25 Sep

Quand les agences russe et chinoise s’intéressent aux viticulteurs de Rauzan, c’est que l’export est florissant !

Les célèbres agences de presse Chine Nouvelle et Itar Tass sont en visite dans le vignoble girondin. Elles viennent rencontrer les viticulteurs de la cave coopérative de Rauzan. Chine et Russie sont devenus les deux premiers marchés à l’export pour Rauzan avec 22% et 14 % de leur activité commerciale en bouteilles.

Une poignée de mains pour marquer leur bienvenue © JPS

Une poignée de mains des propriétaires du château L’Heyrisson pour leur souhaiter la bienvenue © JPS

On est loin du temps de la guerre froide et des espions… En Gironde, deux journalistes, représentants les agences Itar-Tass pour la Russie et Xinhua (Chine Nouvelle), sont venus en paix écouter les vignerons de la cave coopérative de Rauzan et les interroger sur leur production, ainsi que leurs marchés, pour s’en faire l’écho dans leur pays respectif.

Le château L'Heyrisson, maison forte de la fin du XVe siècle © JPS

Le château L’Heyrisson, maison forte de la fin du XVe et du XVIIe siècle © JPS

Pour l’occasion, ces journalistes sont reçus au château l’Heyrisson à Saint-Aubin de Branne. Un château construit vers 1480-1500, au début de la Renaissance.

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Devant cette maison forte, ils sont accueillis par Pierre Julia, le propriétaire avec son épouse et sa fille qui parle couramment le chinois. Ca aide d’autant que Pierre Julia est à la tête de la Sarl Enter Coop, créée en 2008, qui commercialise 100% de ses vins en Chine : 1,5 millions de bouteilles l’an dernier dont 600 000 de Bordeaux et 900 000 de vins du sud. Pas mal, non ?

Pierre Julia, Philippe Héraud et Sergeï © JPS

Pierre Julia, Philippe Héraud et Sergeï © JPS

En guise de verre d’accueil, Philippe Hébrard (directeur de la Cave) et Pierre Julia leur offrent un verre de crémant de Bordeaux, en l’occurence de la cave de Rauzan. « En France, vous allez trouver des crémants d’Alsace, de  Loire, de Bourgogne, et de Bordeaux…Ca représente un très bon rapport qualité-prix car les contraintes de production sont très très proches du champagne« , explique Philippe Hébrard.

Sergeï écoutant Philippe Hébrard sur ce Bordeaux Supérieur blanc moëlleux © JPS

Sergeï Sherbakov écoutant Philippe Hébrard sur ce Bordeaux Supérieur blanc moëlleux © JPS

« Bordeaux, c’est le vin le plus vendu et exporté en Russie », explique Sergeï Sherbakov, » tous les grands noms de vins viennent de France et pour les Russes, c’est évident que si on veut apprendre quelque chose du vin, il faut aller en France. Déjà la technologie est très importante et puis il y a l’aspect historique : par exemple, ce château, cette maison forte a plus de 500 ans d’histoire et ce n’est pas rien ! La production de vin ici ne s’est jamais arrêté depuis 500 ans… »

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Au cours du repas organisé dans une salle à manger qui en impose avec une gigantesque cheminée en pierre, Pierre Julia et Philippe Hébrard leur proposent de découvrir tout d’abord un Bordeaux Supérieur moelleux de la coopérative, puis le vin du château l’Heyrisson en 2014 et enfin la cuvée supérieure en 2011 « Frank’s réserve » car Pierre Julia a trouvé un bon filon, il personnalise les étiquettes en fonction des demandes de ses clients chinois.

Laurence Lemaire avec

Laurence Lemaire (Le Vin, le Rouge, la Chine) avec Bing Han, journaliste de Chine Nouvelle, et le président de la Cave Coopérative de Rauzan, Denis Baro.

Pierre Julia réalise aussi comme la cave des vins ciselés spécifique par la clientèle fonction du pays: « le marché chinois est un immense marché dont nous tous n’avons exploré qu’une toute petite part. Tous les jours de nouveaux clients chinois découvrent les vins de Bordeaux ou d’autres régions et pays. Ils se familiarisent avec le goût du vin et l’avenir des vins en Chine est florissant ! »

Pierre Julia, propriétaire du château L'Heyrisson © JPS

Pierre Julia, propriétaire du château L’Heyrisson et directeur d’ Enter Coop © JPS

« En ce qui concerne les vins de Bordeaux, il y a eu un engouement ces dernières années qui s’était un peu calmé pour des raisons économiques...mais il repart très fort en ce début d’année 2015 (+43% pour les vins de Bordeaux sur le 2e trimestre).  Même si nous venons de suivre (de loin) la crise chinoise qui aura des effets dans les mois à venir,  mais bon ce sont des épisodes d’une longue aventure qui en est à son tout début ! »

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La cave de Rauzan (qui s’est mariée aussi à Grangeneuve) cartonne sur ces marchés : la Chine est devenu depuis 2012 son 1er marché à l’export avec 900000 bouteilles exportés par an sur 5 millions. La Russie est son 2e marché avec 600 000 bouteilles exportées.

Bing HAN, de l'agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle) observant ces étiquettes personnalisées pour les Chinois © JPS

Bing HAN, de l’agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle) observant ces étiquettes personnalisées pour les Chinois © JPS

Et Pierre Julia de continuer : « Les Chinois découvrent le vin dans leur grande majorité, il y a un public de connaisseurs qui recherchent des vins un peu plus sophistiqués…Nous produisons un vin qui s’adapte au goût des nouveaux consommateurs, c’est à dire des vins souples, fruités, faciles à boire, gouleyants, d’approche facile, avec des tanins très légers car on parle souvent des Chinois qui font le fameux « campei ! », c’est-à-dire de boire cul-sec et c’est vraiment ancré dans leurs habitudes de consommation. »

La découverte aussi du patrimoine local avec Le château du XIIe de Rauzan © JPS

La découverte aussi du patrimoine local avec Le château du XIIe de Rauzan © JPS

Dans leur périple, après le repas, un petit détour par une parcelle qui a été vendangée à la main, avant de prendre un café à la cave où le journaliste chinois Bing Han nous donne ses impressions:

Pique Caillou (série) 119« Je vois par mes  yeux, j’écoute par mes oreilles, c’est la vérité. Les vins de Bordeaux sont devenus le 1er marché en Chine aussi c’est très important pour nos consommateurs de connaître ses secrets, ses histoires et la diversité. » Car les Chinois au fil de ces années ont découvert d’autres vins que le rouge de Bordeaux ! « Il y a d’autres vins de très bonne qualité comme le crémant de Bordeaux et ce vin blanc doux (bu à table), mais c’est dommage c’est en trop faible quantité pour l’exportation… »

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Enfin les journalistes sont invités à assister à une vendange mécanique sur un autre domaine tenu par l’un des 300 propriétaires adhérant de la Cave Coopérative de Rauzan. Philippe Hébrard, son directeur, en profite pour parler de la récolte de merlots et de cabernets de ces derniers jours:

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« On reste prudent, les derniers raisins vont rentrer aujourd’hui, on peut juger de la qualité des raisins, maintenant il faut que cette qualité s’exprime au niveau du vin, on est en train d’y travailler au niveau du chai, c’est pour cela que je dirais que 2015 ça va être un millésime qui va aller de bon à exceptionnel, car cette sécheresse du mois de juillet a fait des raisins petits donc concentrés… »

Et nos deux journalistes sont encore invités à observer le retour de vendanges, à rythme soutenu, à la Cave Coopérative. Une cave assez exceptionnelle avec ses immenses cuves inox qui est la plus importante des AOC françaises car elle vinifie en effet quelques 140 000 hectolitres !