18 Mai

Une erreur d’un sommelier et le client se retrouve à déguster une bouteille Le Pin à plus de 5000€

L’histoire est assez insolite pour être soulignée par Côté Châteaux. Elle s’est passée en Angleterre. Au lieu de servir une bonne bouteille de Pichon Comtesse affichée à à moins de 300€, des clients du restaurant Hawksmoor Steakhouse à Manchester ont eu la surprise de boire une bouteille plus rare de Pomerol, un Le Pin. Le millésime était le même, un 2001, c’est déjà ça !

Le restaurant © Hawksmoor Manchester, bon joueur, a mis côte à côte les deux bouteilles…vous pouvez remarquer celle de gauche est vide, l’autre n’a pas été ouverte…

On ne peut pas dire que celui qui a commis l’erreur a faux sur toute la ligne : c’était un Bordeaux, déjà c’est juste, la forme de la bouteille ne l’a pas non plus trompé, l’étiquette était blanche et le millésime non plus un fameux 2001. En revanche, celui commandé était un Pichon Longueville Comtesse de Lalande, un très bon vin 2nd cru classé de Pauillac sur la rive gauche, et celui servi n’était autre qu’un Pomerol issu du fameux plateau, de Pomerol (rive droite). Un vin qui a eu sa réputation faite grâce à Robert Parker à partir du millésime 1982 et à de nombreux amateurs de vin de la planète : Le Pin. Entre les deux une sacrée différence de prix puisque le premier vin était affiché à 260 € à la carte et le second à 4500 Livres soit 5100€…En revanche, les deux châteaux ou domaines revendiquent de faire un très bon vin, selon les échanges de Tweets.

Le restaurant Hawksmoor qui a commis l’erreur n’a pas manqué d’humour et a balancé ce tweet : « au client à qui nous avons servi accidentellement une bouteille de château Le Pin Pomerol 2001 : nous espérons que vous avez apprécié votre soirée ! Et au membre de l’équipe qui l’a accidentellement donnée, ne t’inquiète pas ! Des erreurs « unique » arrivent et nous t’aimons quand même. » avec smiley…

Pour sûr, errare humanum est perseverare diabolicum…

Et pour mieux connaître la famille Thienpont qui réalise ce nectar Le Pin, regardez ce reportage réalisé par Jean-Pierre Stahl et Jean-Pierre Magnaudet sur le Thienpont Tour :

A lire également l’histoire rocambolesque sur The Guardian

Fête de la Fleur : la famille Castéja célébrait les 100 ans d’acquisition du château Lynch-Moussas à Pauillac

Jeudi soir se tenait la traditionnelle Fête de la Fleur, l’événement créé par la Commanderie du Bontemps. 1650 invités au château Lynch Moussas avec la famille Castéja qui fêtait les 100 ans de propriété du château. Un dîner orchestré par le fameux chef alsacien Marc Haerbelin, avec aussi un invité surprise Jack Ma d’Alibaba.

Ils sont venus, ils sont tous là. Tous les grands acteurs de la planète vin. Ceux du bordelais, d’autres régions viticoles de France, mais aussi des Etats-Unis, de Chine, d’Australie, d’Argentine, du Chili, de Suisse, d’Allemagne, d’Espagne et d’Italie. 1650 au total, contre 1500 il y a deux ans au château Malartic-Lagravière qui avait réussi l’exploit de réussir cette soirée en pleine canicule. Mais le record reste encore celui réalisé par la Baronne Philippine de Rothschild à Mouton-Rothschild en 2003 pour les 150 ans du château.

Cette année, la famille Castéja invitait, car pour elle l’occasion était trop belle de célébrer ,en même temps que Vinexpo, les 100 ans de l’acquisition du château Lynch-Moussas (5e cru classé 1855) par Jean Castéja en 1919, juste après la grande guerre, auprès de la famille Vasquez. Un château qui sera ensuite dirigé par Emile, son fils, 50 ans plus tard. Aujourd’hui, c’est Philippe Castéja qui au nom de la famille remerciait l’assistance d’être venue pour cet événement. Une famille affichée partout sous l’impressionnant chapiteau dressé pour l’occasion.

Philippe Castéja en introduction rappelait que « cette Fête de la Fleur vient clôturer un excellent Vinexpo…les contacts ont été nombreux et fructueux. » Il a aussi souligné la jolie « mutation de Bordeaux et de son vignoble avec l’action formidable d’Alain Juppé, son successeur Nicolas Florian s’inscrira dans cette dynamique ».

Et d’avoir pour cette Fête de la Fleur qui marque le 100e anniversaire du rachat de la propriété une pensée pour se parents à qui il avait annoncé il y a deux ans qu’il souhaitait l’organiser à Lynch-Moussas, ce qui en soit est toujours un exploit vu l’ampleur de l’événement. « Notre mère depuis nous a quitté et notre père n’a pas pu venir à cause de son grand âge. »

Saint-Exupéry a écrit : « nous héritons de la terre de nos parents et nous l’empruntons à nos enfants » « Philippe Castéjà co-propriétaire de Lynch-Moussas.

Michel Rolland toujours très sollicité par ses admirateurs © JPS

Le Grand Maître de la Commanderie Emmanuel Cruse enchaînait : « il est important d’organiser cette Fête de la Fleur dans ces propriétés qui appartiennent encore à des familles ». Et de parler de l’avenir incarné par le nouveau maire de Bordeaux : « sous votre impulsion, Bordeaux est aujourd’hui la ville la plus attractive de France après Paris et aussi d’Europe. La construction de la Cité du Vin a été un projet exemplaire et visionnaire porté par Sylvie Cazes et Philippe Massol. Nous comptons sur vous pour poursuivre cette dynamique. »

Et d’en venir au salon Vinexpo qui a fermé ses portes jeudi : « Vinexpo va perdurer ! Nous sommes bien décidés d’en faire à partir de 2021 un rendez-vous annuel du monde du vin et des spiritueux. Depuis 1981, Vinexpo s’est inscrit parmi les grands salons internationaux, j’espère que nous allons faire de Vinexpo le n°1 mondial des salons vinicoles. »

Le millésime 2018e est vraiment reconnu d’une qualité exceptionnelle, il va permettre à Bordeaux d’affirmer son leadership mondial… » selon Emmanuel Cruse également co-propriétaire de château d’Issan.

Sabine, François et Jacques Lurton ont apprécié avec Christine les différents hommages à André Lurton © JPS

Et le Grand Maître d’avoir une pensée pour André Lurton, dont le décès a été annoncé ce jeudi matin.

A Christine, François et Jacques, « votre père André Lurton a été un ambassadeur des vins de Bordeaux et particulièrement de l’appellation chérie de Pessac-Léognan, » Emmanuel Cruse Grand Maître de la Commanderie du Bontemps.

 

Joseph Helfrich Pdg des Grands Chais de France, au centre le maire de Bordeaux Nicolas Florian et son épouse Hélène, à droite Bernard Farges président des « Bordeaux et Bordeaux Supérieur » © JPS

De son côté Nicolas Florian, le maire de Bordeaux a aussi rendu hommage à André Lurton « grand artisan de la création d Pessac-Léognan, directeur pendant 20 ans du CIVB, figure politique locale comme maire de Grézillac et président de la chambre d’agriculture.

Avant le démarrage de Vinexpo, Nicolas Florian expliquait : « j’avais en tête des inquiétudes et les peurs que quelques-uns s’évertuent à entretenir. On a la démonstration que les initiatives et l’impulsion de Mr Navarre et de ses équipes font qu’aujourd’hui Vinexpo est une réussite et qu’on fera une 21e et une 22e édition. Je peux vous dire on va même accélérer et aller encore plus loin : faire la promotion de ce nectar qu’est le vin de Bordeaux, on a la chance d’avoir une ville et un produit connus mondialement… »

Jack Ma a fait une apparition surprise et a charmé son auditoire © JPS

Enfin, à La tribune, un invité, non annoncé par les organisateurs, a fait sensation : Jack Ma le fondateur d’Alibaba, 2e fortune de Chine et 20e personnalité la plus riche au monde selon Forbes : « je ne me suis jamais habillé comme cela, mais c’est amusant…

 « C’est un grand honneur d’être ici, car je suis un grand amateur de vin ». Il a souligné « la qualité, la valeur, le caractère » des vins de Bordeaux. « Vous ne produisez pas du vin, vous produisez du bonheur », a conclu Jack Ma le géant de la vente en ligne chinoise, de quoi emporter les vivas de l’assistance.

Le chef Marc Haerbelin en plein dressage des assiettes avec son équipe © JPS

Mais celui qui méritait une ovation, encore plus marquée, c’est sans nul doute le grand chef Marc Haerbelin, 2** au Guide Michelin avec l’Auberge de l’Ill, une institution en Alsace fondée par son arrière-grand-père en 1882.

Il a réalisé avec ses équipes un dîner digne de ses 3 étoiles qu’il n’aurait jamais du perdre, avec une préparation et un service impeccable au beau milieu de l’assistance, comme dans son restaurant gastronomique. Chapeau chef pour cette soirée mémorable.