Jeudi 18 décembre, les 5 derniers élèves de Worldsom, l’école de sommellerie de la CCI de Bordeaux, ont reçu leurs diplômes des mains de Paolo Basso, le meilleur sommelier du monde. Un cérémonial qui s’est poursuivi en grandes robes avec la Commanderie du Bontemps.
Il est loin le temps où la CCI annonçait fièrement la création de Worldsom, lors d’un Vinexpo à la maison du Lac à Bordeaux. Ce jeudi soir, dans ce grand salon XVIIIe du Palais de la Bourse, on n’a pas fait salle pleine, comme l’an dernier pour la 1e promotion de Worldsom.
Cette année, il n’y avait que 5 élèves qui avaient relevé ce défi de venir apprendre sur les vins du monde et sur l’art de devenir un grand sommelier. « Leonid (le Russe) en arrivant ne connaissait pas grand chose et aujourd’hui il a énormément appris et fait partie des meilleurs », me confie Josiane Himmelberger la directrice de Worldsom.
Certes le coût de la formation était quelque peu prohibitif pour certains: 12500 euros pour 10 semaines avec 4 meilleurs sommeliers au monde comme intervenants, plus de 700 vins dégustés, une bonne dizaine de châteaux visités comme Cheval Blanc avec l’organisation de dîners mémorables, à Grand Corbin Despagne notamment. Sans oublier la visite ce jeudi du magique château Margaux, comme apothéose, à Margaux.
Pour l’ensemble des 5 élèves diplômés de Worldsom, c’est une expérience « unbelievable » ! Tout simplement incroyable, comme aime à le souligner Allan Joseph O’Donovan, cet Américain de Los Angeles, avec qui on a eu aussi une rencontre aussi unbelievable. Cet ancien policier de L.A. dirige un restaurant italien couru des toutes les stars de Hollywood. Il avait ressenti le besoin de venir améliorer ses connaissances dans les vins du monde et de France en particulier, pour partager ensuite son savoir dans son restaurant…
It’s fabulous, for me, I’m graduate like a flying school. It’s unbelivable « , Allan O’Donovan diplômé de Worldsom résume ainsi son expérience « c’est fabuleux, pour j’ai l’impression d’avoir obtenu mon brevet de pilote, c’est incroyable ! »
Pour Huijie xu, la Chinoise qui compte continuer à travailler dans le monde du vin à Bordeaux, elle est aussi ravie d’avoir pris ce « chemin du vin. C’est bien de commencer une telle expérience. C’est très riche le vin, il y a beaucoup de choses à apprendre dans le vin. »
Parmi ces élèves, il en est un qui s’est imposé comme le major de la promotion 2014: Donald R. Nichols, un autre Américain âgée de 66 ans, amoureux des vins qui souhaitait améliorer ses connaissances.
Worldsom is a challenge ! », Donald R. Nichols major de la promotion 2014 de Worldsom.
Et d’ajouter: « Wordsom est un challenge, il demande beaucoup de connaissances, notamment en géographie, en cépages et bien d’autres savoirs. Il n’y a pas d’autre école comme celle-ci ! » Donald R. Nichols n°1 de Worldsom 2014.
Tous ces élèves ont donc été intronisés par la Commanderie du Bontemps et son Grand Maître Emmanuel Cruse, propriétaire du château d’Issan. « L’intronisation par la Commanderie, c’est fabuleux », Josiane Himmelberger, directrice de Worldsom
Cette confrérie du Médoc, des Graves, de Sauternes et de Barsac, est l’une des plus anciennes et plus importantes confréries viticoles de France avec ses 350 membres. Elle regroupe les plus illustres domaines et châteaux de la rive gauche de la Gironde, les grands acteurs économiques du marché comme les maisons de négoce et bureaux de courtage de la place de Bordeaux. Elle compte plusieurs dizaines de milliers de Commandeurs d’Honneur à travers le monde dont ces 5 petits derniers.
Mais dans cette ambiance fort sympathique, une nouvelle vient ternir cette belle image: l’expérience de cette école Worldsom est jusqu’à nouvel ordre suspendue. La CCI de Bordeaux, qui doit opérer des choix financier, avec notamment le désengagement de l’Etat ne reconduira pas cette formation qui était prévue en début d’année 2015. Les formations avaient été mieux adaptées, de deux types, l’une d’initation de 3 semaines et le Magister de 6 semaines, avec un coût moins important (moitié moins cher pour le Magister). Il y avait un manque de participants notable mais surtout un coût qui a pu dissuader certains professionnels, partis pour près de 3 mois de leur pays.
Pour Paolo Basso, Worldsom meilleur sommelier du monde et parrain des deux premières promotion, dont il espère qu’il y en aura d’autres: « c’est une belle formation, concentrée, très vaste, qui requiert beaucoup d’attention ». Toutefois, il considère que le métier de sommelier aujourd’hui a changé: « il faut revoir le concept de sommelier qui est resté très traditionnel, il faut savoir vendre le vin, il faut avoir être proche avec le client. Et puis il faut se dire qu’aujourd’hui dans de très grands restaurants, c’est une véritable gestion de la cave qui peut s’élever à plusieurs millions d’euros ».
Il faut espérer que ces difficultés ne sont que passagères et que Worldsom sera relancée car l’idée avait eu un retentissement planétaire, c’était un beau projet avec un grand nom et de bonnes fées qui s’étaient penchées sur le berceau. Certes, il devait y avoir quelques ajustements mais abandonner le bébé avec l’eau du bain… »m’enfin » !!!