L’historien David Chanteranne – spécialiste de Napoléon Ier – vient de publier un intéressant et original livre consacré aux îles que visita l’Empereur de sa naissance (la Corse) à sa mort (Sainte-Hélène) en passant par d’autres, comme l’île de la Cité à Paris où il fut sacré (souvenez-vous du tableau de David…): L’insulaire Les neuf vies de Napoléon, aux éditions du cerf. J’en conseille vivement la lecture, d’autant plus que l’écriture est agréable.
L’auteur rappelle qu’en 1815, contraint de quitter le pouvoir, Napoléon prend la route du Sud Ouest d’où il doit embarquer, soit en se rendant aux Anglais, soit – il y a pensé – pour fuir vers les Etats-Unis pour refaire sa vie, par exemple comme scientifique, comme il l’a confié à Monge. Las Cases a livré son itinéraire: « Nous traversons Limoges le 1er juillet vers quatre heures du soir. Nous dînons à La Rochefoucauld le 2. » Voilà, c’est tout. Becker a précisé: « Un morne silence régnait dans la voiture… Nul n’osait interrompre le cours des réflexions de l’Empereur. » Alors, à quoi songeait donc le souverain déchu, l’aigle jadis couronné de lauriers d’or, en passant par notre ville? Nous ne le saurons pas.