C’était hier soir la présentation du Guide de Jacques Dupont au Bistrot du Sommelier à Bordeaux. Tout le monde du vin était là pour déguster et féliciter les heureux lauréats qui avaient obtenu un coup de coeur, des petits et des crus classés, une belle diversité du vignoble de Bordeaux. Dans ce nouveau guide établi parJacques Dupont et Olivier Bompas, 745 vins sélectionnés dont 131 à moins de 10€.
C’est un travail de longue haleine comme le soulignait encore hier soir Jacques Dupont, où lui même est resté 4 semaines dans le vignoble et Olivier Bompas, 3 semaines, à déguster chacun de leur côté les primeurs sur le millésime 2018 : « on a dégusté très lentement, on sait que c’est une dégustation un peu injuste car les vins ne sont pas terminés, mais les vins que vous dégustez ce soir semblent vous plaire et c’est noter récompense. »
Un millésime marqué par de fortes pluies jusqu’à début juillet, puis une chaleur et une sécheresse importante jusqu’à fin octobre. Un millésime qui se souviendra aussi des intempéries comme les épisodes de grêle du 26 mai et du 15 juillet, sans oublier les attaques de mildiou, d’une rare violence.
Au final, le résultat est pas mal pour ces heureux lauréats invités par le Point à présenter leur 2018 et un vin d’un autre millésime de leur choix, pour cette traditionnel rendez-vous de fin mai. Les copies de Jacques et Olivier étant rendues, voici leurs notes sur 20 publiées dans le Point, sorti ce jeudi 23 mai, ainsi que les commentaires sur le millésime et des coups de coeur éventuels pour d’heureux chanceux qui ont somme toute bien travaillé.
Au tableau d’honneur, tout d’abord, le premier à l’entrée qui aussi pourrait être 1er de la classe, Landereau et sa cuvée Prestige qui obtient un 15,5-16
« Cela fait plaisir, c’est la meilleur note en Bordeaux et Bordeaux Sup », commente Bruno Baylet. « Cela fait partie des vins bien notés tous les ans, habitué ? Non, cela doit être notre 3e coup de coeur… » Son 2018 a été réalisé avec « 95% de merlot, 5% de cabernet francs, les amlos en barriques neuves, 15 à 17 mois d’élevage en barrique sans aucun soutirage. »
Le principal c’est de durer et de montrer que l’on peut avoir de grands terroirs, notamment à Sadirac, à des prix abordables » Bruno Baylet du château Landereau.
Parmi les autres vignerons qui savent faire du vin, sans forcément être classé, Dominique Raimond du château Monfollet qui a obtenu un 15,5-16 et un coup de coeur pour son Grand Vin. Un millésime sauvé de la grêle, car Blaye avait pas mal été touché, comme les Côtes de Bourg juste à côté. Ce ne sont que 16000 bouteilles produites, par rapport au Monfollet le Valentin réalisé à 150 000 flacons, énormément référencé dans la grande distribution; mais pour ce grand vin, c’est une sélection de vieilles parcelles, fermentations malos en barriques, élevage de 12 à 14 mois, en barriques; un grand vin commercialisé auprès des particulier et beaucoup à l’export.
Parmi les crus classés présents, Léoville Barton, 2e cru classé de Saint-Julien (noté 18,5) avec Michel Sartorius marié à Lilian Barton : « nous sommes sortis ce matin au prix de 61,80 pour le professionnel, 72 pour le particulier, entre le prix de 2015 et celui de 2016, cela a très bien marché dès la sortie car moins cher que les 2016; la période est vraiment difficile et il faut faire attention à quel prix on sort. On est aussi très content de Langoa… On est sorti à un prix suffisamment attractif pour le négoce et à un prix raisonnable pour le consommateur. »
Il y a aussi Clerc-Milon, 5e cru classé à Pauillac (noté 17), un millésime 2018 à l’assemblage subtil selon le maître de chai Frédéric Faure, en poste depuis 10 ans, avec « 60% de cabernet sauvignon, 27 % de merlot, 9% de cabernet-franc, 3% de petit verdot et 1% de carménère. Clerc Milon est sorti la semaine dernière au prix pour le négoce de 50€.
Du côté des négociants, aussi présents, Jean-Pierre Rousseau, dirigeant de la Maison Diva quai de Bacalan à Bordeaux, décripte ces sorties en primeurs sur le 2018 : « c’est une campagne un peu compliquée car les prix sont plutôt partis dans les sphères supérieures et nos clients ne sont pas au mieux de leur forme… Les Chinois sont aux abonnés absents et la « guerre cino-américaine » fait des dégâts », à l’heure actuelle. « Il y a des vins de qualité qui ont parfois du mal à trouver leur public. »
Nul doute que le lecteur et amateur de vin trouvera dans ce guide de Jacques Dupont et d’Olivier Bompas des repères dans leur futurs achats tant en primeurs qu’en livrables.
Le Guide de Jacques Dupont, avec le magazine Le Point du 23 mai 2019 chez tous les marchands de journaux.