03 Jan

L’alimentation, les marchés et les mortalités à Limoges au XIIIème siècle (D’après les Chroniques de Saint-Martial)

 

Les céréales demeurent la base de l’alimentation des Limougeauds, en particulier le seigle et le froment. On boit du vin, élaboré pour la messe mais également consommé par les moines. Ainsi, à Saint Martial, lors des anniversaires ou des grandes fêtes, le cellérier distribue le vin pur, le reste du temps, il a l’autorisation de le mouiller (il y a deux cellériers : celui de la cuisine pour la nourriture et celui du vin). En raison des restrictions des nombreux jours de maigre dans l’année, le poisson occupe une grande place dans le régime alimentaire. On les pêche dans les nombreux cours d’eau et étangs régulièrement empoissonnés. On consomme également de la volaille, des œufs et de la viande (il y a un marché à la viande à Limoges). Le sel est utilisé pour conserver la viande de porc. Parmi les fruits que l’on mange : les pommes, les raisins, les prunes, mais aussi les oranges, dont le prix est élevé car elles sont importées. Il est vraisemblable que l’on déguste aussi des laitages.

Il y a des foires et des marchés à Limoges. Au centre du cloître de Saint Martial (« la clautre »), on peut acheter des fruits, du blé, de menues denrées. Place des bancs sont disposés les étaux des bouchers ; la volaille et le gibier sont vendus à la porte Poulaillère ; le marché aux poissons se situe à la porte Poissonnière puis devant l’église Saint Pierre. Les deux rues les plus fréquentées et commerçantes sont la rue du Clocher et celle des Taules, où s’alignent banquiers et changeurs.

Malheureusement, il y a à cette époque un nombre relativement important de crises alimentaires, dues à des accidents climatiques et à de mauvaises récoltes. En 1235, la pénurie alimentaire fut si grande que « les hommes mangeaient de l’herbe comme les animaux. » La famine fut aggravée par la peste avec gonflement et inflammation de la peau. A Saint-Martial, 22 moines (soit le quart de l’effectif) moururent.