02 Mar

Bordeaux-Santiago : une jeune génération d’épicuriens du monde du vin et de la gastronomie part en quête d’authenticité et de terroir

Ils sont une dizaine de trentenaires bordelais. Ils ont soif de nature, de terroir et de rencontre. Leur objectif rapprocher Bordeaux de Santiago et vice-versa. Ils vont partir 3 semaines au Chili à échanger sur le vin, la gastronomie et l’authenticité. Un documentaire va retracer leur épopée et va s’intituler « De Terre et d’Hommes… »

Madeline Sénac et Alexandre Morin, l’agent commercial et le sommelier à l’origine du projet, ils incarnent « la nouvelle garde bordelaise » © Jean-Pierre Stahl

Attention, ils déménagent ! Ils sont jeunes, beaux, et déjà de grands professionnels, pointus dans leur domaine. A la base, ce sont deux pros du vin, qui aiment philosopher sur l’homme, la société, la gastronomie et le rapport au produit qui ont lancé ce fameux projet.

Madeline Sénac, agent commercial chez « le Vin l’Emportera », et  Alexandre Morin, sommelier professeur et consultant, me dressent le topo: ils vont partir au Chili pour 3 semaines et partir à la rencontre d’une bonne trentaine de bodegas et restaurants, notre « challenge pour nous c’est d’arriver avec une bouteille de vin par jour et par personne et d’échanger contre le gîte et le couvert. On a une quinzaine de producteurs qui nous hébergeront chez eux et des chefs que nous allons rencontrer. » 

« Notre projet s’appelle « de terre et d’Hommes – Du bord de l’eau de Bordeaux à Santiago au coeur des Andes. Il y a un véritable écho entre Bordeaux et le Chili. Le Chili a été conquis par les Epagnols au XVIe siècle et ce sont eux qui ont implanté les premiers cépages notamment le carménère. » En commun, Bordeaux et le Chili ont tout deux des terroirs d’exception, mais aussi des liens étroits qui ont été tissés. Mais leur démarche est surtout de rechercher l’authenticité, l’artisanat, les petits producteurs et petites pépites : ce qui pour nous est important, c’est « L’Homme au Service de la Nature », on sent Alexandre et Madeline empreint d’écologie et de respect de la nature : « ce qui nous intéresse c’est de valoriser le rôle de l’homme au service de la nature. » 

C’est un documentaire de 52 minutes réalisé par Arthur Sauvadon (Majordome Vidéo), avec le concours d’un preneur de son, qui « va mettre en lumière la force, le courage et l’authenticité des hommes, » dans le domaine du vin et de la gastronomie. « Ce n’est pas juste un kiffe entre épicuriens au Chili, on veut valoriser le terroir. Si tu veux avoir une expression sincère du terroir, elle doit passer par du travail artisanal. » On sent leur amour pour le pépites, loin des vins réalisés en grande quantité, presque de manière industrielle, non ce qu’il aiment c’est ce travail un peu à la manière bourguignonne, jurassienne ou champenoise.

« Pour s’imprégner de cette vision du terroir, qui nous semblait passéiste et s’intègre paradoxalement à notre recherche de modernité, les vignerons, producteurs, agriculteurs, artisans et gastronomes chiliens accueillerons un sommelier, un chef pâtissier, un chef cuisinier, une vigneronne, un caviste et un commerçant en vin à leurs tables, dans leurs champs et dans leurs vignes pendant 3 semaines. L’occasion de rencontres, de secrets échangés en murmure la nuit venue dans l’intimité du chai, des cuisines, à fond de cale, au coeur de la montagne… »

Cette expérience s’inscrit dans une démarche sincère de recherche de l’expression des terroirs, « on ne s’inscrit pas dans le Bordeaux bashing, on n’y va pas non plus pour faire du commerce, en tant que Bordelais, on veut montrer que Bordeaux évolue, on a vraiment une conscience en matière de production agricole, de vigne, mais aussi de production de maïs, d’avocat, d’élevage…on veut montrer qu’on est des précurseurs, que ça bouge énormément dans le sens d’une agriculture responsable, durable en matière d’environnement. »

Dans leur bateau, outre Alexandre Morin le sommelier dont c’est « plus qu’une vocation, un sacerdoce », il y a Madeline Sénac à la base juriste devenue agent commercial pour le Vin l’Emportera ou « quand la juriste épouse la justesse des terroirs ». Il y a aussi Arthur Fèvre le chef pâtissier du Pressoir d’Argent où il travaille avec Gordon Ramsay, Jean Gabriel Lavenne responsable en restauration, un ou une vigneronne (à préciser), Lénaïc Tevelle caviste, Yohan Caunegre passionné de café et torréfacteur, etc…Une jolie bande auto-qualifiée d’avant-garde de la gastronomie bordelaise pour qui le Chili sera cette terre d’accueil de ces épicuriens assoiffés de rencontres du 13 au 31 mars. Un match retour est prévu aussi à Bordeaux, dans une même démarche de troc et d’artisanat.

Si vous aussi vous souhaitez aider leur projet, un système de crowfounding, financement participatif a été mis en oeuvre avec pas mal de retours pour les mécènes privés qui pourront les aider. Il reste douze jours pour récolter 4000 euros pour boucler le budget qui permettra de payer du matériel de tournage et un drone.  Ils ont payé eux même leur billet d’avion et la location de deux vans pour leur road trip. Le budget total est d’un peu plus de 16000 euros.

En tout cas, cet échange intense d’un nouveau Bordeaux qui s’ouvre sur le monde, ça c’est une démarche qui plaît à Côté Châteaux.

TEASER « De Terre et d’hommes : Chili » from MAJORDOME VIDEO on Vimeo.

Pour en savoir plus : De Terre et d’Hommes – Du Bord de l’Eau au Coeur des Andes.