C’est une nouvelle consécration pour château Montrose qui décroche la meilleure note décernée par le célèbre critique américain: 100/100 comme pour son 2009. Bravo aux équipes de ce cru classé de Saint-Estèphe.
C’était en juin dernier…Robert Parker goûtait à nouveau le millésime 2010 du château Montrose: vin superbe auquel il avait attribué 99/100 en mars 2013.
C’est une note attribuée de façon exceptionnelle aux vins « extraordinairement profonds et dotés d’une personnalité complexe… » Les millésimes 1990 et 2009 l’avaient déjà obtenu.
« Ce vin figure parmi les plus grands millésimes jamais produits à Montrose, dans la lignée des 1929, 1945, 1947,1959,1961,1989,1990 et 2009. Vendanges du 27 septembre au 15 octobre. Ce vin s’est vraiment révélé depuis ma dernière dégustation et il a encore besoin de rester une dizaine d’années en cave. »
« Son assemblage: 53% cabernet-sauvignon, 37% merlot, 9% cabernet franc et 1% petit verdot. Le vin est d’un bleu/noir opaque, avec un incroyable nez de myrtille et de liqueur de mûre, des pointes de réglisse, d’encens et de fleurs d’acacia. Les tanins sont incroyablement doux et très présents. »
Qui mieux qu’Hervé Berland, ancien directeur général de Baron Philippe de Rothschild, 35 ans de bons et loyaux services auprès du Baron et de Philippine, pouvait dresser le portrait de cette Grande Dame du Médoc dont les obsèques ont été célébrées lundi à Pauillac. Hervé Berland nous raconte ses souvenirs avec Philippine de Rothschild et le leg de Madame la Baronne à ses héritiers, employés et au monde du vin. Il est l’invité de Parole d’Expert dans Côté Châteaux.
Jean-Pierre Stahl: « Quel souvenir garderez vous de Philippine de Rothschild ? »
Hervé Berland: « C’est une personnalité très complète, qui avait beaucoup de facettes. C’est quelqu’un de très attachant, quelqu’un pour qui j’ai eu énormément d’affection, d’amitié ! »
J’ai travaillé très longtemps puisque je suis rentré dans la société de son père à l’époque en 1977. J’ai accompagné et fait toute ma carrière dans cette société jusqu’en 2012 où j’ai quitté la société en prenant ma retraite. j’ai bien connu son père au départ, le Baron Philippe, et puis l’arrivée de Philippine de Rothschild en 1988, qui était peu préparée à prendre la succession de ce monstre sacré qu’était son père.
Elle a su devenir quelqu’un de tout-à-fait exceptionnel. Se faire un nom, se faire un prénom, dans une famille où c’était compliqué car rien ne l’avait préparé à prendre cette succession difficile. Elle a fait appel à tous les gens qui travailaient dans cette société pour l’aider et faire en sorte que ce soit un succès.
Le succès est là, l’entreprise n’a fait que grandir, croître en importance; aujourd’hui c’est un empire commercial incontestable. Philippine a su monter au plus haut les couleurs de Mouton qui rayonne dans le monde entier. » Hervé Berland, ancien directeur général de Baron Philippe SA.
JPS: « Que pèse aujourd’hui son empire commercial ? »
HB:« Cet empire est représenté par les propriétés au premier rang desquelles on trouve château Mouton Rothschild, 1er grand cru, mais également d’autres crus à Pauillac château d’Armailhaic, Clerc Milon; également des propriétés à l’étranger Opus One en Californie, Almaviva au Chili, domaine de Baron’Arques en Languedoc, bref une palette de propriété très diverses, de forte notoriété aujourd’hui, largement distribuées dans le monde et qui connaissent un immense succès. »
HB:« Ce qui me vient a l’idée, c’est l’énergie que Philippine de Rothschild avait, la volonté d’avancer, de réussir, et l’énergie qu’elle mettait dans tout ce qu’elle entreprenait, ça c’était vraiment extraordinaire, complété par un sens de la perfection qu’elle tenait aussi de son père car son père était un perfectionniste. »
Philippine de Rotschild était une perfectionniste, elle était très exigente sur tous les moindres détails, mais finalement je crois que c’est elle qui avait raison, car c’est une bonne école. » Hervé Berland
« C’est une bonne école que de se remettre en cause, et elle savait se remettre en cause… Alors, elle n’était pas la plus facile des personnes, parce qu’elle avait beaucoup de caractère. Mais finalement, elle a fait énormément de choses, de bien, elle pouvait être capable de beaucoup de générosité: localement, elle était toujours très ouverte à toutes les sollicitations des associations locales, des associations sportives, elle était un peu la marraine d’un tas d’associations. C’était un trait de caractère très sympathique, ce côté ouvert sur tout ce qui se passait. Bien sûr elle habitait Paris, mais son monde à elle c’était celui de Mouton, celui de Pauillac ! »
JPS: « Qu’est-ce qu’elle laisse comme trace pour ses héritiers ? »
HB: « Elle laisse une société en très bon état. Un 1er cru classé, château Mouton Rothschild qui est au zénith.Elle laisse une empreinte de sa personnalité dans cette entreprise, dans ce château très forte. Elle y a fait récemment des travaux de rénovation très importants (photo du nouveau chai à Mouton). Des travaux majeurs exceptionnellement réussis. C’est magnifique ! Elle a perpétué en développant encore plus ce qu’avait initié son père au niveau du travail entre l’art et le vin. Cette idée de base 1945, elle l’a monté à son paroxysme. aujourd’hui, c’est une oeuvre mondiale. Cette association entre l’art et le vin, elle a su la faire de main de maître ! »
Hervé Berland siègeait également au directoire de Baron Philippe de Rothschild. Il est aujourd’hui gérant de château Montrose, cru classé de Saint-Estèphe, propriété de Martin Bouygues.
Regardez l’interview réalisée par Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet
Le constat est cinglant. C’est Viavoice qui l’a fait pour le compte du magazine Terre de Vins. Les Français estiment à 71% ne pas s’y connaître en matière de vin.
A la question « en matière de vins, avez-vous le sentiment de vous y connaître », quelque 71% des Français répondent par la négative, dont 43% « pas du tout », contre 3% disant s’y connaître « beaucoup » et 26% « assez », un résultat qui peut paraître surprenant dans un pays connu pour sa gastronomie et ses vignes. Ces résultats varient selon les catégories de population interrogées : ainsi, 43% des cadres et des membres des professions libérales disent connaître le vin, contre seulement 30% dans les professions intermédiaires, 20% des employés et 16% des ouvriers.
Selon Viavoice, « ce sont surtout les différences sociales qui structurent le sentiment de s’y connaître » et le résultat de ce sondage est « la preuve d’une vision encore très élitiste de l’initiation au vin dans la société française, mais aussi du sentiment (réel ou supposé) pour de nombreux ménages confrontés à des problèmes de pouvoir d’achat de ne pas avoir l’opportunité d’accéder à des vins de qualité ».
Face à cette situation, mais aussi pour faire face aux dangers de la consommation excessive d’alcool chez les jeunes, une courte majorité de Français (51%) souhaiterait dès lors « une initiation au vin et à sa consommation modérée » auprès des jeunes générations. Terre de Vins a décidé de s’investir dans cette démarche en mettant en avant cette initiation au vin, dans la modération. « Face au phénomène de « binge drinking » et à l’alcoolisation massive des jeunes, le vin en tant qu’esprit de civilisation constitue une alternative de santé et de culture« , estime le magazine, édité par le Groupe Sud Ouest et qui fête son cinquième anniversaire. Par ailleurs, les personnes interrogées saluent à 78% l’entrée du vin, en mars, au patrimoine gastronomique de la France.
Ce sondage a été réalisé au téléphone du 28 au 30 mai 2014 selon la méthode des quotas auprès d’un échantillon de 1.015 personnes âgées de plus de 18 ans.
Source Terre de vins. Découvrez l’intégralité de ce sondage dans « Terre de Vins » n°31, numéro spécial Cinq Ans.