(c) photothèque Paul Colmar (cliquer pour agrandir)
Tout l’été 2019, nous allons sortir de Limoges – la capitale limousine – pour aller nous promener à la campagne, dans un lieu charmant: La Jonchère, qui dispose d’un magnifique arboretum.
Je vous propose une petite Histoire de La Jonchère, nourrie par de multiples sources, souvent inédites. Je remercie vivement Maurice Masdoumier, qui me donna l’idée de ce travail, et M. Bernard Gérardin, qui m’a permis de travailler chez lui sur les archives familiales. Ma reconnaissance va également à Paul Colmar, qui me permet de puiser dans sa photothèque et à Dominique Papon, qui m’a donné l’opportunité de créer ce blog. Et je salue tous ceux qui ont déjà écrit à propos de ces lieux.
(c) L. Bourdelas
Situé à une trentaine de kilomètres de Limoges, au cœur du Limousin et de la région Nouvelle Aquitaine, la petite ville de La Jonchère-Saint-Maurice est également à moins de dix kilomètres d’Ambazac, connue notamment pour la châsse émaillée provenant du trésor de l’abbaye de Grandmont qu’abrite son église.
Ce territoire est marqué par l’empreinte de l’Histoire depuis des temps très anciens. Au XIXème siècle, le travail à l’amélioration de la race limousine, l’exploitation du kaolin, la création de pépinières, à l’initiative de dynamiques entrepreneurs et permises par ceux qu’ils employèrent – ouvriers et paysans -, donnèrent au bourg l’opportunité de se développer et d’acquérir une renommée. Une activité renforcée par l’arrivée du chemin de fer.
Aujourd’hui, au beau milieu de la campagne limousine, La Jonchère-Saint-Maurice offre un cadre de vie et de visite très agréable. Les chemins de V.T.T. et de randonnée pédestre permettent de très agréables promenades.
Un attrait renforcé par la présence d’un magnifique arboretum fondé par Henri Gérardin et André Laurent, aujourd’hui propriété de l’Office National des Forêts. Il fait bon l’arpenter en toute saison, découvrir de magnifiques espèces d’arbres, mais aussi de végétaux et, avec un peu de chance, d’animaux – en particulier des oiseaux. Il est très agréable de s’asseoir sur le muret longeant l’étang et d’y méditer ou d’y lire. Un bon moyen de se souvenir d’ailleurs que l’arbre et la forêt sont des sources constantes d’inspiration pour les auteurs limousins.
Le nom de La Jonchère-Saint-Maurice
Jonchaie, Joncheraie, Jonchère : substantif féminin. Le mot jonchière est attesté dès 1150 et signifie : « lieu où croissent les joncs ». En 1776, la jonchaie est aussi « l’endroit où croissent les joncs ». En 1808, la jonchère est la touffe de joncs. En 1926, la joncheraie est aussi « le lieu où poussent les joncs ». Le nom de jonc est donné à plusieurs plantes. Au sens strict, ce nom désigne les espèces appartenant au genre Juncus, dans la famille des Juncaceae. Le verbe joncher, que l’on rencontre déjà vers 1080 dans La Chanson de Roland, signifie d’abord : « parsemer de branchages, de feuillages ou de fleurs » – ce qui était fréquent, par exemple, dans les vastes pièces des châteaux médiévaux ou dans les chaumières au sol de terre battue. A partir de la fin du Moyen Âge, enfin, la jonchée est un petit panier de jonc dans lequel on fait égoutter le lait caillé et aussi le petit fromage de vache, chèvre ou de brebis fait dans ce panier.
En Limousin, la Junchéria est bien le pays des joncs. Même si certains l’ont fait dériver de junctio (réunion) parce que plusieurs voies importantes s’y croisaient. Le 7 juillet 1918, le conseil municipal de La Jonchère prit connaissance du vœu émis par La Chambre de Commerce de Paris, qui souhaitait qu’un complément de nom soit donné aux communes portant une dénomination identique. Cette modification permettrait de faciliter les transmissions postales et télégraphiques. Le conseil, après en avoir délibéré, jugea tout à fait opportun de répondre favorablement à cette demande, et décida qu’à l’avenir, la commune serait désignée sous le nom de La Jonchère-Saint-Maurice. Cette adjonction était liée au fait, qu’avant la guerre, la fête patronale se célébrait le jour de la Saint-Maurice, patron des soldats, et avait un grand relief auprès des communes avoisinantes. C’est par décret ministériel du 16 août 1919 que ce changement de nom fut autorisé[1].
[1] Site internet de La Jonchère-Saint-Maurice.