21 Oct

Poème champêtre limousin, 1901

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Croquis limousin

Pour Pierre Verlhac.

 

Lentement, l’angelus tinte au clocher lointain,

Égrenant dans le soir sa plainte harmonieuse,

C’est l’heure où la forêt livre, mystérieuse,

Ses arômes subtils de lavande et de thym.

 

Là-bas, dans la vallée, un murmure argentin

De clochettes, s’allie à la chanson joyeuse

Des moissonneurs; déjà, sur la plaine brumeuse,

La nuit laisse traîner des franges de satin.

 

Sous les châtaigniers verts, aux noueuses ramures,

Dans les gazons fleuris, jonchés de fraises mûres,

Les sources ont repris leur doux chuchotement;

 

Et la lune, accoudée au faîte des collines,

Baigne de son mystique et pur rayonnement

Les toits de chaume roux des maisons Limousines !

 

Fernand Vialle

Lemouzi : organe mensuel de l’E̛cole limousine félibréenne, Brive, 1901/12, p. 50