A Saint-Seurin-sur-l’Isle dans le Libournais, l’entreprise Amcor s’est lancé voilà 10 ans dans la capsule à vis. Aujourd’hui, elle représente 1/3 de son activité et a permis ces 4 dernières années l’embauche de 80 personnes. Gros plan sur la fabrication de cet objet de bouchage « design » à la veille du salon Vinitech-Sifel.
L’usine de Saint-Seurin-sur-l’Isle est une vieille dame, elle remonte au XIXe siècle, mais depuis 2004 elle a retrouvé une nouvelle jeunesse. Certes elle avait déjà ce savoir-faire qu’elle continue de perpétuer dans le surbouchage avec auparavant l’enseigne Péchiney ou encore Alcan Packaging, mais la voilà qui ne cesse de développer ses chaines concernant l’impression sur les capsules: de 2, elles sont passées à 8 !
Histoire de re-situer dans le contexte, Amcor est une société sous bannière australienne. C’est le leader du packaging avec 27 000 personnes employées dans le monde aussi bien dans l’alimentaire, que les produits de beauté ou la pharmacie. En France, ce sont 800 salariés sur 6 sites, mais seulement 3 fabriquent des capsules à vis: Saint-Seurin-sur-L’Isle (Gironde), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et un autre site en Champagne. Les 3 autres sont aux USA, au Canada et au Chili.
Quant à la capsule à vis, c’est un produit typiquement français. Les 1ers tests ont été effectués en 1959-1961 sur le site de Chalon-surSaône, c’ets en 1968 que la valisation a été effectuée avec un dépôt de marque Stelvin. Ainsi 10 ans de recherches avec notamment la faculté oenologique de Bordeaux été consacrés.
Les premiers succès ont été enregistré en Suisse dans les années 80-90, puis premières expéditions aux USA 90-92, sur le marché français en 2003 Michel Laroche à Chablis a été l’un des pionniers, tout comme André Lurton avec château Bonnet en blanc.
Aujourd’hui, l’essor de la capsule à vis dans le monde est absolument étonnant: de 300 millions en 2003, on est passé à 600 en 2004, puis 1 milliard en 2005, 2 milliards en 2007, 3 millliards en 2009 et 5 milliards en 2013. En Allemagne, la capsule à vis aurrait même supplanté le traditionnel bouchon..
Ces capsules sont produites à partir d’une feuille d’aluminium, trois opérations d’emboutissage de cups sont nécessaires pour obtenir la capsule de 30 mm sur 60 mm. Vient l’opération d’impression avec une peinture sans solvant, puis l’impression en relief (ou non) des noms, marques et mentions légales. Le tout avant d’insérer le fameux joint au fond de la capsule.
Il faut dire que la capsule à vis présente certains avantages:
- pas de goût de bouchon, ce fameux TCA
- une régularité d’une bouteille à l’autre
- un respect du savoir-faire de l’oenologue
- une maîtrise du taux de transfert d’oxygène
En revanche, il y a nettement moins de cérémonial pour l’ouverture de la bouteille et il faut même une certaine connaissance pour l’ouvrir avec élégance en tenant la jupe et en faisant rouler la capsule à vis sur l’avant-bras jusqu’à la paume de la main…
Au fond de ces capsules à vis, il y a ce fameux joint d’étanchéité qui peut être différent suivant ce que souhaite l’oenologue ou le viticulteur par rapport à la perméabilité à l’oxygène.
Dans cette success story, 80 personnes ont été embauchées (en vente, service clients et équipement techniques de production) dans cette usine du libournais, portant à 220 le nombre de salariés. Un million d’euros est investi chaque année pour être toujours à la pointe de produits nouveaux.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet