15 Sep

Histoire de La Jonchère et de son arboretum (14)

Photos (c) L. Bourdelas

Les pépinières de La Jonchère

 

            En 1886, la Revue des Eaux et Forêts indique qu’il est désirable que des pépinières d’une certaine importance existent, de distance en distance, dans les contrées à reboiser. Elle note que « le Conseil général de la Creuse l’a très bien compris, en votant, depuis deux ans, un crédit annuel de 500 francs pour la création et l’entretien d’une pépinière départementale de reboisement. Généreusement subventionné par l’Etat, cet établissement est fondé à la Nouaille dans la région des montagnes déboisées qui s’étend sur toute la portion méridionale de l’arrondissement d’Aubusson. Il entrera en rapport en 1888 et versera bientôt par milliers, sur cette contrée encore bien stérile, les plants d’essences précieuses, telles que l’épicéa et le sapin, dont l’introduction directe, par voie de semis, ne réussit pas au plateau de Millevaches et dans les montagnes du Limousin, tandis que leur plantation, bien faite dans les pineraies convenablement éclaircies, est assurée de succès. »[1]  Le projet d’une création semblable avait été, quatre à cinq ans auparavant, ébauché dans la Haute-Vienne ; mais il ne put alors aboutir. C’est donc une initiative privée qui s’y substitua.

Du début du XIXème siècle à 1853, date à laquelle les Gérardin s’occupèrent des terres à La Jonchère, celles-ci étaient essentiellement recouvertes par des châtaigneraies et des bruyères. Les zones basses et marécageuses constituaient de maigres prairies envahies par les joncs – ceux qui avaient donné son nom à la commune. La famille décida de valoriser ces espaces incultes en les reboisant. « La démarche, aussi originale soit-elle au milieu du XIXème siècle, acquit surtout ses lettres de noblesse par le fait que les trois avocats, (les deux premiers surtout qui furent les initiateurs) décidèrent de réfléchir et d’expérimenter pour savoir quelles espèces seraient le plus à même de valoriser leurs espaces. Ils créèrent pour cela deux grandes pépinières, assez remarquables (…) La seconde fut consacrée non plus aux fruitiers mais aux arbres verts, plus particulièrement aux conifères et aux plantes de terre de bruyère, trois plus particulièrement : les rhododendrons, les kalmias, les andromedas. »[2]

Henri Gérardin[3] et André Laurent s’associèrent en 1883 pour diriger la pépinière privée de résineux d’environ 6 hectares – sur l’emplacement de l’actuel arboretum – et une pépinière fruitière au Thibard et à la Borie. La pépinière de résineux avait pour objectif de produire des plants d’essence forestière pour le reboisement de la montagne limousine et du Plateau de Millevaches, accessibles par la ligne de chemin de fer Limoges-Clermont-Ferrand. Dans le vallon et en périphérie, des essences exotiques furent plantées pour mesurer les facultés d’adaptation au climat et au sol du Limousin et à titre de démonstration pour les clients. Une seconde pépinière, la pépinière des Fondelles, plus vaste et appartenant également à Monsieur Gérardin, fut créée à cette époque à quelque distance de la pépinière de l’Etang. Elle était spécialisée dans les arbres fruitiers et d’ornement : sur 10 hectares bientôt portés à 14, on admire la végétation splendide et la conduite extrêmement remarquable des poiriers, pêchers, cerisiers, abricotiers, peupliers de toutes sortes, ormes, acacias, sorbiers, érables indigènes et exotiques, platanes, etc.

En 1994, l’O.N.F. présentait ainsi le site : « A l’altitude moyenne de 420 m (…), le climat y est marqué par la relative proximité de l’Atlantique (200 km). La pluviométrie est conséquente : 1000 à 1200 mm d’eau par an (…) Les pluies d’été présentent souvent un caractère orageux. L’état hygrométrique est constamment élevé. Les températures sont douces (…) L’enneigement est faible (…) Le sol issu de la décomposition de la roche granitique (granite à deux micas) est léger, assez pauvre mais perméable aux racines (…) Occupant un vallon aux pentes douces s’ouvrant au sud est, au pied d’un versant dont la crête atteint un peu moins de 700 m, l’arboretum est relativement bien abrité des vents dominants du quadrant ouest (…) La flore caractéristique des sols siliceux sur versant, fougère aigle et callune, est présente, tandis que sur station fraîche se développent la balsamine et l’osmonde royale, une fougère rare. On relève également la présence d’une scrofulariacée, la sibthorpie d’Europe (…) Les chevreuils sont rares (…) En revanche, de nombreux oiseaux y trouvent refuge, tout comme les écureuils (…). »[4]

Grâce à l’article d’A. Bourotte, dans la revue des Eaux et Forêts, on dispose d’une présentation précise de la pépinière de reboisement. A l’altitude de 450 mètres en terrain granitique et micaschisteux, le lieu a de grandes analogies avec les montagnes où elle doit envoyer ses plants. La pépinière se développe sur les deux flancs du vallon, ce qui varie les expositions. Un système bien entendu de terrasses, de sentiers et de rigoles, la préserve des dégâts que pourraient causer les orages et permet d’y pratiquer l’irrigation. Le sol est assez riche en humus et l’on n’a pas eu besoin de l’amender ni de le restaurer. La culture, le dressage des planches, les sarclages ne laissent rien à désirer. Les abris sont placés en temps utile et consistent surtout en genêts très abondants aux alentours. Comme préservatif contre les gelées qui soulèvent la terre et déracinent les plantes, on remarque un genre de couverture en pierres plates, prises sur place, ingénieux et efficace. On a commencé par des repiquements de tout jeunes plants achetés dans des pépinières de semis. Puis on repique des plants nés dans le terrain même, levés dès la première année révolue, rapidement triés et disposés en planches séparées suivant les dimensions des jeunes sujets. Ces façons soignées ne paraissent pas devoir augmenter beaucoup le prix de revient : elles s’opèrent assez vite par des ouvriers déjà exercés. Le bon ordre qu’on en obtient est un élément d’économie : rien ne se perd ; tout a sa place et son emploi.

En 1886, on travaille au dépouillement de la comptabilité et à l’inventaire exact de la pépinière, afin de dresser un catalogue et d’établir des séries de prix de vente. Toutefois, on a déjà un aperçu des quantités livrables dès l’automne. Le disponible est celui-ci : 1. 00000 chênes indigènes rouvres et pédonculés séparés, âgés de deux ans; 5 000 à 6000 chênes rouges d’Amérique d’un an; 100000 châtaigniers d’un, deux et trois ans; 20000 pins sylvestres de trois et quatre ans repiqués; 80000 pins sylvestres de deux ans et 80000 d’un an tous repiqués; 60000 pins de Riga tous repiqués, dont 10000 de trois ans, 20000 de deux ans et 30000 d’un an; 30000 pins du lord Weymouth d’un à trois ans; 60000 épicéas répartis par tiers entre les âges d’un, deux ou trois ans, repiqués; 20000 sapins argentés de divers âges; 40000 mélèzes de divers âges. — Il est bien entendu que ces désignations d’âges s’appliquent aux âges révolus déjà dépassés de quelques mois.

Outre ces essences qu’on pourrait appeler usuelles, la revue précise que M.M. Gérardin et Laurent élèvent, en quantités notables, pour les essais d’acclimatation et de naturalisation, la plupart des conifères qui résistent, en pleine terre, au climat de la région. Ces plants, tous repiqués, sont âgés de deux à quatre ans.

Se rendant en excursion au Puy de Sauvagnat dans les Monts d’Ambazac, Ardouin-Dumazet salue les pépinières de La Jonchère : « le reboisement montre ici ce que l’on pourrait faire de ces pauvres landes ; on voit des pins du lord Weymouth aux fines houppes d’aiguilles, des pins sylvestres et des épicéas entre lesquels apparaissent quelques chênes. »[5]

En 1904, Henri Gérardin publie, dans l’Almanach-Annuaire Limousin, ses intéressantes « Notes sur l’acclimatation en Limousin de quelques arbres verts exotiques »[6], où il rappelle avoir – avec André Laurent – planté et cultivé 180 à 200 espèces ou variétés d’arbres verts. « Chaque variété était, à son arrivée, représentée par un ou plusieurs sujets plantés à demeure et destinés à démontrer la valeur de l’arbre au point de vue de sa végétation, de sa résistance au climat et de son adaptation au sol limousin. » Il indique que l’Amérique du Nord et surtout les parties Ouest, la Colombie anglaise et la Californie, leur ont fourni « des espèces et des variétés produisant des arbres de première valeur comme bois, et aussi comme végétation. » A plusieurs reprises, dans l’article, Henri Gérardin dit vouloir contribuer à l’image du Limousin « si décrié jusqu’ici bien à tort » et parle de « patriotisme » par rapport à cette région. Il explique que sa visite à L’Exposition universelle de 1900 lui permet d’acquérir des connaissances supplémentaires sur l’acclimatation en France des arbres exotiques. C’est aussi elle qui lui donne l’idée, ainsi qu’à André Laurent, d’envoyer une collection de 150 variétés de leurs arbres à l’Exposition de la Société nationale d’horticulture de Paris, en mai 1902, où ils obtiennent une grande médaille d’or avec félicitations du jury et un diplôme de prix d’honneur. Il précise : « Depuis lors, je me suis mis en rapport avec les rédacteurs des rapports du congrès de sylviculture et d’autres amateurs émérites, qui, venus pour visiter mes travaux, m’ont tous déclaré qu’ils avaient très peu vu d’arbres aussi beaux et aussi bien développés que les miens. » Henri Girardin poursuit en donnant la liste alphabétique de tous les arbres résineux dont M. Cannon, arboriculteur aux Vaux près Salbris et M. Pardé, inspecteur des forêts à Senlis, ont recommandé la culture et l’acclimatation, livre leur opinion sur chacun d’eux puis dit comment ils se comportent dans les pépinières de La Jonchère. Il est à noter que Léon Pardé était une sommité du monde forestier à cette époque[7].

La consultation d’archives partielles inédites conservées par la famille permet de mieux connaître le fonctionnement des pépinières entre 1888 et 1899, à la direction desquelles Henri Gérardin associe son fils Albert – qui se présente aux élections au Conseil général de Laurière le 28 juillet 1895. Le chef de culture étant Laurent Frugier. Les comptes mentionnent divers collaborateurs ou prestataires plus ou moins réguliers payés pour diverses tâches, avec des noms qui varient, même si certains peuvent revenir régulièrement (sous réserve de la bonne écriture des noms propres et/ou des prénoms) : Mazataud, Masdoumier, Naillat, Roulhac, Lachaud, Coucy, Prudhomme, Lacaud, Lachaud, Curry, Lecouty, Autier, Nardout, Sautour, Cousdier, Dupuy, Nadeau, Ligasou, Ducrot, Louise Bouteilloux, Louis, Royer, Besse, François, Dumoulin, Lejeune, Robert, Barbier, Couleaud, Bonneaud, Thomas, Dupuit, Paul, Emile, Couturier… jusqu’à 32 noms. Comme en font foi de nombreux bordereaux de la Compagnie du Paris-Orléans, signés par le chef de gare de La Jonchère, il est frappant de constater combien le train permet le développement de l’entreprise, aussi bien pour l’envoi de la production que pour la réception de diverses choses utiles à celle-ci.

Divers fournisseurs approvisionnent les pépinières en fumier, par wagons entiers (ainsi, en décembre 1895, L’Union de Limoges expédie un wagon de 1,4 t.) ; parmi eux, reviennent les noms de Daniel Cibot, H. Burg, brasseur 13 avenue des Bénédictins à Limoges (au rythme d’un wagon par mois), de Bourgeois, de Léonce Laroudie, avenue de Poitiers à Limoges, de Guérin, et de L’Union des Coopérateurs de Limoges (une lettre de 1895 en émanant prévient H. Gérardin qu’A. Laurent doit songer à enlever le fumier sur place le matin, car des riverains se sont plaints à la police suite à une exposition trop longue et sans doute odoriférante…). Le fumier est en effet nécessaire pour les pépinières : c’est une matière organique issue des déjections (excréments et urine) d’animaux mélangées à de la litière (paille, fougère, etc.) qui, après transformation, est utilisée comme fertilisant en agriculture. Convenablement employés, les fumiers contribuent à maintenir la fertilité et à enrichir la terre par l’apport de matières organiques et de nutriments, et notamment d’azote, qui contribue au développement végétatif de toutes les parties aériennes de la plante. On peut imaginer que certains des entrepreneurs avec qui H. Gérardin est en affaires pour le fumier utilisent des animaux pour leurs livraisons et récupèrent leurs déjections pour les vendre. On note aussi l’achat de balles de déchets de 2,4 tonnes pour engrais (venant de La Ribière, sans autre mention). A partir de 1894, on note l’apparition du mot « engrais » (fourni par J.B. Lajat), puis en 1898-1899, signe de « modernité », de connaissance des nouveaux produits, apparaissent les phosphates (fournis par Ch. Arbellot). En effet, à partir de 1880, l’emploi puis l’industrie des superphosphates se répandent rapidement en France. En 1878, une enquête de la Société d’agriculture permit à Barral, secrétaire perpétuel, de saluer les bienfaits de la fumure phosphatée : « les superphosphates font des miracles ! » En 1892, le conseil d’administration de Saint-Gobain décida d’affecter une grande partie de ses investissements à la construction de 15 usines d’engrais chimiques. L’entreprise fournissait alors 40   % de la consommation française de superphosphates, le reste étant assuré par la Société bordelaise de produits chimiques, les sociétés Kulhmann, Alès Froges et Camargue et Péchiney et par la Société algérienne de Produits chimiques[8].

 

Les pépinières achètent également de la paille (fournisseurs : Decoutaire, Malabre…) et des fougères. La terre nue est un état anormal dans la nature. Pour ne pas laisser le sol à nu, le jardinier, le pépiniériste, peuvent avoir recours au paillage, une technique qui consiste à recouvrir le sol de matériaux organiques ou minéraux pour le nourrir et/ou le protéger. Ces matériaux sont déposés au pied des plantes dans les massifs. Est-ce pour cela qu’H. Gérardin est aussi en contact avec Fressinaud au Mas-de-Feix à La Jonchère, dont le papier à en-tête précise : « Terres plastiques et réfractaires de Fleuré (Vienne) du Berry et de la Dordogne principal fournisseur des terres réfractaires de Limoges Matières premières pour céramique débris de gazettes terres réfractaires cuites kaolins de La Jonchère et de la Dordogne » ? Sont aussi achetés à J.B. Lajat, 13 boulevard Gambetta & rue Dupuytren à Limoges des déchets de laines, qui peuvent avoir de multiples usages : protection des plants, récupération de déchets pour engrais, odeur répulsive pour certains animaux. On commande aussi de la terre de bruyère pour les plantations, que l’on transporte par charrois. C’est un substrat acide, léger et pauvre en éléments fertilisants. Elle contient une forte part de sable. Elle est employée pour la culture des plantes ayant besoin d’un sol à PH acide et d’une terre légère pour croître correctement. C’est par exemple le cas des érables, des cèdres, des épicéas, etc. Les pépinières achètent encore de l’osier et des joncs.

Le train permet d’être en contact avec des fournisseurs de plants du Limousin, d’abord André Laurent ; dans les archives familiales, un Catalogue général des végétaux disponibles dans les pépinières de A. Laurent horticulteur-pépiniériste, est annoté de la main même d’H. Gérardin qui indique les plants achetés.  Les autres plants viennent du reste de la France et même de l’étranger. Ainsi trouve-t-on des factures de Vilmorin-Andrieux & Compagnie, 4 Quai de la Mégisserie à Paris, d’un certain Levavasseur (arbres et arbustes), des frères pépiniéristes Transon à Orléans, des frères Brouillaud à Marsac (Creuse), des frères Détriche dans le Maine-et-Loire… et surtout de l’entreprise Conrad Appel – maison fondée en 1789, qui existe toujours -, à Darmstadt (Grand-Duché de Hesse, aujourd’hui dans le Land de Hesse, en Allemagne), spécialisée dans les graines forestières, fourragères et trèfles. Les nombreuses livraisons sont faites à la gare de La Jonchère (expédiées par petite vitesse) et l’entreprise n’hésite pas à signaler par courrier à H. Gérardin les cours les plus réduits de graines forestières et fourragères – en particulier de résineux. Le pépiniériste limousin fait donc preuve d’une véritable ouverture européenne, en tout cas vers l’empire allemand. Les archives mentionnent également l’achat de glands.

Les comptes permettent de constater que parallèlement au train, on utilise encore les charrois et les mules – y compris jusqu’à Limoges. Par exemple, en 1896, lit-on : « payé un gamin pour amener la mule/Un voyage de la mule à Limoges » ; ailleurs, ce sont des « hommes » qui mènent les mules ; on évoque parfois un voyage du charretier à Limoges. Cela occasionne divers frais, à commencer par l’achat d’animaux : on a trace d’une vente (à l’essai) d’une mule par un certain Louis Laucournet à H. Gérardin. On mentionne un bourrelier. Cet artisan était présent dans tous les villages et travaillait aussi bien le cuir, la laine et les grosses toiles. Il fabriquait et réparait tout le matériel comme les licols, les harnais, les capotes, les bâches, les tabliers et les besaces des éleveurs et utilisateurs de bovins et d’équidés qui étaient les moyens de locomotion et de travail de la terre. En 1894, une prime est versée pour le « réparage des harnes » (harnais des mules). On a trace aussi de l’achat d’un fouet, sans doute pour les mules. En 1832, dans la revue France littéraire, on pouvait lire ces mots dans un article d’Augustin Challamel, évoquant un garçon de 11 ans menant les mules au Pays Basque : « … administrant, le long de la route, quelques coups de fouet aux mules les plus entêtées… » ; quant à Johannès Plantadis, il évoquait les meuniers limousins « menant leur mule chargée de sacs de farine, faisant claquer haut le fouet. »[9] Bien entendu, on fait régulièrement l’acquisition de foin.

Les archives familiales renseignent également sur d’autres achats et dépenses, permettant de compléter les informations sur le fonctionnement des pépinières. Un certain M. Crozille est le fournisseur des pots à fleurs. H. Gérardin est client d’Henri Bonnel, rue de l’Hôtel-de-Ville, négociant, pour diverses fournitures : des pointes, de la ficelle, du fil de fer, du grillage et des bougies. On achète parfois un tonneau, du bois pour les brouettes. Les Bonnel furent préposés au remontage de l’église du village pendant de nombreuses années.

Dans les travaux effectués, on trouve aussi mention du bêchage. En effet, la qualité de la préparation du sol est déterminante pour les plantations et leur vitesse de croissance, ce qui passe par un décompactage par bêchage. Il est aussi question du sarclage des buissons aux Fondanelles, « sur 3016 mètres de long ». Sont aussi nettoyées les allées de l’étang – H. Gérardin évoque ailleurs la « pêcherie de l’étang ». Il faut d’ailleurs préciser l’existence d’un important système hydraulique, mis en place à l’origine pour alimenter les plantations des pépinières, entouré de pierres. Des constructions en pierres sèches comme l’ensemble des murets (sur 3 kilomètres environ), murs de soutènement ou de clôture tapissent ainsi l’ensemble de l’arboretum.

La production de l’arboretum a sans doute favorisé la réalisation de nombreux petits parcs paysagers autour de Limoges, repérables à partir des années 1877-78[10].

[1]                      A. Bourotte, « Les pépinières de La Jonchère et le Plateau de Millevaches », T. 25, 1886, p.p. 502-509. C’est de cet article que l’on tire nombre des informations qui suivent.

[2]                      P. Plas, Avocats et barreaux dans le ressort de la cour d’appel de Limoges: 1811-1939, PULIM, 2007, p. 588.

[3]                      Je remercie vivement M. Bernard Gérardin pour la communication des archives familiales.

[4]                      O.N.F., Arboretum de La Jonchère, 1994, p. 9. J’ai toutefois vu un groupe de chevreuils traverser mon chemin le 31 décembre 2016.

[5]             Cité par P. Grandcoing, « La naissance d’un marqueur paysager régional : le Limousin et le châtaignier (1800-1940), in Paysage et environnement…, déjà cité, p. 276.

[6]                      Imprimerie-Librairie Ducourtieux & Gout, Limoges, 1904.

[7]                      J. Loup, « Maurice Pardé (1893-1973) », in Revue de géographie alpine, tome 62, n°2, 1974. pp. 133-136. Le fils de Léon Pardé, Maurice, fut professeur de potamologie à la Faculté des Sciences de Grenoble.

[8]                      J. Boulaine, « Histoire de la fertilisation phosphatée 1762-1914 », Etude et Gestion des Sols, Volume 13, 2, 2006, pages 129 à 137.

[9]                      Le folklore limousin, CPE Editions, 2016.

[10]                    C. Chabrely, Plans et parcs du comte de Choulot en Haute-Vienne, Polia, Revue de l’art des jardins, 2004, n° 1, p. 79 à 93.