Théâtre Berlioz, place de la République à Limoges (c) Paul Colmar
Cirque-Théâtre de Limoges (c) Paul Colmar
Le 6 décembre 1836, le conseil municipal de la ville (le maire étant Jean-Juge Saint-Martin) décide qu’un théâtre sera construit par l’architecte du département, Boullé – Sechan s’occupant du décor intérieur. Celui-ci est inauguré le 29 mars 1840 et c’est la création de la première troupe sédentaire (les différents directeurs, d’origines diverses, sont souvent accompagnés par une troupe permanente). L’historien Jean-Marc Ferrer, qui a étudié le fonctionnement de ce théâtre, a noté que si l’on y donne des comédies, des tragédies et des drames romantiques, le public semble préférer le lyrique : l’opéra, l’opéra-comique et l’opérette. Le public, irrégulier, est surtout populaire (l’élite ouvrière des typographes et porcelainiers, commis, étudiants et même « lorettes »), la « bonne société » se répartissant les places de premières (deux belles grandes loges étant réservées au maire et au préfet) – la bourgeoisie étant cependant peu assidue. 803 places accueillent les spectateurs parmi lesquels, aussi, des militaires en garnison à Limoges. Les ouvriers fréquentent également les cafés-concerts durant la seconde moitié de l’Empire.
Alain Corbin a aussi analysé l’activité théâtrale, notant que « de la fin de la Monarchie de Juillet jusqu’au triomphe de la IIIème République, l’activité théâtrale connut dans la région des fortunes diverses mais jamais elle ne fut très prospère. » Il indique qu’à Tulle, si plusieurs directeurs ont connu le succès de 1841 à 1846, les choses se gâtent ensuite. A Guéret (salle de 470 spectateurs) et Aubusson (« théâtre exigu et défectueux » de 360 places), ce n’est guère brillant non plus, les troupes ne connaissant jamais un grand succès ni en Creuse ni en Corrèze. A Saint-Léonard et Rochechouart, en Haute-Vienne, des cafetiers possèdent deux salles (la première de 280 places). Dans la région de Bellac, les artistes de passage se produisent dans les salles de mairie ou de café.
Suite à l’incendie, en 1909, du cirque en bois qui se trouvait place de la République, la municipalité de Limoges décide de faire construire un bâtiment en dur avec charpente en fer et en fonte. Les travaux durent de 1911 à 1919 et, après son ouverture, des peintures de David O.W. y sont installées. Le bâtiment fut rasé à la fin des années 1950 et remplacé par l’actuel Opéra-théâtre.