05 Fév

Philippe Etchebest, nouvel étoilé au Michelin avec La Table d’Hôtes du 4e Mur à Bordeaux

La nouvelle vient de tomber, Philippe Etchebest vient d’obtenir une étoile au guide Michelin lors de la remise de récompense du célèbre Guide à Paris. Bravo au chef qui avait ouvert le 4e Mur dans l’enceinte du Grand Théâtre en septembre 2015 à Bordeaux et marque l’essai avec La Table d’Hôtes du 4e Mur, un concept original et gastronomique.

etchebest

C’est une récompense méritée pour Philippe Etchebest, le célèbre chef de la place de la Comédie à Bordeaux. Il a ouvert son restaurant, le 4e Mur, en septembre 2015 et ne cherchait  pas forcément à avoir d’étoiles pour cette brasserie.

L’ironie avait voulu qu’une première étoile fut décernée avant lui à son rival et ami d’en face Gordon Ramsay pour le Pressoir d’Argent. L’injustice est réparée et la guéguerre ou le cauchemar en cuisine va pouvoir continuer, entre ces deux stars et des fourneaux et du petit écran.

CapturePhilippe Etchebest vient de décrocher cette étoile pour La Table d’Hôtes du 4e Mur, ouverte en juillet dernier, en sous-sol de sa brasserie du 4e Mur. Une table gastronomique celle-ci qui laisse au chef exprimer tout son talent, comme une mélodie en sous-sol. Il avait déjà connu la gloire des étoiles avec 2 étoiles décrochées lorsqu’il était chef à l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion.

Cette année, 621 étoiles ont été décernées, soit 5 de plus que la dernière édition.

CaptureMichel Vico, du restaurant le Jasmin au Stelsia à Saint-Sylvestre sur Lot (47) a décroché une étoile également, autre table gastronomique récompensée cette année celle de Julien Lefebvre du Château de Cordeillan-Bages, propriété de la famille de Jean-Michel Cazes à Pauillac (Gironde) et aussi 1 étoile pour Tanguy Laviale pour Garopapilles à Bordeaux. Bravo aux chefs.

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A Bordeaux, on compte toujours 3 deux étoiles avec la Grande Maison (Pierre Gagnaire), le Pressoir d’Argent (Gordon Ramsay) et la Grand’Vigne au sein des Sources de Caudalie-château Smith Haut Lafitte (Nicolas Masse). A Saint-Emilion l’Hostellerie de Plaisance conserve aussi ses 2 ** (Ronan Kervarrec). Parmi les 1*, il y a bien sûr le Logis de la Cadene à Saint-Emilion (Alexandre Baumard), le Saint-James à Bouliac (Nicolas Magie), le Pavillon des Boulevards (Bordeaux), le Prince Noir (Lormont-Bordeaux). Le seul 3 *** de la région reste les Prés d’Eugénie de Michel Guérard à Eugénie-les-Bains. Revoir les reportages sur Bordeaux Terre de Gastronomie 

GUIDE MICHELIN 2018 : 28 TROIS ETOILES EN FRANCE :
La Maison des Bois, de Marc Veyrat, et le restaurant éponyme de Christophe Bacquié
ont rejoint lundi le cercle prestigieux des tables auréolées de trois étoiles en
France, qui compte au total 28 établissements dans l’édition 2018 du guide Michelin.
C’est un de plus qu’en 2017, après le retrait par le guide du restaurant Le Suquet
à Laguiole (Aveyron), conformément au souhait de son chef Sébastien Bras. Le fils
de Michel Bras, fondateur du restaurant, avait fait la demande inédite de ne plus
figurer dans le guide qui lui accordait trois étoiles depuis 1999.
CaptureDix « trois étoiles » sont situés à Paris (entre parenthèses l’année d’attribution):
– Alain Ducasse au Plaza Athénée (2016)
– Le Cinq, à l’hôtel Four Seasons George V (Christian le Squer, 2016)
– Alléno Paris – Pavillon Ledoyen (Yannick Alléno, 2015)
– Epicure à l’hôtel Bristol (Eric Frechon, 2009)
– L’Astrance (Pascal Barbot, 2007)
– Le Pré Catelan (Frédéric Anton, 2007)
– Guy Savoy (2002)
– Pierre Gagnaire (1998)
– L’Arpège (Alain Passard, 1996)
– L’Ambroisie (Bernard Pacaud, 1988)
En régions :
– La Maison des Bois à Manigod, en Haute-Savoie (Marc Veyrat, 2018)
– Le Restaurant Christophe Bacquié, à l’Hôtel du Castellet, dans le Var (Christophe
Bacquié, 2018)
– Le 1947 au Cheval Blanc à Courchevel (Yannick Alléno, 2017)
– La Bouitte, à Saint-Martin de Belleville en Savoie (René et Maxime Meilleur,
2015)
– L’Assiette champenoise, à Tinqueux dans la Marne (Arnaud Lallement, 2014)
– La Vague d’or, à Saint-Tropez (Arnaud Donckele, 2013)
– Flocons de sel, à Megève (Emmanuel Renaut, 2012)
– Auberge du Vieux Puits, à Fontjoncouse dans l’Aude (Gilles Goujon, 2010)
– Le Petit Nice, à Marseille (Gérald Passédat, 2008)
– Anne-Sophie Pic, à Valence (2007)
– Lameloise, à Chagny en Saône-et-Loire (Eric Pras, 2007)
– Régis et Jacques Marcon, à Saint-Bonnet-le-Froid en Haute-Loire (2005)
– Georges Blanc, à Vonnas dans l’Ain (1981)
– Les Prés d’Eugénie, à Eugénie-les-Bains dans les Landes (Michel Guérard, 1977)

– Troisgros, à Ouches dans la Loire (Michel Troisgros, 1968)
– L’Auberge de l’Ill, à Illhaeusern dans le Haut-Rhin (Marc Haeberlin, 1967)
– Paul Bocuse, à Collonges-au-Mont-d’Or dans le Rhône (1965)
A Monaco :
– Le Louis XV Alain Ducasse (1990, retirée 1997, retrouvée 1998, retirée en 2001,
retrouvée 2003)

Avec Guide Michelin et AFP

En Afrique du Sud, la talentueuse « wine maker » Ntsiki Biyela se fait une place parmi une large majorité de vignerons blancs

Depuis plus de trois siècles, la viticulture sud-africaine était le privilège d’une élite de quelques familles blanches. Mais la récente apparition d’une poignée de producteurs noirs a commencé à changer, timidement, le visage de cette industrie séculaire. Côté châteaux l’avait rencontrée chez Philippe Raoux car elle a signé une cuvée des Wine Makers du château d’Arsac.

Philippe Raoux avait confié sa cuvée à N

Philippe Raoux avait confié sa cuvée 2013 à Ntsiki Biyela, vigneronne d’Afrique du Sud © Jean-Pierre Stahl

Ntsiki Biyela a accédé à la célébrité en 2004 en devenant la première vigneronne noire d’Afrique du Sud. Dix ans après la chute du régime raciste de l’apartheid, son entrée fracassante dans un secteur jusque-là exclusivement réservé aux Blancs avait été érigée en symbole de la nouvelle Afrique du Sud « arc-en-ciel » rêvée par Nelson Mandela.

La patronne d’Alsina Wines n’a aujourd’hui rien perdu de l’enthousiasme de ses débuts. Mais elle concède que se faire une place dans l’industrie vinicole de son pays, qui compte parmi les 10 principaux producteurs de la planète, n’a pas été « des plus facile ».

« Outre son aspect financier, c’est un domaine qui exige beaucoup d’engagement, qu’il s’agisse de traiter avec les producteurs, les acheteurs ou les consommateurs », explique Ntsiki Biyela, 39 ans. « Pour réussir, il faut bien comprendre toute la chaîne ».

Créée il y a trois ans à peine, sa cave sise à Stellenbosch (sud-ouest) près du Cap, la capitale sud-africaine du vin, vend des bouteilles de sauvignon blanc, cabernet sauvignon et chardonnay. Pour l’instant, sa production est entièrement vendue à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, en Allemagne, au Ghana et à Taïwan. Perfectionniste, Ntsiki Biyela a tenu à maîtriser l’ensemble de la chaîne de fabrication.

Je produis mon vin moi-même et contrôle le processus du début à la fin »Ntsiki Biyela

Elle s’est lancée dans la production après des études d’oenologie à l’université de Stellenbosch et a fait ses gammes dans l’un des nombreux domaines vinicoles de la ville. Sa toute première cuvée lui a valu les honneurs du prix de la Femme vigneronne de l’année en 2009.

Alsina, sa maison lancée en 2014 et baptisée en hommage à sa grand-mère, a débuté avec une production confidentielle de 2.400 bouteilles l’an. Elle a franchi le cap des 12.000 bouteilles en 2017 et espère s’approcher des 18.000 dès 2018.

Rien ne prédestinait Ntsiki Biyela au monde du vin. Elevée à l’autre bout du pays dans un village du KwaZulu-Natal (nord-est), elle n’en a bu son premier verre qu’à l’âge de 20 ans.
« Je n’aimais vraiment pas ça », s’amuse-t-elle, « c’était horrible ». La jeune Sud-Africaine voulait s’orienter vers des études de chimie mais ses rêves ont été contrariés faute de moyens. Obligée de faire des ménages pour gagner sa vie, elle a retrouvé plus tard le chemin de l’université en décrochant une bourse en oenologie, totalement inattendue.

Elle a alors pris la direction de Stellenbosch, à 1.600 km de chez elle et s’esclaffe encore aujourd’hui au souvenir du jour où elle y a découvert la vigne, pour la première fois de sa vie. « Je me demandais ce que pouvaient bien être ces petits arbres tout courts », raconte Ntsiki Biyela. 

J’ai eu le sentiment que le vin m’avait choisie et donc je l’ai adopté »

« Ce fut un voyage très intéressant (…) de découvrir un monde que je ne connaissais pas mais que j’ai fini par apprécier ».

Désormais établie, la viticultrice souhaite susciter l’émergence d’une nouvelle génération de producteurs dans un secteur où la participation noire s’est longtemps limitée à ne fournir que des bras, souvent payés de quelques bouteilles de vin. « J’ai lancé ma propre marque pour restituer à ma communauté ma connaissance de l’industrie du vin », dit-elle.

Sa cave a rejoint une poignée d’autres producteurs noirs, dans un secteur agricole largement tenu par les Blancs: seuls 2% des vignerons sud-africains sont noirs, selon l’organisation professionnelle Wines of South Africa (WOSA).

« Ces dernières années, un nombre remarquable de femmes noires ont fait leur entrée dans l’industrie du vin », se félicite le ministre provincial des Opportunités économiques, Alan Winde. « Mais la plupart d’entre elles ne font que produire du vin, elles ne sont pas encore impliquées dans son commerce », relève-t-il. Ntsiki Biyela le sait: pour se développer, elle et ses collègues devront convaincre la majorité noire sud-africaine des charmes du vin, qui lui sont encore largement inconnus malgré l’émergence d’une classe moyenne noire aisée. « J’espère qu’avec le temps, les choses vont changer ».

Avec AFP