14 Mai

1er Symposium #Vinexpo : il est temps d’agir pour le climat !

« Act For Change » le mot d’ordre est lancé depuis Vinexpo. Les acteurs de la filière et les politiques de la région Nouvelle-Aquitaine tirent la sonnette d’alarme et dressent un constat édifiant sur l’urgence d’agir, avant tout pour les populations, mais bien sûr aussi pour le vignoble…

ACT FOR CHANGE ! Dès l’entrée de Vinexpo, le ton était donné ce matin avec des hôtesses qui invitaient les professionnels à se joindre aux différentes conférences de la journée. Mais là aussi il y avait des réactions contrastées avec un bon accueil et parfois un je-m’en-foutisme …terrible non seulement pour ces jeunes filles mais aussi pour le bien commun !

C’est pourtant une prise de conscience collective qu’il faut avoir. Il est temps d’agir et il faudrait tant agir aussi pour limiter l’impact du changement climatique qui a déjà eu lieu et qui va encore s’amplifier dans les années qui viennent. De grosses légumes sont venus le dire haut et fort, des écologistes mais pas que des gens en responsabilité, et notamment le président de la Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset « l’urgence s’accélère : les rapports des scientifiques sont de plus en plus alarmants sur l’évolution du climat. »   

La célèbre phrase du Président Chirac « la planète brûle et nous regardons ailleurs » est plus que jamais d’actualité. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que ce week-end il a eu droit à une énorme bannière accrochée à l’échafaudage de réfection du Palais de la Bourse : « Chirac reviens »

 Il va faire plus chaud, cela va avoir évidemment une incidence sur la vie de la vigne et sur l’eau : l’eau va devenir un facteur limitant, on va être soit entre l’inondation, soit la sécheresse et cela va devenir un peu imprévisible » Brice Lalonde ancien Ministre de l’Environnement.

Le dérèglement climatique annoncé lors de la COP 21 risque d’être encore plus important, plus violent que prévu d’où l’urgence de la situation. Même Christine Lagarde, la présidente du FMI interviewée pour l’occasion racontait qu’elle était quasiment « tombée du cocotier » ou plutôt de sa chaise quand elle a appris qu’en Angleterre poussait désormais de la vigne. Amazing !

« Un certain nombre de ces gaz à effet de serre, je pense notamment au CO2, s’accumulent et restent très longtemps dans l’atmosphère, donc si on n’agit pas maintenant, les conséquences à long terme seront beaucoup plus catastrophiques que si on agit maintenant », commente Michel Jarraud secrétaire général émérite de l’Organisation météorologique mondiale.

L’objectif de l’accord de Paris est de limiter le réchauffement à 2°, pour le moment on n’est pas du tout sur cette trajectoire là, parce que les engagements qui sont pris ne sont pas du tout suffisant pour rester sous la barre des 2° », Michel Jarraud secrétaire général émérite de l’Organisation météorologique mondiale.

Au niveau du vignoble, on se rend compte depuis plusieurs années le degré de sucre et d’alcool dans le vin ne cesse d’augmenter pour flirter avec les 14 à 15° à Bordeaux désormais (il est où le temps de la chaptalisation ?), les vendanges sont devenues de plus en plus précoces fin juillet dans le Languedoc-Roussillon, vers le 20 août parfois pour les blancs dans le Bordelais et mi -septembre au lieu de début octobre pour les rouges, et des cépages comme le merlot ne sont plus adaptés...

A l’intérieur des cépages traditionnels, on va étudier la diversité des clones, certains individus résistent mieux à des fortes températures, et on va orienter la sélection vers ces clones là. Deuxième axe les pratiques viticoles pour protéger la vigne comme l’effeuillage, l’enherbement pour résister aux fortes températures, » Philippe Mauguin président de l’INRA.

A plus long terme, d’ici 15 ou 20 ans, les chercheurs réfléchissent à de nouveaux cépages résistants aux changements climatiques et aux maladies pour utiliser moins de pesticides. Les vignobles Ducourt en Gironde ont expérimenté depuis plusieurs années ce type de nouveaux cépages résistants, ils pourraient à l’avenir être rejoints par d’autre vignerons. C’est l’un des gros chantiers de l’INAO et des appellations qui vont sans doute aussi revoir leurs cahiers des charges, certaines voix se sont d’ailleurs élevées pour dire attention à ne pas perdre l’identité des vins et la notion de terroir.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Nicolas Titonel : 

13 Mai

#Vinexpo : un salon recentré sur le business et les rencontres de qualité

Vinexpo Bordeaux s’est ouvert sur fond de concurrence avec les autres salons mondiaux. Si 1600 exposants sont au rendez-vous, moins qu’en 2017, ce salon garde une grande qualité au niveau de ses intervenants et des rencontres bénéfiques. Vinexpo se relance pour mieux poursuivre ses prochaines éditions.

Du monde ce matin avant l’ouverture de Vinexpo © JPS

« C’est important, c’est l’occasion de venir voir nos clients de leur parler de nos nouveaux produits, de notre société et du business du vin », confie Christophe Boudin de la Maison de Champagne Yvon Mau.

« Vinexpo fête sa 20e édition, c’est un salon historique, il a toujours sa place ici à Bordeaux, même si Vinexpo a essaimé aux Usa, à Hong-Kong et à Shangai, ça reste un salon très ancré Bordeaux et de toute la France « , me confie Yann Jestin courtier en grands vins de Bordeaux à l’entrée du salon.

Juste avant l’ouverture à 9h, plusieurs centaines de visiteurs professionnels se pressent à l’extérieur du nouveau Hall 2 pour ce Vinexpo 2019 : « c’est la plus grand salon de l’industrie du vin et je suis content d’être ici », confie Xingkun Ma visiteur chinois.

1600 exposants venus de 30 pays différents, c’est un peu moins qu’en 2017 qui en comptait 2300, mais en tout cas ce sont des rencontres de qualité comme en témoigne la Canadienne  Kathy Cannon, directrice de LCBO pour les Vins Européens : 

C’est bien on vient ici pour 4-5 jours rencontrer beaucoup de fournisseurs. On importe beaucoup de vin du monde entier et c’est l’endroit rêvé pour les déguster, » Kathy Cannon importatrice canadienne LCBO. 

Le Bordelais François Lurton, vigneron globe-trotteur qui produit plus de 70 marques en France mais aussi en Argentine, au Chili et Espagne a ses raisons d’être à nouveau présent : « dans les autres salons que l’on a, il y a surtout des européens voire des nord-américains, mais là on a pas mal le Pacifique, l’Amérique du Sud, l’Afrique… »

Parmi les nouveaux consommateurs outre les Asiatiques, pal mal d’Africains : Manfred Eboumbou travaille ainsi depuis plus de 10 ans le marché du Cameroun : 

Le marché (en Afrique) se développe même plus vite qu’on ne le pense, et notamment pour le vin de Bordeaux très connu au Cameroun, »  Manfred Eboumbou

De nombreuses maisons de négoce sont présentes mais aussi cette maison familiale bourguignonne fidèle depuis la création : « Nous venons à Vinexpo depuis le début, c’est très important, d’autre part nos clients étrangers viennent nous retrouver à Vinexpo. Bordeaux attire quand même beaucoup de monde. »

Jonathan Choukroun Chicheportiche et Juliette Hirschy du Magazine Vert de Vin sur Vinexpo © JPS

« C’était le salon primordial il y a quelques années, cela  a perdu un petit peu de son prestige par contre Bordeaux reste un lieu incontournable car c’est le salon où l’on peut recevoir nos clients et leur consacrer plus de temps ici qu’ailleurs », confie Philippe Marion directeur commercial de Barton et Guestier.

Philippe Marion de Barton & Guestier et Franck Crouzet de Castel Frères © JPS

Cette maison de négoce, associée à Patriarche et Listel sur le stand fait partie du Groupe Castel, le groupe n°1 et France et 3e dans le monde pour la commercialisation de vin. Castel commercialise ainsi 19 bouteilles par secondes. Ça en impose, non ?

Le maire de Bordeaux. Nicolas Florian entouré des dirigeants de Vinexpo et de maisons de négoce et de CEB ©JPS

Quant à savoir si Vinexpo va continuer ? Demandez donc aux frères Cottin de la Maison Dubos ce qu’ils en pensent…« Mon père fait partie de ceux qui ont créé Vinexpo…avec rien. Ce n’est pas pour le perdre aujourd’hui, Vinexpo ne mourra pas », commente l’aîné Robert Cottin.Et celui-ci de compléter : « on a vu autant de clients qu’en 2017″.

La Maison Dubos à Bordeaux avec Robert, Emmanuel et Guillaume Cottin © JPS

« Tout le monde critique mais Vinexpo doit rester, il faut que ça reparte », renchérit Emmanuel Cottin. En somme, il faut arrêter de s’auto-flagelller comme bien souvent à Bordeaux et ce Vinexpo bashing.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Xavier Granger, Jean-Marc Ceccaldi :

Rodolphe Lameyse sur Vinexpo : « je trouve que c’est une bonne chose la concurrence, cela permet de retravailler sur les fondamentaux du salon… »

Le directeur général de Vinexpo était interviewé ce jour à l’ouverture du salon. L’occasion de revenir de manière peu plus longue sur la couleur et les orientation de Vinexpo Bordeaux et en dehors du salon historique.

Rodolphe Lameyse interviewé également par mes confrères de l’AFP  

Jean-Pierre Stahl : « Rodolphe Lameyse, dites-nous, quelle ampleur a ce salon 2019 ?

Rodolphe Lameyse : « Le salon Vinexpo 2019 est un salon qui va regrouper 1600 exposants, 30 pays, on attend un peu plus de 40000 personnes du monde entier… Vous avez des participants de l’Uruguay, de l’Argentine, bien entendu de la France, mais nous avons aussi des nouveaux venus : des exposants qui viennent de la Turquie et du Vietnam et de l’Asie du Sud-Est d’où je viens… »

JPS : « C’est un salon un peu plus petit qu’en 2017 ? »

Rodolphe Lameyse : « C’est un salon qui est différent, il est différent our deux raisons: déjà on a approché la date au mois de mai, traditionnellement c’est un salon qui avait lieu plutôt au mois de juin. On a voulu un petit peu répondre aux interrogations et aux inquiétudes de nos exposants par rapport à l’incidence de la chaleur sur la dégustation, donc on a rapproché un petit peu au mois de mai. On a essayé aussi de trouver une synergie avec le calendrier de nos acheteurs internationaux, et puis c’est un salon qui répond à la nouvelle stratégie de Vinexpo…

« Vinexpo, on se veut d’être un acteur global sur l’industrie des foires et des salons des vins et des spiritueux : on a ainsi des salons aux Etats-Unis, en Europe avec Vinexpo Bordeaux qui commence ce jour, mais aussi en Asie, et on offre une plate-forme à tous nos clients au sein de laquelle ils vont choisir…Donc certains vont peut-être se redéployer, un peu plus sur l’Asie, un peu plus sur les Etats-Unis, donc on a un petit mouvement de balancer. Moi j’appelle cela de l’inspiration, on est plutôt sur un mouvement d’inspiration sur Bordeaux et on inspire sur d’autres lieux ».

JPS : « Il y a tout de même une forte concurrence avec ProWein ? »

Rodolphe Lameyse : « Toujours, on a toujours une grosse concurrence internationale, vous venez de citer notre concurrent allemand, mais il y en a d’autres. Moi je trouve que c’est une bonne chose la concurrence, cela permet de retravailler sur les fondamentaux du salon…de comprendre ce qui fait l’ADN et la spécificité de la marque Vinexpo, et de mobiliser toutes les équipes et tous les acteurs de la filière autour de Vinexpo, dans le patrimoine bordelais et dans l’environnement économique français.

« Vinexpo, on a des atouts, il faut qu’on les exploite, cela a toujours été un rendez-vous d’affaires, cela le sera à l’avenir, c’est aussi un rendez-vous de savoirs, on partage autour des masterclass de l’académie où on va mettre en valeur des cépages, des terroirs, mais aussi demain le 14 mai on va lancer le Symposium consacré au dérèglement climatique, de l’impact que cela peut avoir sur l’ensemble de la filière viticole et vinicole, ça c’est très important… C’est unique, je pense qu’on est les seuls à le faire.

« Enfin, cela fait partie de la magie de Bordeaux, c’est une terre de vin, qui vit au rythme de la viticulture, et de l’industrie vinicole, eh bien on a cette synergie qui se met avec les châteaux, avec le public, hier on avait la grande dégustation qui était ouverte aux partculiers, qui ont pu déguster 600 vins différents, voilà on a une atmosphère à Bordeaux qui est particulière, qu’on ne retrouve nul part ailleurs et qui fait que les gens viennent avec plaisir sur le salon. »

Regardez l’interview réalisée ce matin de Rodolphe Lameyse par Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :

12 Mai

#Vinexpo : soirée d’ouverture très internationale chez François Lurton à Couhins-Lurton

C’était ce soir les soirées d’ouverture de Vinexpo. Entre la soirée Jurade de Saint-Emilion à Soutard, celle des Crus Classés de Graves à Malartic-Lagravière, c’est finalement une soirée très internationale aussi qui a retenu l’attention de Côté Châteaux, celle de François Lurton le vigneron globe-trotter, producteur dans 4 pays au monde.

Lancement des soirées Vinexpo ici à Couhins Lurton © JPS

François Lurton, c’est l’un des viticulteurs de Bordeaux qui connaît bien le monde, car il l’a parcouru et même plusieurs fois. Côté Châteaux a tendance à le considérer comme le vigneron globe-trotter. Avec son frère Jacques, ils ont été au début des années 90 les pionniers bordelais à produire en dehors de Bordeaux, dans le « nouveau monde. »

Le château Couhins Lurton en Pessac-Léognan © JPS

Là, le monde, il le voit partout pour ces soirées, de quoi donner une première tendance de ce que Vinexpo sera : « il y a du monde partout aux Crus Classés de Graves, à la Jurade, à Yquem avec les 1855, chez Chevalier, et 1500 pour la fête de la Fleur… Ce soir on a pas mal de monde qui vient de l’étranger, on doit avoir à Couhins Lurton environ 30 pays différents… »

Fort heureusement pour son organisation, le temps était fort agréable ce soir avec une douce température et un sublime coucher de soleil sur ce joyau de Pessac-Léognan que son père André Lurton avait fait restaurer au début des années 2000. Il fallait alors que ce château soit digne d’accueillir en 2003 la soirée d’ouverture de Vinexpo et des Crus Classés de Graves.

Seize ans plus tard, c’est François qui reçoit en ce lieu magnifique et qui fait déguster les vins qu’il produit à l’étranger et en France aussi, avec notamment en Languedoc Roussillon sa dernière acquisition Nizas à Pezenas (Languedoc), avec « des cépages un peu différents de ce que je fais dans le Roussillon (Viognier et vermentino) ».

François Lurton produit pas loin de 70 vins sur 4 pays du monde, France, Argentine, Chili et Espagne. Et auparavant, il était aussi présent au Portugal et en Australie. Des vins bien équilibrés aux belles structures, où il réussit à sublimer les cépages de chaque région viticole.

Que pense-t-il du prochain salon Vinexpo qui s’annonce ? Ce soir il est un peu trop tôt pour parler de sa réussite ou non mais une chose est sûre ce salon va conditionner sans aucun doute la suite.

Lui était plutôt « favorable de le conserver en juin plutôt que mai », car pour François Lurton trop proche de Prowein, « en juin il aurait peut-être eu plus de succès, mais ils ont eu peur du temps » (cf en 2017, Vinexpo avait connu une période caniculaire). « Là ils tentent en plein milieu de la campagne des primeurs, bon on verra. »

Lancement de Vinexpo à Couhins Lurton avec Sabine et François Lurton © JPS

François Lurton, lui a choisi d’être bien présent pour ce Vinexpo 2019 au début du Hall 1, il y sera dès la première heure ce lundi 13 mai, mais en attendant ce soir il a tenu à inviter ses clients et distributeurs de par le monde au château Couhins Lurton, près de 140 personnes ainsi présentes.

Le chef Hugo Naon d’El Nacional © JPS

Et pour les recevoir, rien de tel que de donner une note de cuisine argentine avec le chef Hugo Naon, du restaurant El Nacional, qui était aux fourneaux et derrière un immense barbecue, à faire cuire ses spécialités de ris de veau, rognons et aiguillettes de rumsteck… Un instant de partage et de convivialité qui lançait ainsi dignement ce Vinexpo millésimé 2019.

Pour Bordeaux Fête le Fleuve, ce sera aussi Bordeaux Fête ses Vins Blancs

Inutile d’attendre la prochaine fête du vin en 2020, car Bordeaux va avoir sa Fête des Vins Blancs du 20 au 23 juin, en même temps que Bordeaux Fête le Fleuve.

 Il existe une grande variété de vins blancs à Bordeaux, des petits frais et fruités de l’Entre-deux-Mers au plus grands complexes et boisés de Pessac-Léognan, comme ici au château Carbonnieux © Jean-Pierre Stahl

2 FETES EN UNE

En voilà une bonne idée… Pour ceux qui se languissent d’attendre Bordeaux Fête le Vin, programmé tous les 2 ans, voici Bordeaux Fête ses Vins Blancs, un rendez-vous concomitant avec Bordeaux Fête le Fleuve.

Cette 1ère Fête des Vins Blancs du 20 au 23 juin au coeur du rendez-vous incontournable du fleuve et de la voile à Bordeaux : Bordeaux Fête le Fleuve. En plus des concerts gratuits, des grands voiliers, des animations nautiques, des cabanes gastronomiques, des expositions,… Bordeaux fêtera aussi ses Vins Blancs cette année.

19 AOC, 80 VIGNERONS ET NEGOCIANTS PRESENTS

4 jours – 1 vignoble – 19 AOC – 80 vignerons et négociants – une centaine de cuvées et tant à découvrir !

Les blancs de Bordeaux sont peut-être un peu en perte de vitesse face aux rosés à la mode et aux rouges, mais souvenez-vous: jusqu’au début des années 70, la production des blancs de Bordeaux était plus importante que celle des rouges ! Plus de 2000 vignerons continuent de faire perdurer cette tradition millénaire et de produire des vins blancs à Bordeaux.  

Tout ceci pour dire qu’il est grand temps de remettre les blancs à leur juste place. C’est donc en toute logique que Bordeaux fêtera ses vins blancs pendant les 4 jours de la Fête du Fleuve avec un village inédit et dédié aux vins blancs secs, doux et crémants de Bordeaux.

80 viticulteurs, coopérateurs et négociants et leurs 19 AOC seront ainsi présents pour faire découvrir ces vins blancs vifs et fruités, secs ou moelleux et liquoreux, structurés et généreux, frais et effervescents. Munis d’un pass dégustation (en vente sur le site www.bordeaux-fete-le-fleuve.com), les amateurs et nouveaux venus pourront vivre une dégustation et faire des rencontresmémorables avec les vignerons  et producteurs.

11 Mai

20e Vinexpo : tous dans les starting blocks

A J-2 du salon professionnel international dédié aux vins et spiritueux, les préparatifs vont bon train. Ce nouveau salon va prendre ses marques pour se relancer. Un salon à taille plus humaine, peut-être recentré sur le business et les contacts fructueux, qui va être crucial pour la suite.

Vinexpo Bordeaux ouvre ses portes lundi matin à 9h et pour 4 jours, au lieu de 5 précédemment. Un salon bordelais avancé dans la saison, en mai désormais au lieu de juin, pour répondre aux critiques formulées précédemment concernant la canicule vécue en 2017, où le parc des expositions avait peiné à rafraîchir tant ses allées que les vins, surtout les après-midi quand les températures extérieures frôlaient les 40°… Ce rendez-vous avancé peut aussi mieux coller aux attentes des professionnels par rapport aux affaires.

Passé ce préambule et ce postulat, les organisateurs annoncent une « 20ème édition placée sous le signe de la performance des contacts et de la convivialité ». L’accueil devrait être amélioré, de nombreux gestes ont été faits à destination des exposants et des professionnels qui vont sillonner les allées des Hall1 et 2, des gestes réalisés de concert entre la ville de Bordeaux, Bordeaux Métropole et Vinexpo.

DES VISITEURS QUELQUE PEU CHOYES

L’objectif clairement affiché est de faciliter la vie et l’accès des visiteurs sur le salon. Aussi, Vinexpo, la ville et Bordeaux Métropole ont mis en place des dispositifs pour favoriser la mobilité des professionnels avec :

  • Mise en place de navettes gratuites depuis l’aéroport, la gare Saint-Jean, Mériadeck, le centre-ville et la zone hôtelière de Bordeaux-Lac
  • Un « Pass Vinexpo » offert à tous les exposants et visiteurs afin qu’ils puissent circuler gratuitement sur le réseau de transport TBM (tramway et bus)
  • Un séjour aussi culturel avec un accès gratuit à la Cité du Vin et à plusieurs autres musées

UN RENDEZ-VOUS AXE SUR LE BUSINESS

  • UN VINEXPO COSMOPOLITE :

* 120 nationalités attendues pour Vinexpo, ce rendez-vous mondial du vin et des spiritueux. Parmi ces experts et acheteurs, 65% seront des décideurs.

29 pays exposants dont 2 nouveaux : la Turquie et le Vietnam. 

                 * 1 600 Sociétés (dont 15% de nouvelles par rapport à 2017) occuperont la totalité du Hall 1. Le nouveau Hall 2, baptisé Palais 2 l’Atlantique sera dédié aux grandes dégustations et au 1er Symposium International consacré à « l’impact du changement climatique sur la filière du vin et des spiritueux ».

  • UN TOUR DE FRANCE DES REGIONS VITICOLES

Toutes les régions productrices de France seront représentées, certes avec un peu moins en volume car il n’y a pas cette fois-ci de Hall 3, mais en qualité, de grandes marques françaises internationales seront bien présentes : les Grands Chais de France, Minuty, GH Martel & Cie, Henri Bourgeois, Albert Bichot, Champagne Bollinger, Joanne, Baron Philippe de Rothschild, Bernard Magrez ou encore CVBG-Dourthe Kressmann.

  • LES MARQUES ETRANGERES PRESENTES A VINEXPO

Parmi les marques étrangères annoncées : Clos de los Siete, Catena Zapata (Argentine), Robinson & Sinclair (Afrique du Sud), Felix Solis Avantis, Marqués de Cáceres (Espagne), Piccini, Emilia Romagna (Italie) ou encore Cofco Greatwall (Chine).

The blend au Palais de la Bourse en 2017 © Vinexpo

UN VINEXPO HORS LES MURS

Le Off de Vinexpo, c’est aussi ce qui fait l’attrait ou le charme de ce salon, et que l’on ne trouve pas à ProWein. Des soirées organisées par Vinexpo mais aussi des soirées organisées par les grandes associations et commanderies des vins de Bordeaux.

  • LE DINER DU PALAIS

Mardi 14 mai, au Palais de la Bourse, ce sera une soirée remarquable destinée à répondre à une demande des exposants (notamment non bordelais) d’accueillir leurs invités et leur faire sentir qu’ils comptent pour eux, business oblige. Cette soirée Vinexpo sera orchestrée par les chefs François Adamski et Michel Roth, en association avec leurs propres vins

  • THE BLEND

Mercredi 15 mai, également au Palais de la Bourse, ce sera la soirée officielle et gratuite pour tous visiteurs et exposants de Vinexpo en mode afterwork, une soirée décontracté, pour continuer éventuellement à développer son réseau.

LES 8 INCONTOURNABLES DE VINEXPO

  • Les cépages autochtones du monde (Lundi 13 mai 13h00/14h30 Hall 1 salle 2)
    Olivier Poussier, Meilleur Sommelier du Monde 2000, propose à travers cette dégustationunique, de faire un tour du monde des meilleurs vins de cépages autochtones, que l’on qualifieainsi par opposition aux cépages internationaux.
  • Shochu, le spiritueux japonais (Lundi 13 mai 16h00/17h30 Hall1 – salle 2)
    Une dégustation permettra de découvrir l’histoire, les techniques de production et l’art de ladégustation de ces deux alcools japonais.
  • 1er Symposium International « Act for change » sur « l’impact du changement climatique sur lafilière du vin et des spiritueux » (Mardi 14 mai 10h00/16h30 Hall 2)
  • Renaissance des appellations (Mardi 14 mai 10h30/18h30 Hall 1 salle3)
    Cette célèbre association sera pour la première fois présente à Vinexpo Bordeaux au traversd’une dégustation regroupant 60 vignerons en biodynamie de nombreux pays, dont : Autriche, Espagne, France, Italie, Slovénie, Suisse.
  • Les Victoires du Liège 2019 (Mercredi 15 mai – 11h30/14h30 Hall 1 salle 3)
    Créées à l’initiative de la Fédération du Liège et de Rayon Boissons, les Victoires du Liège récompensent les démarches innovantes des enseignes de la grande distribution française.
  • La battle des Meilleurs Sommeliers nouvelle génération ! (Mercredi 15 mai 16h/17h30 Hall 1Salle 2)Trois brillants jeunes sommeliers s’affronteront en toute amitié pour convaincre l’auditoire que le vin blanc et le vin rouge qu’ils ont sélectionnés, dans leur cépage préféré, sont les plus remarquables.
  • Vinexpo Challenge (Jeudi 16 mai11h00/12h30 Hall 1 – Salle 1)
    Animée par Marc Almert, Meilleur Sommelier du Monde et sponsorisée cette année par Vinc by Cork Supply, cette masterclass propose de tester ses compétences en dégustant à l’anonyme 10 vins d’exception de producteurs exposants à Vinexpo Bordeaux 2019.

10 Mai

Exclu: il y aura bien un appel à Bordeaux dans l’affaire des épandages de Villeneuve

C’est une nouvelle ! L’avocat François Ruffié confie à Côté Châteaux en avant première que le Parquet Général fait appel du jugement qui avait vu la relaxe des 2 châteaux des Côtes de Bourg qui avaient procédé à des épandages le 5 mai 2014, incommodant  des élèves et une institutrice.

L’avocat de la Sépanso François Ruffié le jour du jugement © JPS

« Le Parquet Général de Bordeaux a fait appel, nous aurons un vrai procès, en entier » commente à chaud et ravi François Ruffié, l‘avocat de la Sepanso. Le jugement du 30 avril dernier avait prononcé la relaxe des deux châteaux, l’un en conventionnel, l’autre en bio, qui avaient procédé à des épandages le 5 mai 2014 sur leurs parcelles respectives, mais la force du vent avait quelque peu dispersé les produits phytosanitaires, en dehors.

« Je suis super content, la santé de nos enfants vaut bien un procès », selon le refrain désormais célèbre de l’avocat Ruffié qui ne lâche rien. Il avait déjà fait appel devant la chambre de l’instruction du classement sans suite de l’affaire et avait été déjà suivi par le Parquet Général. Et celui-ci d’ajouter, cette relaxe était un très mauvais signal donné à la profession.

On s’en félicite, cette décision montre que le parquet général est en cohérence avec sa décision de relancer l’affaire l’année dernière, elle a du mal à aboutir car la viticulture pèse d’un poids très lourd, mais nous nous pensons que la vie de nos enfants vaut bien un procès », Daniel Delestre président de la Sepanso.

Le président de la Sepanso Gironde continue de commenter : « les avocats de la défense ont dit qu’on n’était pas capable de déterminer le lien de causalité, mais la question n’est pas là, la question est de savoir est-ce qu’il y a eu un écart par rapport aux normes de procédure d’épandage et nous pensons que oui. En fait ce jour là, l’épandage s’est fait dans conditions contraires, des conditions de vent et le parquet général en juge autant. »

Les deux châteaux étaient poursuivis pour « utilisation inappropriée de produits phytopharmaceutiques ». L’affaire était  survenue le 5 mai 2014 et avait ému la France entière. 23 enfants et une institutrice de l’école primaire de Villeneuve ont été pris de maux de tête, d’irritations des yeux et de la gorge et d’envies de vomir. Il était reproché par la Sepanso aux châteaux d’avoir traiter alors que la force du vent était supérieure à 3 Beaufort, force à partir de laquelle il est interdit de traiter. 9 stations météo en Gironde donnaient des mesures de 20 à 32 kilomètres à l’heure, mais à Villeneuve il n’y avait pas d’anémomètre, donc pas de preuve irréfragable…ce derrière quoi s’étaient retranchés notamment les avocats de la défense.

Affaire donc à suivre…devant la Cour d’Appel de Bordeaux.

Relire l’article :

Affaire d’épandage de produits phytosanitaires de Villeneuve : les deux châteaux sont relaxés

Ecoutez Daniel Delestre interviewé par Jean-Pierre Stahl et Dominique Mazères :

09 Mai

Tous ô chais, samedi 11 et dimanche 12 mai en Côtes de Bourg

C’est le prochain rends-vous des Côtes de Bourg : l’opération « Tous ô Chais » (ou plus simplement les portes ouvertes) » a lieu ce week-end,  les 11 & 12 mai. Et en prime, c’est avec Charlotte…vigneronne à Bayon sur Gironde.

A vos tablettes, les châteaux de l’appellation Côtes de Bourg vous accueillent ce week-end pour des dégustations et des visites de leurs chais. Certains d’entre eux vont même jusqu’à proposer des animations: expositions d’art, concerts, dégustation de produits régionaux, balades en calèches.

Quant à la boutique et le bar à vin de la Maison des Vins des Côtes de Bourg, ils seront ouverts les deux jours de 10h00 à 19h00.

Liste des animations et des châteaux qui proposent de la restauration sur www.cotes-de-bourg.com.

Pour télécharger le dépliant de Tous Ô Chais, rendez vous sur www.cotes-de-bourg.com

Pour plus d’informations : 05.57.94.80.20. Et encore bravo à Charlotte pour avoir prêté son image à l’opération…

08 Mai

Cognac : le vignoble a aussi été touché par le gel à hauteur de 15% soit sur 12000 hectares

Le vignoble de Cognac a aussi subi des gelées importantes les 5 et 6 mai au matin. 12000 hectares ont été concernés selon le BNIC, l’UGVC et les chambres d’agriculture de la Charente et de la Charente Maritime.

Photo d’illustration du gel dans la vigne

Tout comme Bordeaux, le vignoble charentais a été impacté par le gel ce week-end, de manière « hétérogène » souligne le Bureau National Interprofessionnel du Cognac. L’épisode de gel s’est déroulé alors que la vigne était déjà pas mal avancé d’où les dégâts qui vont se faire davantage ressentir. Environ 15% du vignoble a été touché à des degrés divers.

Le BNIC précise enfin que cet épisode de gel a concerné une centaine de communes dont les plus touchées ont été : la plaine de Gensac-la-Pallue, la Couronne, Roullet-Saint-Estèphe, secteur de Moulidars, Echallat, vallée du Né, Barbezieux-Saint-Hilaire, Baignes, Jonzac, les fonds de Pérignac, le bas de Saint-Preuil, Boutteville, Mainxe…

Des mesures d’aides et d’accompagnement seront bientôt mises en oeuvre et communiquées assure le BNIC.

07 Mai

Gel dans le vignoble de Bordeaux : un peu plus violent que prévu…

Après ces deux nuits de gel dimanche et lundi matin, Bordeaux recense ses dégâts et panse ses plaies. Selon le CIVB, 5 à 10% du vignoble a été gelé, mais certaines appellations ont subi un plus lourd préjudice dépassant les 15%. Certains vignerons déjà affaiblis par le gel de 2017 et la grêle de 2018 ont été impactés de nouveau…

Résultat du gel dans l’Entre-deux-Mers © Sophie Aribaud

« Le gel a touché entre 5 et 10 % du vignoble, mais on aura une idée plus précise jeudi matin avec les retours de la chambre d’agriculture de la Gironde », me confie en cette fin d’après-midi Christophe Château directeur communication du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux. « Globalement, il n’y aura pas un impact très important sur la récolte finale à Bordeaux, mais quand on regarde de plus près, c’est vrai que certaines propriétés ont perdu plus de 50%, celles que l’on dit gélives ou situées dans des bas-fonds. »

GRAVES : ENTRE -2 ET -3° DANS LES ZONES LES PLUS FROIDES

Dans les Graves, Mayeul L’Huillier le directeur commente : « on a été touché comme tout le monde…les 2 nuits, les températures étaient très froides et quasi identiques : entre -2 et -3° dans les zones les plus froides. »

Les zones impactées à plus de 50% sont sur les secteur de Landiras, Budos, Illats et Pujols » Mayeul L’Huillier directeur du syndicat des Graves.

Et de poursuivre : « sur les secteurs de La Brède et de Saint-Morillon, la vigne a été touchée par le gel à hauteur de 20%, et plus au sud de l’appellation 5%. Au total, on dénombre 350 hectares touchés, soit 10% des Graves, c’est moins que 2017 mais pire que 2016. »

A SAINT-EMILION, 15% DU VIGNOBLE TOUCHE

A Saint-Emilion, Jean-François Galhaud a revu sa première appréciation de dimanche en début d’après-midi :

Le gel a été plus important, on a 15% du vignoble touché, il y a des endroits où ça a bien tapé. Cela a détruit la repousse où il y avait eu le gel du 13 avril, là c’est fichu à 100%, il n’y aura rien », Jean-François Galhaud président du Conseil des Vins de Siant-Emilion.

« Le plateau de Puisseguin, les bas-fonds sont bien touchés, on a des endroits où il faisait 2° et un kilomètre plus loin on avait du -1 à -2° », et de reconnaître l’avoir échappé belle globalement, en étant passé tout près du même désastre que 2017 où 70% du vignoble de Saint-Emilion avait été gelé :

Ca a été très très limite par endroit à 1 ou 2°près, en tout cas, ça a été un peu plus violent qu’on ne pouvait le penser… » Jean-François Galhaud

Le gel dans le Sauternais aussi en bas de Bommes © Daniel Detrieux

DANS LE BLAYAIS, 1000 HECTARES GELES

« Ce soir on a une réunion avec Michel Rouyer et moi-même », me précise Franck Jullion, président des Blaye Côtes de Bordeaux. Et de confirmer ce qu’il m’avait confié dès dimanche:  » on est à 1000 hectares touchés entre 50 et 100%, 1000 hectares sur les 6000″, soit 17% de de l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux.

C’est compliqué pour certaines propriétés, ceux qui ont gelé en 2017, grêlé en 2018 et qui ont à nouveau gelé… », Franck Jullion président du syndicat de Blaye Côtes de Bordeaux.

Franck Jullion a été touché par plusieurs confrères vignerons en situation de détresse. Il me dit qu’en prime les vignerons assurés seront très mal remboursés car les assurances font une moyenne de production sur les 5dernières années, en retirant l’année la plus mauvaise et la meilleure, cependant sur les 5 dernières années, cela veut dire qu’il y a dans ce décompte 2 années mauvaises car il y aura eu 3 événements climatiques. Là dessus, il faut retirer la franchise, bref il ne reste pas grand chose…

Franck Jullion va proposer d’acquérir des éoliennes portatives qui ont fait leur effet, il faudra trouver le financement, des subventions, en tout cas il ne veut pas laisser davantage à l’avenir ses amis et collègues vignerons connaître à nouveau ce triste sort.