Aymar du Vivier avait hâte de dévoiler au monde du vin son nouveau chai signé par l’architecte Sylvain Dubuisson. Un « outil magnifique qui ne demande qu’à être exploité » selon la maître de chai Marine Manassero, car Malleret a connu deux années terribles : 2017, le gel et 2018, la grêle. Malleret mise désormais sur 2019 pour sublimer encore davantage son Haut-Médoc et son Margaux avec ses nouvelles installations.
Aymar du Vivier a cette noblesse de l’âme de continuer l’oeuvre de ses ancêtres et de l’embellir. Descendant de la famille Clossmann des négociants d’origine allemande à Bordeaux dès le XVIIIe siècle et d’une famille dont il a des traces jusqu’au XIIe m’a-t-il confié, il a eu cette vision de faire un grand chai avec l’un des meilleurs architectes designer le Parisien Sylvain Dubuisson, originaire de Bordeaux. Et le résultat est sincèrement bluffant, un peu comme son vin le château de Malleret, une pépite en AOC Haut-Médoc, avec aussi un autre vin le Margaux de Malleret produit en appellation Margaux bien sûr.
Malleret a réussi une transformation en profondeur, déjà au niveau du vignoble : « on a restructuré complètement le vignoble en 2014, aujourd’hui la propriété compte 54 hectares (dont 3,5 ha à Arsac pour le Margaux de Malleret), plantés en cabernet sauvignon, merlot et petit Verdot, on a aussi du sauvignon blanc », commente Marine Manassano, maître de chai de Malleret.
Le château de Malleret alors qu’il était parti sur de bonnes bases, avec à sa tête Paul Bordes comme gérant, a connu deux années de malchance, subissant le gel en 2017 avec 95% de perte, puis la grêle en 2018 avec 90% et une faible production de seulement 240 hectolitres. « Sur l’assemblage 2018, nous avions d’exceptionnels cabernet-sauvignons à 70% pour 30% de merlots », commente la maître de chai.
C’est un outil magnifique qui ne demande qu’à être exploité…On trépigne tous pour avoir de la récolte », Marine Manassano, maître de chai de Malleret.
Impressionnant ce nouveau cuvier avec une cinquantaine de cuves en béton teintées dans la masse avec une couleur chaude orangée, des cuves de 60 à 140 hectolitres en fonction de la pente descendante, pour faire du parcellaire. « Enfin un endroit qui ne ressemble pas à une laiterie », plaisante le truculent Aymar du Vivier qui se rappelle de ses anciennes mais tout de même jolies cuves inox.
« Au niveau thermique, on est géré avec des puits canadiens, tous les bâtiments sont passifs. Et de contempler son nouveau chai à barriques qui n’attend plus que ses 1000 barriques, chai à côté duquel trône une cheminée double et une superbe salle de dégustation.
« Chez Sylvain Dubuisson, c’est un souci du détail avec aussi ses luminaires tombant en verre, tout est comme cela, » commente Aymar du Vivier qui frétille à juste titre à dévoiler à son assistance tout ce travail de grande tenue.
Et s’il n’y avait que cela, mais il y a aussi cette passion et cette tradition pour les chevaux partagée par Aymar, qui a connu à Malleret les chevaux depuis son enfance. Il les a fait revenir, il y en a une vingtaine, qui offre un magnifique spectacle dans son nouveau manège, contigu aux écuries.
Alfonso et Claire y dévoilent la noble discipline du dressage avec de superbes chevaux de race hollandaise ou allemande. Et avec des miroirs partout dans le manège pour que l’art et la musique se répondent dans la grâce et la beauté de cet art.
Aymar du Vivier aime aussi partager ces moments d’allégresse avec ses amis du monde du vin qu’il avait associés à cette soirée mercredi dernier en pleine semaine de Vinexpo : Philippe Dambrine du château Cantemerle (Haut-Médoc), Sylvie Cazes du château Chauvin(Saint-Emilion), Tristan Kressmann du château Latour-Martillac (Pessac-Léognan), Antoine Couthures du château Grand Corbin (Saint-Emilion) et Charles Philipponnat de la Maison de Champagne Philipponat, le tout sur un dîner orchestré par le talentueux Nicolas Nguyen Van Hai, chef du Chapon Fin à Bordeaux.
Et qui dit art dit Aymar, la boucle est bouclée. Vive cet esthète du château de Malleret.