Le maire de Limoges, Emile-Roger Lombertie, accueille Marc Petit au Jardin de l’Evêché, le samedi 19 mars 2016 (c) L. Bourdelas
Nul n’est parfait: Marc Petit n’est pas Limousin, il est né le 27 juin 1961 à Saint-Céré (Lot). Selon son site officiel, c’est à Cahors où il passe son enfance, qu’il réalise ses premières sculptures dès l’âge de 14 ans. Il y côtoie deux sculpteurs, anciens élèves des beaux arts de Paris, qui corrigent régulièrement son travail : René Fournier lui apprend les bases du modelage et lui transmet l’enseignement de Marcel Gimond; Jean Lorquin, premier grand prix de Rome lui apporte sa vision, ses connaissances mais aussi une vraie réflexion sur la sculpture. À 24 ans, il présente sa première exposition personnelle à Villeneuve sur Lot.
La même année est organisée une exposition de ses oeuvres au musée Jean Jaurés de Castres. Depuis son travail est régulièrement présenté en Europe dans des foires d’art et en galeries.
En 2005, on pouvait voir près de 150 de ses œuvres au Lazaret Ollandini à Ajaccio. En 2006, la ville de Cahors et le conseil général du Lot lui consacrait une double exposition, au musée de Cahors Henri Martin et au musée Rignault de Saint-Cirq-Lapopie. Le Musée Marc Petit ouvre ses portes le 18 octobre 2008 dans les murs du Lazaret Ollandini à Ajaccio. Eté 2011, le centre d’art contemporain de l’abbaye d’Auberive présente une importante rétrospective dans les parcs et la trentaine de salles du centre d’art. Le 22 octobre 2011 est inauguré L’Espace Marc Petit à la galerie Artset à Limoges. Le 24 mars 2012 ouverture de l’espace permanent ‘Le Clos de Sculpture Marc Petit’ – Galerie le Clos des Cimaises à Saint-Georges-du-Bois (17).
Guillaume Couffignal face à son four… (c) L. Bourdelas
Pourtant, et c’est fort surprenant, Marc Petit n’avait jamais bénéficié d’un accueil « officiel » de la ville de Limoges, près de laquelle il crée depuis de nombreuses années, en collaboration, notamment, avec la magnifique fonderie de Guillaume Couffignal à Aixe-sur-Vienne. C’est désormais chose faite, la municipalité ayant décidé d’exposer 74 de ses sculptures dans les magnifiques jardins de l’Evêché, près du musée des Beaux-Arts. Dans le même temps, la galerie Artset offre au regard des pièces récentes et inédites de l’artiste. De plus, Marc Petit vient d’arriver en tête d’une enquête de Miroir de l’art demandant à un millier de galeristes quel était, selon eux, les plus grands sculpteurs français vivants. L’artiste entre ainsi dans l’histoire de Limoges en y proposant sans doute l’une des plus belles expositions jamais accueillies en ces lieux, depuis que le voyageur anglais Arthur Young en avait dit le plus grand bien à la veille de la Révolution: « L’évêque actuel a édifié un grand et beau palais, et son jardin est ce que l’on peut voir de plus beau à Limoges, car il domine un paysage dont la beauté peut difficilement être égalée ; il serait vain d’en donner une description plus développée que celle qui est strictement nécessaire pour pousser les voyageurs à le contempler. Une rivière serpente à travers la vallée, environnée par des collines qui présente l’ensemble le plus gai et le plus animé de villas, de fermes, de vignes, de prairies en pente et de châtaigniers, si harmonieusement mêlés qu’ils composent un tableau vraiment délicieux. »
La sculpture de Marc Petit, dans la lignée de prestigieux prédécesseurs, dit l’Humain, dans sa fragilité et sa souffrance, dans l’angoisse, sans doute, mais aussi une intemporalité séculaire et magnifique. Se promener au milieu de ses oeuvres constitue une formidable aventure méditative et même philosophique.