Cette semaine s’est déroulée une réunion à huis clos en mairie de Preignac. Une table ronde pour mettre en commun les informations des uns et des autres concernant les répercussions probable de l’utilisation de pesticides dans les vignes autour de l’école. 9 enfants avaient été victimes de cancers en quelques années.
Ce qui a mis le feu aux poudres c’est l’enquête dévoilée en août dernier qui révélait un taux de cancers plus élévé que la moyenne dans cette commune viticole, non loin de Sauternes. Le 19 décembre 2012, l‘ancien maire de Preignac, Jean-Pierre Manceau, avait saisi l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS). Dans son courrier, le maire faisait état de cas de cancers déclarés chez des enfants fréquentant ou ayant fréquenté l’école primaire de la commune, laquelle est contigüe à des parcelles viticoles traitées aux pesticides.
« Sur le 14 années qui ont été constatées, 9 cas ont été identifiés, c’est une réalité », explique Olivier Serre le directeur de l’Agence Régionale de Santé de Bordeaux, tout en précisant: « sur les deux dernières années aucun cas n’a été repéré, c’est autre réalité. Je ne dis pas pour autant que le risque n’est pas présent, qu’il n’y a pas des facteurs qui participent oui, les phytosanitaires mais pas seulement, des pathologies que nous pouvont constater. »
S’il n’y a pas de lien direct avéré pour l’heure, des doutes subsistent dans les esprits car l’école était environnées de vignes régulièrement traitées par ces produits phytosanitaires, avec donc ce taux de cancers bizarremment plus élevé…
Le maire de Peignac, Jean-Gilbert Bapsalle, réagit, mais avec beaucoup de précautions: « On ne peut pas dire qu’il y a un problème, mais il faut s’inquiéter quand même et continuer, comme l’a dit l’ARS à être vigilant sur les problèmes qu’il pourrait y avoir sur l’ensemble de la région viticole mais pas forcément sur Preignac » et de continuer: « laissons passer les vendanges, le cru de Sauternes c’est quand même très important et une grappe de raisin, ça coûte cher… »
Devant cette prise de conscience et petite avancée de transparence, les habitants n’étaient toutefois pas conviés à laréunion, alors qu’ils sont aussi aux premières loges, habitant à côté des vignes.
Le sous-préfet de Langon Frédéric Carre précise (dans une réponse, comment dire quelque, peu alambiquée ?): « l’intérêt collectif est de mieux se connaître et de connaître les usages par rapport aux nouvelles populations qui viennent sur ces territoires, pour limiter ,autant que faire ce peu, qu’il y ait contact entre la population et les exploitants agricoles qui sont aujourd’hui dans l’obligation de traiter par des produits phytosanitaires »
Il faut préciser que depuis juin 2014, l’utilisation de ces produits phytosanitaires sont interdits à proximité des écoles suite à ce scandale à Villeneuve-de-Blaye où une vingtaine d’élèves d’une école girondine se sont sentis mal,pris de maux de tête et de vomissements, après l’épandage au beau milieu la journée de pesticides sur des vignes attenantes à leur établissement scolaire.
Pour rappel, voici le rapport de l’INVS : Investigation d’une suspicion d’agrégat de cancers pédiatriques dans une commune viticole de Gironde
Regardez le reportage de Yannick de Solminihac et Bernard Hostein-Aris :