En 2007, Jean-Marie Allard et Stéphane Capot ont publié une captivante Histoire des Ostensions – cette pratique religieuse (certains – comme Calvin – parleraient de superstition…) qui consiste, depuis au moins le XIIIème siècle, à célébrer les ostensions des reliques des saints limousins, conservées dans de magnifiques reliquaires, en commençant par la reconnaissance du crâne de saint Martial.
Ce furent d’abord des cérémonies pour tenter de se protéger contre les malheurs des temps : épidémies, famines ou guerres, qui finirent par s’institutionnaliser et revenir régulièrement, tous les sept ans, à partir du XVIème siècle. Malgré une interdiction partielle de 1870 à 1945 par la municipalité de Limoges, les Ostensions reprennent de plus belle par la suite, avec le clergé, les dix confréries concernées, les autorités civiles, les fidèles et… les touristes.
A l’occasion des cérémonies de 2009, les libres penseurs ont attaqué en justice les collectivités locales qui avaient accordé des subventions pour les organiser. Les juges du Tribunal Administratif leur ont donné raison. En décembre 2013, les Ostensions limousines sont inscrites au patrimoine immatériel de l’Unesco. « Finalement, cela a été une reconnaissance positive que ces manifestations sont évangéliques et chrétiennes, pas simplement folkloriques, analyse aujourd’hui le P. Mallet-Guy. Comme toute manifestation religieuse profonde, elles créent une identité, du patrimoine. Il n’y a pas d’ostensions sans création, en termes de décoration des villes, de musique religieuse… Du culturel est produit à partir de l’événement religieux. C’est cela que l’Unesco a reconnu. » (La Croix). Les Ostensions participent bien, depuis longtemps, de l’identité limougeaude et limousine. Elles témoignent de l’attachement d’une partie de la population aux saints locaux, parfois issus des temps païens et, vraisemblablement, celtiques.