730 viticulteurs bio en Aquitaine…Un nombre encore jamais atteint. En France, plus des 3/4 des surfaces de vignes Bio et en conversion sont concentrées dans 4 grandes régions: Languedoc-Roussillon, PACA, Aquitaine et Rhône-Alpes.
Philippe Aubertin, directeur d’exploitation, nous reçoit en cette période de vendanges au château Saint-Robert à Pujols-sur- Ciron en Gironde. Une propriété tout juste reprise par les familles Moulin et Cathiard.
Château Saint-Robert, c’est 35 ha en blanc et en rouge: 6 ha de blanc, 29 de rouge. Les blancs sont plantés à 75% de sauvignon, 24% de sémillon et 1% de muscadelle. Pour les rouges: 50% merlot, 40% de cabernet sauvignon et 10% de cabernet franc.
C’est toutefois la 1ère année que le château va sortir son 1er millésime en blanc, car la conversion a commencé en 2010. Entre 2008 et 2012, il y a eu un grand boom des conversions, depuis le rythme diminue un petit peu. Ainsi, on compte désormais 730 viticulteurs Bio en Aquitaine répartis sur 9642 ha de vignes dont 2593 en conversion (Source Agence Bio 2013), ce qui représente 7% du vignoble.
On voit des vignes qui réagissent différemment, des sols qui sont couverts d’herbes. Des sols qui sont vivants, où il y a des animaux, de la végétation..et la vigne, on a des arômes au niveau des grappes de raisin qui sont différents de ce qu’on avait avant. » selon Philippe Aubertin, directeur d’exploitation château Saint-Robert.
Bien que ce soit l’appelation d’Irouleguy qui soit la première de la classe: 40% du vignoble est là-bas en Bio, la Gironde commence à prendre conscience aux traitements plus respectueux de la terre et de l’environnement. Pas de pesticides, mais plutôt des traitements préventifs à base de bouillie bordelaise, les viticulteurs se targuent aussi d’avoir « 30 à 50% de sulfites en moins dans leurs bouteilles… », selon Philippe Aubertin.
Chez les grands crus classés, château Palmer vient tout juste de rejoindre les vignobles estampillés Bio. Mais, il y a eu des démarches de précurseurs comme à château Guiraud, 1er cru classé de Sauternes, qui s’y est mis progressivement depuis 1996 et a été certifié Bio en 2011;
C’est le seul des 1ers crus classés certifiés en Bio ! C’est toute une démarche. Comment recréer les conditions d’un équilibre écologique. Nous avions avant 200 insectes resencés sur le domaine, depuis que nous sommes en Bio, on en a 600 ! » Xavier Planty, gérant du château Guiraud.
Et d’ajouter: « la lisière naturelle est ici très forte avec chênes et chataigniers. Nous sommes riches en biodiversité, et nous avons recréé une zone humide et des haies. On recrée des éléments écologiques qui nous aident. »
« Depuis, on obtient des vins plus puissants, plus forts, plus minéraux, plus tendus ! » La charte des Bio, c’est de ne pas mettre de desherbants. C’est un enherbement naturel. On travaille avec des compostes liquides, on permet au sol de recréer sa microflore. »
Et Xavier Planty continue d’enfoncer le clou: « l’hiver on est toujours enherbé, on est gagnant à 100%, il y a zéro érosion… »
A la dégustation, ces Sauternes sont effectivement exceptionnels, surtout ce 2001, un millésime à marquer dans les annales. Les Chinois, s’ils ne boivent quasiement tous que du rouge, comment à s’ouvrir également à ces vins liquoreux. Xavier Planty a réalisé pour eux un coffret de collection avec des estampettes de chevaux (c’est l’année du cheval en Chine) réalisé par Xu Beihong, un « Picasso » chinois: un coffret extraordinaire composé par des Hongkongais à partir de six millésimes de château Guiraud.
500 caisses ont été ainsi été éditées vendues dans des clubs privés à 9 000 € pièce. Et comment dit-on vive le bio en Chinois ?
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet, suivi de l’analyse de Frédéric Lot expert en vins