27 Mar

Bordeaux : bonjour les bourgeons… au revoir le gel !

C’est parti à Bordeaux pour le débourrement général… Les bourgeons dans le vignoble sont sortis précocement avec des journées chaudes de février et de mars. Un joli signe du printemps mais aussi une crainte car la période où le gel peut encore frapper, jusqu’à début mai. Retour dans le blayais et en Côte de Bourg, chez deux vignerons impactés par le gel de 2017.

Jean-Pierre Pauvif du château les Graves en Blaye-Côtes de Bordeaux © JPS

Partout à Bordeaux, les bourgeons sont sortis avec 15 jours à 3 semaines d’avance, comme ici au château les Graves.

A Saint-Vivien de Blaye en Gironde, Jean-Pierre Pauvif, 61 ans, est fier même de nous montrer les petits grappillons, ces jeunes grappes en formation qui vont donner le raisin tant attendu dans 6 mois. C’est donc un bon signe, mais un signe tout autant redouté du vigneron, car si le gel venait à intervenir, ce serait dramatique.

Là, on est à la période du débourrement et on peut craindre des gelées matinales, comme c’est le cas actuellement depuis quelques jours où on frise le 0° le matin, donc voilà on est à une période à risques », Jean-Pierre Pauvif du château les Graves

Guillaume Guérin du Moulin des Blais en Côtes de Bourg et Moulin de Rioucreux en Blaye Côtes de Bordeaux © JPS

Guillaume Guérin, 33 ans, est lui viticulteur sur les 2 appellations en Blaye Côtes de Bordeaux avec Moulin de Rioucreux (propriété familiale depuis le XVIIe siècle) et en Côtes de Bourg avec son Clos des Blais.

Il exploite 28 hectares en bio. Pour lui, la période actuelle est aussi une crainte car il se souvient bien du gel tardif des 27 et 28 avril 2017. Un gel où les températures sont tombées au petit matin entre -3 à -6°C. Un gel qui a fait perdre 39% des volumes de production à Bordeaux, ce qui fut la plus petite récolte depuis le gel de 1991.

On n’a fait qu’une demi-récolte en 2017, on a fait 1/5e de récolte l’an dernier à cause de la grêle. C’est d’autant plus inquiértant pour nous et d’autant plus stressant qu’on n’a plus de stock et on voudrait bien partir du bon pied au mois d’avril. » Guillaume Guérin du Clos des Blais.

Alors qu’il n’était pas assuré (cette année il a pris une assurance), Jean-Pierre Pauvif a pu supporter ces deux aléas climatiques, grâce à ses stocks. « Pour les blancs, cela a été un peu plus compliqué car c’est une vente à l’année, là on ressent tout de suite les difficultés. Pour le rouge, cela s’est lissé sur les stocks. On a beaucoup d’espoir sur 2019, on espère remonter en volumes et reprendre le cours normal des choses », complète Jean-Pierre Pauvif du château les Graves.

Attention, du soleil oui, mais du gel, non ! © JPS

 

Cette année, les vignerons du bordelais croisent les doigts en espérant bien éviter le gel et de surcroît une nouvelle catastrophe économique. On espère pour eux que le redoux revienne les matins ou en tout cas que cela ne tombe pas en dessous de 0°C.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Rémi Grillot