05 Avr

Primeurs à Bordeaux : le « whaou effect » ou quand les importateurs étrangers s’enthousiasment pour le millésime 2015

Cela faisait 5 ans que les acheteurs et critiques n’avaient pas eu les yeux qui pétillent autant. Ce millésime 2015 se profile déjà comme le nouveau millésime de légende, plébiscité par les critiques et acheteurs du monde entier.

VVVV

Les Anglais Charles Taylor, Poppy de Courcy-Wheeler et Katie Withers Green de la maison Charles Taylor Wines à Westminster Londres © Jean-Pierre Stahl

Au château Malartic-Lagravière, ce sont 700 personnes qui sont venues déguster, en ce lundi, le nouveau millésime en blanc et en rouge des vins de Pessac-Léognan et Crus Classés de Graves. Déjà, il suscite de belles réactions, notamment de Alain Ségelle sommelier-conseil et EcriVin (meilleur jeune sommelier du Trophée Bacchus 1978 et aussi Meilleur Nez d’Europe en 1988):

Alain Ségelle grand sommelier et José Rodrigues-Lalande nouveau propriétaire et oenologue de Château Pont-Saint-Martin © JPS

Alain Ségelle grand sommelier et José Rodrigues-Lalande nouveau propriétaire et oenologue de Château Pont-Saint-Martin © JPS

On vient de faire Haut-Brion qui est magnifique ! En 2015, si tous les grands sont comme cela, on ne va pas s’ennuyer cette semaine », Alain Ségelle sommelier.

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Les anglo-saxons, qui certaines années ont boudé Bordeaux à cause d’une parité dollar-euro défavorable ou de certains millésimes en-dessous, sont de retour en masse.

C’est le meilleur millésime depuis 2009, 2010. Les vins se dégustent bien. On verra… mais c’est toujours une question de prix, »Poppy de Courcy-Wheeler importatrice londonienne chez Charles Taylor Wines.

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Les Américains sont également venus déguster ce millésime avec une parité euro-dollar désormais favorable aux vins de Bordeaux :

Il y a une belle densité dans ce vin, le 2015 est nettement meilleur que le 2013, il y a beaucoup d’enthousiasme aux Etats-Unis pour ce vin »,Robert Landsness distributeur de Signature Seclections à San Francisco

Les distributeurs étrangers de maisons de négoce comme Signature Selections sont bien présents à l’image de Robert Landsness, agent de la Côte Ouest et de Rebecca Graham, en charge du marketing. Tous deux accompagnent Jeffrey Davies, à la tête de cette maison de négoce à Bordeaux. Le marché américain à l’heure actuelle est l’un des plus porteurs avec de nouveaux consommateurs et de plus en plus de connaisseurs.

Laurent Cogombles, président des Pessac-Léognan, et Christophe Mau de château Brown © JPS

Laurent Cogombles, président des Pessac-Léognan, et Jean-Christophe Mau de château Brown © JPS

Pour Laurent Cogombles Président du Syndicat des Pessac-Léognan (et à la tête de château Bouscaut avec son épouse Sophie Lurton), « c’est l’effet « whaou » : un millésime suave, croquant, charmeur. L’imprénation du bois n’est pas toujours parfaite encore. Il y a une certaine tension mélangée à ce côté charmeur, il y a un réel intérêt ». Jean-Christophe Mau, son voisin de table de dégustation, du château Brown, confirme : « c’est exceptionnel, le meilleur depuis 2010, on a eu des maturités superbes, c’est très équilibré et sur le fruit. »

Olivier Bernard et Nicolas Capeyron au Domaine de Chevalier © JPS

Olivier Bernard et Nicolas Capeyron au Domaine de Chevalier © JPS

« Depuis 2009, on n’avait pas connu un millésime grand public comme cela » commente Olivier Bernard, le Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux : « le bouche à oreille s’est fait très vite sur ce millésime 2015, c’est le signe des grands millésimes. »

Alfred-Alexandre Bonnie, propriétaire de château Malartic-Lagravière © JPS

Alfred-Alexandre Bonnie, propriétaire de château Malartic-Lagravière © JPS

« Même si le temps pour déguster ces primeurs ne va pas rester au beau, pour les vins en revanche c’est beau tout le temps » s’amuse Alfred-Alexandre Bonnie le propriétaire de Malartic-Lagravière, qui cette année reçoit pour les dégustations.

Certains, comme Michaël Sturm distributeur à Munich en Allemagne, osent déjà le situer « entre le 2005 et le 2009 peut-être, pour sûr un grand millésime »

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer :