20 Fév

La Chine va tirer la consommation mondiale de vin

La consommation mondiale de vin sera dopée dans les prochaines années par la Chine qui deviendra en 2021 le deuxième marché, derrière les Etats-Unis, selon une étude publiée par Vinexpo, organisateurs de cinq salons internationaux dédiés aux vins et spiritueux.

Une sacrée délégation pour le Groupe Daohe avec au centre leur PDG Mr Zhou © JPS

Une énorme délégation de Chinois intéressés dans l’investissement dans le vin en octobre 2016 à Bordeaux © JPS

Selon cette étude quinquennale (2016-2021) réalisée par Vinexpo/IWSR (International Wine and Spirit Research), la valeur du marché chinois en 2021 atteindra 23 milliards de dollars, une hausse de 53,3% sur 2016 (15 mds USD).

En volume, la consommation passera de 162 millions de caisses (12 bouteilles, soit 9 litres) à 192 millions (+18,5%), un marché porté essentiellement par le vin tranquille et rouge.

En Chine, « l’affichage des connaissances et de l’éducation remplacent la richesse comme indicateur de statut social et le vin devrait être
l’un des principaux bénéficiaires » de cette tendance, estime Guillaume Deglise, le Directeur Général de Vinexpo.

L’organisateur de salons souligne aussi l’engouement des jeunes, ainsi que des femmes pour qui le vin « est une option plus élégante que
la bière ».

originalPlus généralement, « la puissance de la région Asie-Pacifique et le rôle de Hong Kong en tant que centre d’affaires majeur sont mis en évidence par la croissance régionale prévue au cours des cinq prochaines années, qui devrait passer de 29 milliards de dollars en 2016 à 40,8 milliards en 2021 ».

Par comparaison, Vinexpo table sur une consommation mondiale totale de 224,5 mds de dollars en 2021, contre 180,6 mds en 2016.

Vinexpo Hong Kong fêtera son 20e anniversaire du 29 au 31 mai 2018, avec 1.300 exposants de 28 pays présentant leurs produits à 18.000 acheteurs professionnels.

A l’aube du Salon de l’Agriculture, portrait d’Amélie Osmond, jeune viticultrice en Côtes de Bourg

Côté Châteaux vous propose de découvrir l’histoire pas banale d’Amélie Osmond, jeune viticultrice. Un destin à part car elle n’est pas descendante directe de vigneron même si avec son compagnon tous deux viennent de deux célèbres régions viticoles. Une nouvelle génération qui s’est retroussé les manches.

Amélie

Amélie Osmond, et son compagnon Victor Mischler devant leur château © JPS

Changer de vie… Amélie Osmond, Champenoise d’Epernay, et son compagnon Victor Mischler, Alsacien de Weyersheim, ont eu cette envie, il y a 7 ans, alors qu’ils passaient leurs vacances à Lacanau en Gironde… Amélie était alors cadre commerciale dans une société d’aménagement intérieur et Victor charpentier depuis 13 ans.

IMG_4236On a décidé de poursuivre nos vacances en faisant la route des vins à Bordeaux, et l’envie folle nous a pris de reprendre des vignes, de cultiver, produire un vin et de travailler ensemble. Cela nous est arrivé complètement par hasard » Amélie Osmond

Victor et Amélie, deux jeunes vignerons en Côtes de Bourg © JPS

Victor et Amélie, deux jeunes vignerons en Côtes de Bourg © JPS

De son côté Victor témoigne : « Moi, j’ai toujours eu l’habitude de travailler dehors et de travailler avec mes mains ; et je retrouve vraiment cet aspect là dans la vigne, où je suis dehors qu’il fasse beau ou mauvais, mais j’aime cela et le plein air me fait beaucoup de bien ». 

Ils sont non seulement tombés sous le charme de ces paysages typiques des bords de Dordogne, mais se sont aussi donnés les moyens de réussir en poursuivant tous deux une formation, un BTS Viticulture Oenologie, en alternance au Lycée Viticole de Blanquefort.

IMG_4287En même temps, ils cherchaient la perle rare : un domaine viticole (21 hectares avec 3 terroirs différents) avec un bel outil de production.

IMG_4259Par le bouche à oreilles mais aussi avec une petite dose de culot, Amélie Osmond s’est arrêté un beau jour devant le Clos du Notaire, dont elle avait entendu dire que le propriétaire, Roland Chabonnier, pourrait s’en séparer.

IMG_4271Et c’est ainsi qu’ils ont fait connaissance et sympathisé avec Roland, l’ancien propriétaire qui a bien voulu leur céder vignes, matériel de production, stock et bâtisses.

IMG_4286« On a quand même pas mal visité de propriétés et par le bouche-à-oreilles, cette propriété n’était pas forcément en vente mais le hasard a fait que je me suis arrêté un jour et on s’est très très bien entendu avec le propriétaire qui souhaitait commencer à partir en retraite, et du coup ça a marché pour nous comme cela ».

IMG_4304Les Côtes de Bourg c’était vraiment une appellation qui nous tenait à coeur depuis le début. et d’un point de vue plus pragmatique, il fallait que les vignes soient en bon état pour produire, que le cuvier soit dans un bel état pour vinifier correctement, qu’il y ait déjà une stratégie commerciale déjà bien établie pour nous permettre de reprendre le flambeau… »

« Donc c’est vrai que ce n’était pas quelque chose de facile à trouver dans sa globalité, mais ça nous a sourit et on a touvé notre mouton à 5 pattes. »

Pour leurs premières vendanges et vinifications, ils ont eu un millésime de choix avec le 2015 ; en 2016, si le travail à la vigne était plus difficile, le résultat était tout aussi exceptionnel; enfin la chance a continué car il n’ont pas gelé en 2017 :

 » Je pense que dans 10 ans, quand j’aurai un peu plus d’expérience, j’aurai encore un peu plus de finesse dans mes choix de parcelles, dans mes assemblages, l’expérience ne va que bonifier le vin. »

IMG_4356Aujourd’hui, le Clos du Notaire produit 1100 hectolitres, 40 à 50% part au négoce en vrac, l’autre partie en bouteilles (140000 bouteilles) avec un bon réseau de CHR en France et des pays fidèles à l’export comme la Belgique, le Luxembourg, ou la Grande-Bretagne.

Très vite le couple a su se faire adopter par l’appellation des Côtes de Bourg qui compte beaucoup de jeunes viticulteurs comme le précise son directeur Didier Gontier : 

On a quasiment une quarantaine d’exploitations et non des moindres qui ont été reprises par la jeune génération récemment…et ils s’organisent entre eux pour faire une magnifique manifestation « la nuit du terroir » le 1er samedi d’août le 4 août pour être précis », Ddidier Gontier directeur des Côtes de Bourg

IMG_4322Pour eux, l’objectif est tout d’abord de « retravailler la vigne selon nos ambitions, produire un produit de qualité pour après accéder à des notions beaucoup plus touristiques, territoriales… »

A 34 et 33 ans, Amélie et Victor ont le temps devant eux. Les voilà bien ancrés sur ces terres girondines, prêts à révéler ce fabuleux terroir. Ils ont trouvé ici de nouvelles racines.

Amélie Osmond sera invitée de l’émission spéciale « l’Agriculture, j’y crois » le 3 mars à 15h15 en direct du Salon de l’Agriculture

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer, montage Sarah Paulin, mixage Isabelle Rougeot