest de Roufignac, jeune officier de cavalerie, « prétendu[1] de Limoges » de la jeune Nina, que ses rivaux hussards veulent écarter et moquent en constatant que son nom rime avec Pourceaugnac. Ailleurs, on rit de « cet imbécile qui arrive de Limoges » ou de ce jeune homme dont « il est impossible qu’il ait du mérite parce qu’il est de Limoges ». Quand on lui propose de jouer le rôle de Pourceaugnac, il observe : « Allons, le sort en est jeté, et je vois que c’est à moi de soutenir l’honneur des habitants de Limoges. » Il saura bien circonvenir les moqueurs, affirmant à la fin : « Ah ! nous avons aussi à Limoges quelques plaisanteries originales pour les jours gras. »

En 1812 parait à l’imprimerie de Dondey-Dupré (Paris) Anecdote trouvée dans le porte-feuille d’Innocent Poulot, « court roman qui se veut une suite de la comédie de Molière Monsieur de Pourceaugnac : Innocent Poulot serait un petit-fils de Pourceaugnac, décrit comme d’origine limousine par Molière. L’auteur raconte les aventures rocambolesques d’un jeune homme maladroit et naif, qui se clonclut par le retour de cet aïeul de Pourceaugnac à Limoges pour célébrer son mariage. »[2] Camille Jouhanneaud l’attribue à un certain Dorvigny et en fait la présentation dans Le Bibliophile limousin : « Avant de mettre en scène son Innocent Poulot, Dorvigny nous avait fait assister au retour de Paris à Limoges de son aïeul, du vrai, du grand Pourceaugnac, à son mariage dans notre bonne ville et aux dernières péripéties de son existence et c’était là sans nul doute la partie de l’ouvrage qui pouvait le mieux exciter notre curiosité. On y voit le héros, à son retour, mystifié dans sa ville natale comme il l’avait été dans la capitale, berné par ses concitoyens, par ses amis et même par sa fiancée, Mlle de Persiflac, fille d’un subdélégué des finances, qui finit toutefois par l’épouser, en considération de sa fortune. Puis le bonhomme vieilli, devenu de plus en plus le jouet de sa femme et de son entourage, se retire à la campagne et meurt d’une façon grotesque, en pêchant à la ligne, après avoir, en haine des Parisiens et des citadins en général, marié son fils à une paysanne qui fut la mère d’Innocent Poulot. En somme ce Pourceaugnac à son déclin n’est qu’un pastiche très faible, fort pâle de celui que tout le monde connaît. On chercherait ainsi vainement dans l’œuvre de Dorvigny une note d’intérêt local ; s’il place à Limoges la dynastie des Pourceaugnac ainsi que leurs faits et gestes, c’est que l’ancêtre en était déjà mais il parle de la ville et de ses habitants comme il le ferait de toute autre localité. Dans sa narration, il y a pénurie complète de couleur locale on n’y rencontre aucune péripétie, aucun trait caractéristique, pas le moindre détail piquant »[3]

En 1922, Léon-Georges Delhoume est l’auteur de La Vengeance de M. de Pourceaugnac : Comédie en un acte, éditée par l’Imprimerie Guillemot et de Lamothe (Limoges). Rentré dans ses terres limousines, Monsieur de Pourceaugnac, sauve d’un mariage arrangé les deux jeunes amants. Une suite revisitée à la pièce de Molière qui dépeignait un idiot et rustre limousin[4]. En 1883, René Fage (1848-1929), dans un ouvrage paru chez Ducourtieux[5], avait tenté de trouver les raisons biographiques réelles et supposées de ce mépris de Molière qui nuisit à la réputation des Limousins. Il y revenait sur la tradition locale – reprise par divers auteurs dont Jules Clarétie, qui brodèrent largement – qui affirmait que Poquelin aurait souffert du mauvais accueil des Limougeauds à l’époque de ses pérégrinations à travers le royaume. Remarquant qu’aucun document n’attestait du passage de Molière à Limoges, il notait toutefois que la tradition de sa venue et de son logement dans une auberge de la place Sainte-Félicité, tout près du pont Saint-Martial à Limoges, n’était peut-être pas à rejeter, puisque la ville était un carrefour routier d’importance. René Fage écrivait que c’est dans la pièce même qu’il fallait chercher les indices du séjour. Ainsi le dramaturge y cite-t-il Petit-Jean, un fameux restaurateur de la Cité qui exista vraiment. De même évoque-t-il le cimetière et la promenade des Arènes et fait-il allusion à un chanoine de Saint-Etienne. Fage se risque à une datation du possible passage de Molière entre fin 1648 et début 1649. Selon lui, en écrivant Monsieur de Pourceaugnac sur l’ordre du roi, l’auteur fait œuvre de courtisan et, plutôt que des Limousins, se moque surtout du gentilhomme de province, de ceux qui frondaient durant la jeunesse royale. Indiquons également qu’en 1912, l’érudit René Fage a montré dans un autre opuscule[6] qu’Etienne Baluze, le bibliothécaire tulliste de Colbert, juriste très bon connaisseur du droit canonique, rédigea en 1668 un mémoire visant à exonérer Tartuffe des foudres ecclésiastiques aux yeux de Louis XIV qui finit par en autoriser les représentations. Ce serait donc un Limousin qui aurait contribué à sauver la pièce.

[1] Prétendant.

[2] http://www.bn-limousin.fr/items/show/3356#

[3] Le Bibliophile limousin, Ducourtieux et Goût (Limoges), 1905, p. 6.

[4] http://www.bn-limousin.fr/items/show/3111#

[5] http://www.bn-limousin.fr/items/show/3110#

[6] http://www.bn-limousin.fr/items/show/3109#

[1] https://www.avoir-alire.com/mademoiselle-de-la-seigliere-la-critique

[2] http://www.bn-limousin.fr/items/show/3117#

03 Nov

Limoges et le Limousin, terre d’auteurs dramatiques (2)

Originaire du Grand-Bourg en Creuse, fils unique d’un baron capitaine de mousquetaires, Augustin de Piis (1755-1832) – ci-dessus – écrivit des comédies mêlant parodies et couplets à la mode, jouées au théâtre des Italiens et au théâtre du Vaudeville sous Louis XVI. Haut fonctionnaire, secrétaire et interprète de Charles X, il fut secrétaire général de la préfecture de police de Paris sous Napoléon. Parmi ses nombreuses pièces, Les Limousins (1791) appartient à une série sur les habitants de différentes provinces françaises. Par ailleurs, sa chanson La Liberté des nègres (1794) a fait date[1]. Une partie de son œuvre est lisible sur le site Gallica.

Si Antoine Rochon de La Valette (17..?-1758?), d’origine creusoise, écrivit composa essentiellement des opéras comiques[2], son frère Marc-Antoine Rochon de Chabannes (1730-1800) fut l’auteur de plusieurs comédies[3] dont L’Amour français, jouée en 1779 à la Comédie Française et Heureusement (1762), qui inspira à Beaumarchais la scène du chérubin dans Le Mariage de Figaro.

Claude-Louis-Marie de Rochefort-Luçay, est plus connu sous le nom d’Edmond Rochefort (Évaux-les-Bains, 1790 – Paris, où il mourut dans la misère en avril 1871), et fut écrivain, dramaturge vaudevilliste et auteur de chansons françaises. La pièce où il eut le plus de succès est Jocko, créée au théâtre de la Porte Saint Martin à Paris le 16 mars 1825, mais il écrivit une cinquantaine de vaudevilles et de mélodrames. Celle-là inspira même à Balzac le personnage du Brésilien qui surgit à la fin de La Cousine Bette[4]. Il est l’auteur de Mémoires d’un vaudevilliste, dans lequel il raconte ses péripéties à La Réunion et les relations littéraires qu’il eut avec quelques auteurs de son temps. C’est le père du journaliste et polémiste Henri Rochefort.

Ecrivant à propos du théâtre en Limousin, on ne saurait ignorer George Sand, née à Paris en 1804, qui certes s’installa à Nohant dans l’Indre, mais qui connaissait intimement la Creuse, si proche, et fréquentait assidument Pierre Leroux, à Boussac. Leisha Ashdown-Lecointre a consacré un intéressant article à propos de « George Sand et le Théâtre de Nohant », où elle écrit notamment : « Tout au long de sa vie, George Sand s’intéresse au théâtre sous toutes ses formes et en particulier à ses formes marginales, notamment le théâtre improvisé et le théâtre des marionnettes. Pour elle, le théâtre signifie un lieu d’apprentissage du jeu de l’acteur et une plate-forme pédagogique ; il forme et instruit l’acteur comme le spectateur. L’aspect privé voire intime du théâtre joué au sein de sa famille à Nohant s’oppose à l’aspect publique de ses pièces jouées dans les théâtres parisiens pendant une trentaine d’années. A Nohant les notions de la commedia dell’arte, le théâtre italien, connaissent leur plein essor. Selon Linowitz Wentz, écrivant en 1978, « (l)e théâtre de Nohant évolua rapidement d’un amusement de famille à une réponse aux questions esthétiques, philosophiques et psychologiques que s’est posées George Sand pendant toute sa vie»[5]. La dame de Nohant écrivit une trentaine de pièces de théâtre. Un thème largement abordé par l’association des Amis de George Sand dont on consultera le bulletin et le site avec profit[6].

[1] https://revolution-francaise.net/2010/09/01/395-la-liberte-des-negres-par-le-citoyen-piis

[2] https://data.bnf.fr/fr/13006408/rochon_de_la_vallette/

[3] https://data.bnf.fr/fr/12006130/marc-antoine-jacques_rochon_de_chabannes/

[4] N. Billot, Creuse, Christine Bonneton, 2007,  p. 204.

[5] Leisha Ashdown-Lecointre. « George Sand et le Théâtre de Nohant », 2012,  ffhalshs-00697830f

[6] https://www.amisdegeorgesand.info/