Le Président de la République a promis de passer la journée au SIA 2018. Arrivé à 8h, il a eu un accueil mitigé, quelques applaudissements, des selfies et pas mal de sifflets venant des Jeunes Agriculteurs. Ceux-ci arboraient des T-Shirts « Paysans en Colère » et tenaient à se faire entendre.
Le Président Macron ne promet pas la lune mais un accompagnement et des réformes basées sans doute sur des constats alarmants comme « 70% de la viande servie dans les restaurants n’est pas française, c’est une honte ». Il est attendu au tournant par toutes les filières dont bon nombre souffrent avec parfois des salaires de misères, certains éleveurs ne touchent que 300€ pour vivre, sans compter le nombre de suicides très élevés dans le monde paysan.
Interpellé sur le glyphosate, un échange houleux s’est engagé entre Emmanuel Macron, quelque peu énervé par ces sifflets avec de jeunes agriculteurs. « On est chez nous ici » lui ont-ils lancé, mais le Président ne s’est pas laissé démonté « on est chez nous tous, on est en France ». « Le social et l’environnemental que je vous demande en France, je demanderai qu’il soit respecté au niveau européen. « Vous allez avoir des OGM à plein », lui a dit un autre qui redoute l’arrivée de viandes avec des élevages étrangers engraissés aux OGM, le président leur rétorquant qu’il y aura des contrôles DGCCRF.
« Je vous engueule parce que j’aime pas qu’on me siffle derrière », a-t-il encore placé; « vous avez des peurs, moi aussi ».
« Il y a un avenir certain, un avenir à inventer ensemble », a-t-il déclaré par ailleurs. On pourrait dire qu’il en fait le sarment car « je prend des engagements, je vous le dis ».
En cette fin de semaine, Emmanuel Macron semblait avoir clôt un autre chapitre très polémique qui touche le monde de la viticulture, s’opposant à un durcissement de la loi Evin comme pouvait le laisser supposer les prises de positions de sa ministre de la santé Agnès Buzyn. « Moi, je bois du vin le midi et le soir. Je crois beaucoup à la formule de Georges Pompidou : « n’emmerdez pas les Français », a déclaré le chef de l’État à des journalistes de la presse régionale en amont du salon lors d’une rencontre avec des agriculteurs. « Tant que je serai président, il n’y aura pas d’amendement pour durcir la loi Evin »
« Il y a un fléau de santé publique quand la jeunesse se saoule à vitesse accélérée avec des alcools forts ou de la bière, mais ce n’est pas avec le vin. » Que de sarments, un autre politique ne disait-il pas fini la langue de bois ? A suivre.