18 Sep

La légende de saint Martial et sainte Valérie et les œuvres d’art (d’après la Vita prolixior sancti Martialis)

(Châsse sainte Valérie, British Museum)

A Limoges, saint Martial aurait reçu l’hospitalité de Suzanne et de sa fille Valérie qu’il aurait converties après avoir accompli des miracles. Emprisonnés puis libérés miraculeusement de prison, le saint et ses compagnons ressuscitent les morts. Devant ce prodige, tous les habitants embrassent la religion chrétienne. A la mort de sa mère, Valérie fait vœu de virginité et donne ses biens à l’Eglise, ce qui rend furieux le « duc Etienne », son fiancé, qui la fait décapiter. C’est alors qu’un miracle se produit, l’écuyer ayant sacrifié la vierge est touché par la foudre divine et meurt. Valérie ramasse sa tête et marche jusqu’au puy Saint-Étienne où saint Martial célèbre la messe. Le saint homme prie alors pour l’âme de la jeune fille qui meurt dans la paix de Dieu. D’autres miracles sont attribués au saint : guérisons, arrêts d’incendie et de tempête, exorcismes divers.

De nombreuses œuvres ont transmis cette tradition ; parmi elles : des vitraux, enluminures, émaux, châsses-reliquaires, un tableau du XVIIème siècle attribué à Claude François, divers panneaux sculptés des églises limousines. Il existe également de nombreuses statues de saint Martial et de sainte Valérie, dont celle, très élégante, en bois polychrome, du début du XVème siècle, conservée à l’église Saint-Michel-des-Lions de Limoges. A genou, Valérie présente délicatement sa tête aux longs cheveux bruns. Une impression de sérénité se dégage de l’ensemble. Ce qui n’est pas le cas de la statuette en bois polychrome du XVIIème siècle conservée à l’église Saint-Léger de La Bazeuge : le corps est penché en arrière et un amateur de sensationnalisme (postérieur ?) a inondé le corps, la tête et le socle de nombreuses coulures de sang. Un magnifique buste-reliquaire médiéval de sainte Valérie, en argent, émaux et pierres précieuses, est conservé à l’église Sainte-Valérie de Chambon-sur-Voueize. En 1911, une réplique en a été exécutée en bronze et laiton dorés et argentés, avec des émaux champlevés et des verres colorés, pour recueillir un morceau de la mâchoire de la sainte, provenant de l’abbaye Saint-Martial de Limoges et attribuée à l’église Saint-Michel-des-Lions. En 2005-2006, la fresque de la chapelle Saint-Martial, au deuxième étage de la tour Saint-Jean du Palais des Papes d’Avignon, a été restaurée (ci-dessous). Elle avait été commandée en 1344 par Clément VI, originaire du Limousin. Le décor peint a été réalisé sous la direction de Matteo Giovannetti, formé à Sienne.

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Le blason de la ville de Limoges fut orné du buste du saint : « De gueules, au chef de Saint Martial de carnation, orné à l’antique d’or, ombré de sable, entre deux lettres gothiques d’or S et M ; au chef d’azur, chargé de trois fleurs de lis d’or. »

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