Le blocus et la pétition des parents d’élèves du lycée la Tour Blanche ont été entendus par la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt. L’Ecole de viticulture et d’oenologie pourra conserver ses deux classes de terminale Bac Pro en septembre 2015. L’action avait reçu le soutien unanyme des politiques ainsi que de la profession. Les professeurs maintiennent malgré tout la pression et leur grève de mercredi.
Plus d’une trentaine de parents d’élèves s’étaient levé de bonne heure exprimer leur colère devant le lycée la Tour Blanche. Une manifestation dans le calme mais aussi déterminée. Un tracteur viticole avec sa remoque, des camionnettes et autres véhicules bloquaient ainsi l’entrée du lycée. Le tout au rythme d’un crépitement de palettes et autres piquets de rangs de vignes qui brulaient devant l’établissement.
C’est grave, c’est un secteur d’activité où il y a du travail, je ne comprends pas la situation », Thierry Tartas parent d’élève.
Pour Lise Capeyron, du collectif des parents d’élèves de la Tour Blanche: » les parents sont en colère car on nous aa alerté d’une suppression de classe en 2015; on va fusionner deux bac pro « viti-oeno » et les « commerce en conseils et ventes de vins et spirtueux ». Ca fait la deuxième année consécutive qu’on supprime des classes. On ressent des problèmes en terme d’éducation et au niveau de la gestion des stages, quand on envoie des vitis pour les vinifications en septembre, ça ne correspond pas à la période des stages pour les commerces. A terme, on commence à s’inquiéter sur l’avenir de cet établissement. »
Arrivé sur site en fin de matinée, Georges Jousserand le directeur de l’Eplefpa Bordeaux Gironde (établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole) n’est pas venu les mains vides (alors que le communiqué de presse de la DRAF montrait une direction inflexible jusqu’à vendredi):
Il n’y aura pas de fermeture de classe à la Tour Blanche, c’est-à-dire que l’année prochaine, il y aura 2 classes de terminale à savoir la classe de production et la classe de technicien conseil-vente. » Georges Jousserand, directeur de EPLEFPA Bordeaux Gironde.
« En 2013 il y avait très peu d’effectifs dans les sections ventes et quand ça baisse en dessous de 8 c’est la fermeture de classe… D’octobre 2012, à octobre 2014, l’établissement est passé de 77 élèves à 101 élèves. Donc c’est cette dynamique que aujourd’hui le directeur régional de l’agriculture et de la forêt a bien compris et veut accompagner. Cela conforte aussi les besoins de la viticulture, il va y avoir un renouvellement important des salariés et aussi des responsables d’entreprises qu’il faut accompagner. »
Cette mobilisation avait reçu dès la semaine dernière un certain écho. Un pétition avait été lancée et recueillait plus de 600 signatures. Des courriers avaient aussi été envoyés aux élus. Ainsi le maire de Bommes est venu dès 10h30 soutenir le mouvement, lui-même étant un ancien viticulteur du Sauternais: « l’enseignement prodigué ici est de qualité, c’est une ambiance familiale propice à cela. Il faut absolument que cette école qui a été donnée à l’Etat (par Daniel Iffla dit Osiris) continue à être ce qu’elle a été ! » selon Bernard Laurans, Maire de Bommes.
Gilles Savary, le député de la circonscription, qui était déjà samedi aux portes ouvertes de la Tour Blanche, est l’un des plus fervents défenseurs:
On est soucieux que les deux filières demeurent. On ne peut pas être bon viticulteur si on ne sait pas vendre le vin et en plus il y a des débouchés dans la vente », Gilles Savary député.
Mais il n’y a pas que lui: ainsi Yves D’Amécourt conseiller général de l’UMP a twetté:
Pour Olivier Bernard, le Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux: « c’est un paradoxe, on est en train de fermer ou on a voulu fermer des classes dans une région qui manque de main d’oeuvre ; il y a un renouvellement car il y a plein de gens qui partent à la retraite. Chaque vigne, il faut la tailler chaque année, s’il y a 5000 pieds à tailler il faut que quelqu’un les taille ! Il faut les épamprer, les vendanger, travailler l’été aussi. Avec tous ces gens qui partent à la retraite, il va falloir les remplacer, ça c’est sûr. »